Chiara Mulas et Antonio Are
Fiac 2008 – + si affinité Trans-Rituel 2
Un événement de l’AFIAC
Commissaire d’exposition : Pascal Pique
Directeur artistique : Patrick Tarres
L’artiste était reçu chez Anna Burlet et Laure Sourcasse.
« la maison est à louer »
Quand je suis arrivée ici, je n’ai pas trouvé l’inspiration. J’ai donc décidé de faire disparaître cette maison sous une grande bâche avec un texte inscrit dessus : “La maison est à louer”.
Titre tiré d’un recueil de poèmes de Yannis Ritsos, qui a donné la possibilité de trouver une cohérence. La maison a donc disparu pour devenir un conteneur de mystères, de rituels, qui se passent à l’intérieur. De choses qui arrivent de très très loin.
L’euthanasie sacrée est un rituel qui se pratiquait en Sardaigne jusqu’au milieu du XXe siècle.
Quand quelqu’un était mourant, pour abréger ses souffrances, on demandait l’intervention de « la femme qui tue ». Cette femme utilisait un joug de boeuf qu’elle positionnait sous le cou du malade avant de faire le geste fatidique. Ensuite elle replaçait l’objet sous le lit.
C’était une façon d’exorciser cet acte très violent, mais qui porte en soi une humanité.
Celle de rendre sa dignité à celui qui s’en va après d’atroces souffrances.
C’était un rituel très secret qui se passait dans l’intimité de la maison, souvent pendant la nuit.
Chiara Mulas
Je suis parti du vide apparent de la maison. Car dans une maison il y a toujours une émanation, comme une sédimentation. Quand l’on entre dans une maison qui n’a pas été habitée depuis longtemps, on ressent la présence de ceux qui y ont vécu. On le sent dans les pierres.
Il y a aussi une autre signification de la sédimentation. Celle du cercle ou du tourbillon de vies, de significations, d’histoires qui continuent de tourner ensemble.
Antonio Are