Butz&Fouque
Fiac 2009 – + si affinité TOTEMS SANS TABOUS
Un événement de l’AFIAC
Commissaire d’exposition : Pascal Pique
Directeur artistique : Patrick Tarres
L’artiste était reçu chez Nadège Ricur et Mathieu Lacaze
Aller à Fiac, c’est aller à la rencontre de tout un village, c’est confronter et contextualiser son oeuvre au réel.
Auparavant, en mai, une prise de position en talons hauts, au Café, chez Maurice et Kathia, où nous avons proposé une performance.
En chien-loup, nous nous faisons faire une dictée par une enseignante du village, Madame Marianne Saïd. Sur le texte de Monsieur Joël Pradelles, « Notre commune au fil du temps », les deux poignets droits scotchés, chacune de nous lutte pour sauver son écriture, au fil du rouleau de papier démesuré. Un duel qui met en abîme notre duo, entre bestialité et glamour.
La suite de notre aventure…
Dans notre pratique de la photo et de la performance, il y a un lien très fort avec le contexte et le lieu investi. À Fiac, nous avons été logées chez Nadège et Mathieu, dans leur maison attenante à l’ancienne épicerie du village. Nous avons « ré-ouvert » le lieu, le vidant de ses meubles, ne gardant que l’étagère du fond servant autrefois à disposer les produits. Repeinte en bleu, entre galerie et boutique, « l’épicerie » redevenait pour un temps un lieu de passage au village.
Nous avons réalisé une série photo en rapport à la nourriture, où nos corps sont morcelés, recouverts de bonbons, de fruits et de légumes, « prêts à la vente ».
Nous avons gardé le mode de présentation de l’épicerie, en installant des petits formats, posés dans l’étagère,tels des boîtes de conserve ou autres marchandises. Dans les deux vitrines, deux grands formats éclairés aux néons : vendeuses, artistes, ou matière ?
Nos deux corps imbriqués, vus de dessus, relevés sur le plan de la verticalité, érigés en sculpture, deviennent totem.
L’installation invite au « lèche-vitrine », à « manger », à « choisir », à transgresser les tabous !
La nuit, la boutique reste éclairée, et les créatures figées derrière la vitre.
A première vue, le foisonnement de couleurs, le fluo, les bonbons, les expressions, une euphorie acide.
Mais ces morceaux de corps doubles, lisses, inertes, offerts à la tentation, prennent un air factice, de poupées, de clones, qui court-circuite le désir, et révèle une inquiétante transformation.
Périnne Butz et Bénédicte Fouque
Traces | vidéo