La Cellule
Fiac 2005 – + si affinité
Un événement de l’AFIAC
Commissaire d’exposition : Pascal Pique
Directeur artistique : Patrick Tarres
L’artiste était reçu chez le cellule familiale
« La pièce démontée »
installation paysagère et performance
Chère cellule familiale épicurienne recomposée,
Entre vous et nous, depuis le début, c’est une histoire de goût, n’est-ce pas ? De tables espagnoles, en apéros déjeuner, de dîners en plein air en fêtes dans les grands prés…
Une atmosphère douce pendant ce temps de latence… Un été débutant. Quel beau souvenir que ce premier déjeuner à l’ombre d’un grand arbre, où nous étions accueillies avec une telle évidence que nous semblions déjà nous connaître : l’impression de faire, en quelques heures, partie de « la famille » : les discussions animées sur le menu du repas, les fiches de cuisines sorties des tiroirs d’Odile, l’expérience rassurante de Béné, les recettes de chacune, avec les commentaires de ces messieurs (« oh oui, ta soupe aux petits pois, elle est vraiment incroyable ! »).
Patrick qui regardait tout cela d’un oeil amusé et gourmand, Alain qui manageait le groupe de gamins excités que nous étions, et pendant ce temps là, les bouteilles de vins, les tartes, les caviars de légumes, les gougères, les cerises, les gâteaux au chocolat… un ballet !
Quelques heures plus tard, assises dans le grand parc, à l’ombre des sapins, sur l’herbe verte, en débardeur, regardant les lignes d’horizon dessinées par les arbres, nous réfléchissions toutes deux à la surprise que nous pouvions vous faire pour animer cette fin de repas.
Ainsi que nous vous l’avions expliqué, nous questionnons, dans notre démarche artistique, le protocole de la table. Et, à un dîner formulé selon le principe du « plus si affinités », nous envisagions un dessert un peu particulier. Aussi, sous la fraîcheur printanière de ces grands arbres, nous évoquons les gâteaux traditionnels de repas de fête… « La pièce montée, oui, vraiment, c’est le dessert qui s’annonce pompeusement, qui fait toujours son effet »… rapidement, notre regard de designer nous pousse à analyser cette pâtisserie sous différents aspects : fonctionnellement parlant, les choux s’écrasent dans l’assiette, gustativement, le caramel, qui assure la liaison entre les choux, peut se révéler indigeste. Et puis, la pièce montée, comme son nom et ses usages l’indiquent, entretient des liens avec la scénographie et le théâtre.
L’équation de ces différents constats nous a ainsi semblé évidente : démontons-la !
La pièce démontée est ainsi née de la magie du lieu, en une fin d’après-midi pendant ce premier week-end de rencontres.
Nous avons choisi de la traiter selon deux angles d’approche : d’une part en tant que gâteau collectif à « démonter » dans le goût, dans la forme et dans l’espace, et d’autre part, en tant que « pièce » finale du repas entretenant des liens avec la scénographie. «
L’ordre habituel sera“perturbé” au nom de la théâtralisation de ce moment. La pièce montée n’arrivera pas au spectateur, ce sera à lui d’aller la chercher : les visiteurs seront conduits à l’orée du grand parc communal aux arbres centenaires et majestueux, par des hommes de l’ombre (personnages récurrents dans notre travail… reste à trouver les volontaires !).
Un paysage étonnant, fantasmagorique, se révèlera alors à eux : 500 lucioles lumineuses disposées aux embouts des branches protégeront en leurs coeurs des choux aux saveurs variées à cueillir. Au fur et à mesure de leurs découvertes, les invités pourront butiner, à l’aide d’une longue paille souple, un nectar épicé disposé dans des fioles suspendues çà et là. »
Le scénario était écrit, restait la lourde mise en place…
L’organisation de ce fameux repas, coordonnée par la grille méthodique de Domi, se fait en quelques tours de main : Gestion du matériel, commandes, locations, la mise en place d’un repas pour 250 convives n’est pas simple, mais chacun y met du sien.
Si nous sommes probablement parvenues à créer l’émotion souhaitée auprès de notre cellule familiale et des convives présents ce soir là, elle fut également plus qu’intense de notre côté : une fois dans le parc, les 300 invités s’approprient également cette installation (qui emprunte aux codes de la performance et du land art) en détachant les lucioles, créant ainsi une animation lumineuse se mouvant lentement.
Frayeur du ratage, étonnement, lâché prise…
Le lendemain matin, au réveil, cette expérience avait pris la forme d’un rêve, d’une parenthèse, loin de nos problèmes quotidiens, de nos stress fabriqués par la société du travail et par le monde de l’art dans lesquels nous évoluons : une bulle, un horsmonde pendant 3 jours : nous étions ailleurs…
Nous sommes reparties de Fiac avec quelque chose qui nous a construit artistiquement et qui nous rend plus fortes humainement.
Aujourd’hui, malgré quelques images plus ou moins satisfaisantes dues à la noirceur de la nuit, les « restes » de cette pièce démontée n’existent que par les mots… Aussi, le catalogue est un moyen pour nous d’en retrouver une trace et de lui donner une nouvelle forme de vie.
Aussi, chacun d’entre vous pourrait-il, en cinq six lignes, écrire « sa » pièce démontée ?
La Cellule, Stéphanie Sagot et Emmanuelle Becquemin
De : cellule familiale épicurienne recomposée
A : la cellule
Objet : Re Chère cellule familiale épicurienne recomposée
Traces de Pièce Démontée
Pièce jointe : Synopsis
Texte : Salut les filles,
A défaut d’album photos et pour « retrouver la trace » avec les mots, seuls « restes » de la Pièce Démontée, nous avons, ensemble, remonté le scénario de l’événement.
Les quelques interventions de chacun de nous tentent de traduire les plaisirs, les émotions, tout le bonheur partagés grâce à vous.
Epicuriennement,
Votre Cellule Familiale Epicurienne Recomposée
« PIECE REMONTEE » Divertissement en 3 actes
ACTE III : Waaoou !
La scène est à l’entrée du parc puis à l’intérieur, la nuit
du samedi 25 juin.
Le thème : découverte de la Pièce Démontée.
SCENE – LA FOULE, LA CELLULE FAMILIALE
D – … ! … ! … !
I – Magie de la scène : … Réminiscence de l’enfance… Histoires où les elfes se manifestent auprès des humains comme des lucioles, ils n’existent que dans la forêt et seuls ceux qui ont encore un cœur d’enfant peuvent les voir et communiquer avec eux… mais attention si tu manges quelque chose peut-être ne pourras-tu plus t’échapper de leur monde ; tant pis je transgresse… et du coup la fatigue, les courgettes… pfuitt envolés… Magie de l’instant…
O – Ouf !
D – Regardez ce cadeau !… Nos deux artistes designers voulaient nous faire une surprise ! C’est réussi. Magnifique !… Ça valait vraiment le coup de s’activer pour aboutir à cette apothéose féerique.
Fini le stress ; me voilà immergée dans une image vivante de livre d’enfant !
O – Ouf Ouf Ouf
C – Foule imposante aux choux.
P – Un par personne et moins si affinité !…
M – Un moment de magie, d’effervescence. Une mer de petites lucioles virevoltantes… où sont les choux ? Vous avez vu les choux ? Il paraît qu’il y a aussi à boire dans les cèdres… faites-moi une place autour de la dame-jeanne… J’ai ma paille !
B – Oups, Ah, Oh, Wouaw, AhAhAh …
G – Magique ! Une mer ondulante et dansante de lucioles.
JY – Me voilà, Homme de l’ombre entrant le dernier dans toutes ces lumières qui s’agitent partout.
Magique ! Je ne crois pas que ce soit ma peau de grenouille qui me donne des frissons.
ACTE II : On s’active
SCENE III. – CELLULE FAMILIALE, SERVICE
La scène est dans la cuisine de l’école pendant le service du repas, samedi 26 juin, à partir de 20h.
Le thème : Bonjour le stress !
B – Globalement, il manquait aussi de la soupe à la tomate et des poulets mais tout s’est bien passé.
Non ?? !!
G – Repas convivial, esthétique et bien servi !
Pari tenu !
C – Forte impression aux convives.
P – Très jolies les boulettes à la “Rosy” mais il aurait fallu les faire carrées pour ne pas qu’elles roulent dans les assiettes !!
D – Les poulets ! Où sont passés les poulets !
Je compte et je recompte… 205, 206, 207… 213, il en manque !! Qu’est-ce qu’on fait ?
B – Attention Jean-Yves, Alain, vous devez recharger vos bandes phosphorescentes !!! Ah lala, toujours à la bourre…
O – Pour la décharge d’adrénaline, y a pas mieux !
M – Action ! Dans le jus durant 1h30. Faut le vivre
! Elles sont belles nos soupes froides… Et tous ces petits fromages multicolores à positionner sur les feuilles de figuier…
D – Regardez, ça marche ! Le partage se fait naturellement, simplement : les convives goûtent la soupe de leur voisin ! Et vive + si affinité !
O – Qui a un entonnoir ? La table 3 n’a pas de soupe.
JY – Tous les verres de soupe sur la table ! magnifique !
I – La famille a su recevoir ses hôtes… La joie des ces derniers se reflète en miroir sur le visage des autres.
SCENE II. – STEPHANIE, ODILE, BEATRICE, DOMY,
CHRISTOPHE, MARIANNE, EVA, …
La scène est dans le parc de Rivals, durant l’après-midi du vendredi 24 juin.
Le thème : et si on se faisait peur !
D – Utiliser une perceuse pour planter des bâtons! quelle idée saugrenue ! Et puis, tu comprends toi où il faut les mettre ? Et à quoi ça va servir ?… Pour devenir bâtons de lumière… ?
E – Dis maman, pourquoi on plante les petits bâtons dans ce parc ?
M – Des centaines de petits bambous à enfoncer dans le sol… on avait prévu des pieux et des grosses massues de peur que le sol ne soit trop dur… mais ça allait… J’ai du mal à m’imaginer ce que cela pourra donner…
O – Les bâtons de lumière, ça marche comment ?
… et au fait, ils sont où ?… Gloups, dans le container à poubelles ?
D – Dis Stéphanie, pourquoi tu tousses comme ça ?
C – Forage intensif au champ.
SCENE I. – BENE, BEATRICE, DOMY, GHISLAINE,
ISA, JEAN-YVES, MARIANNE, ODILE, PEPITA, VERO
La scène est dans la cuisine d’été, du jeudi 23 juin au
samedi 25 juin. Le décor : soleil chaleur.
Le thème : on cuisine pour 250 !
M – Je n’avais jamais participé à une telle organisation culinaire. Rouler les petits fromages pour 250 personnes, préparer les poivrons, les flancs, organiser leur cuisson, les brochettes de poulet, le riz qui cuit un peu trop longtemps et qu’il faut reprendre… Un réel travail d’équipe sous le soleil dans la cuisine d’été aménagée pour l’occasion. Emmanuelle et Stéphanie viennent nous encourager et participent activement au travail collégial.
O – Distance entre l’extrémité du tuyau et le robinet : 20 m ! La chambre froide est à 2 km !
G – Dix kilos de riz collant à jeter et tout à recommencer en plein cagnard ! Et 250 personnes à nourrir !
Trop fort !
B – Et les filles, comment on rattrape du riz trop cuit ?… oh pardon, le garçon et les filles…
P – Autant de courgettes que de fromages à préparer en compagnie d’Isabelle et de ses délires.
I – Faut creuser le sujet : Qu’y a-t-il dans la courgette qui produise autant d’effet… Peut-être est-ce l’effet masse…
D – Qu’il fait chaud ! Mais qu’il fait chaud !… Et les boulettes de fromage qui commencent à fondre !…
C – Fallait-il autant cuisiner ?
D – Allez, petite pause rafraîchissement pendant que les flans-boulettes cuisent… Ne trouvez-vous pas extraordinaire notre fonctionnement ? Deux artistes arrivent, nous insufflent leurs idées de repas et de mets surprises, de partage, et voilà la troupe autogérée que nous sommes devenue, bourdonnante d’effervescence mais heureusement, constamment rassurée par la tranquille assurance de Béné ! Quels plaisirs !
ACTE PREMIER : On se prépare
SCENE II. – ALAIN, MADAMEBEN, EMMANUELLESTEPHANIE,
AFIAC, M.A.LOCATION VAISSELLE, DOMY,
ODILE, JEAN-YVES, GHISLAINE, MARIANNE,
ISABELLE, BEATRICE, VERONIQUE, ROSY.
La scène est sur la toile, les : 18/06 ; 14/06 ; 13/06 ;
13/06 ; 7/06 ; 07/06 ; 4/06 ; 29/05 ; 28/05 ; 20/05
Objets :
– Cellule FE planning jours J
– Cellule CFE
– Cellule oukon nen né CFE
– Cellule oukon nen né
– Re : ca bouffe aussi à l’afiac !!!
– Ça bouffe aussi à l’afiac !!!
– Re : Fam épicu
– Fam épicu
– Commande tubes
– Re: La cellule
– Commentaires sur la CEE DIT OUI à l’afiac
– Voici des nouvelles fraîches concernant la pièce
démontée : 1) nous avons eu le mail de Béné avec des propositions plus « concrètes » de recettes – 2) nous t’envoyons en pièces jointes 3 tableaux pour recruter les petites bonnes mains et gérer le planning de tout
le monde – 3) emmanuelle a quelques factures (déjà)… – 4) … nous avons trouvé le fabricant des tubes phosphorescents… – 5) nous nous chargeons de la déco de tables – 6) voici un budget prévisionnel…
Choeur en écho des acteurs, chacun devant son écran :
– OULALA LALA LALA !!!
– Propositions repas afiac
– La CEE DIT OUI à l’afiac
SCENE I. – CELLULE EPICURIENNE ETRIQUEE,
STEPHANIE, EMMANUELLE, PATRICK
La scène est à l’ombre sous les arbres, autour d’une table conviviale, le samedi 28 mai.
Le thème : la rencontre
O – Ouf. Béné est partante.
D – Super le travail de ces deux artistes ! je sens monter la jubilation ! c’est le top, faire de l’art avec la nourriture… tous ensemble !
B – Mais que se trame-t-il sous cet arbre ? On picore des cerises et les idées arrivent, déjà heureux à l’idée de se retrouver plusieurs fois.
C – Fiac invente autre chose.