Ludovic Chemarin
Fiac 2005 – + si affinité
Un événement de l’AFIAC
Commissaire d’exposition : Pascal Pique
Directeur artistique : Patrick Tarres
L’artiste était reçu chez Elisabeth Henry et David Putnam
Descriptif du projet : le départ de l’intervention commence par un parcours labyrinthique imposé…
Mon expérience à Fiac.
Ce fut la première fois que l’on m’invitait (grâce à ce vieil hollandais volant Nieck Van de Steeg), pour intervenir à la campagne, ce qui pour moi, petit-fils de paysan m’a motivé d’autant plus que toute autre expo en galerie, centre d’art et compagnie.
Tout cela a commencé par un séjour de cinq jours pour découvrir Fiac, ma famille d’accueil et les personnages de l’association et du village par un café à thème.
La première des rencontres avec Liz et David “les ricains” a vraiment été excellente, le choix de « l’ami Patrick l’homme au sixième sens » s’avéra juste.
Ces jours, nous les passâmes à discuter de nos de vie respectives et surtout de leurs parcours, ce qui au bout de ces cinq jours allait déterminer le futur projet pour + si affinité 2005.
En l’occurrence leur volonté de quitter l’Amérique pour regagner l’ancien continent et y refaire leur vie, loin d’une politique qui sérieusement leur faisait peur.
(Bien avant de venir en pays de cocagne, je savais que ma famille était américaine, ce qui m’a permis de fantasmer sur les choix de sujets que je pourrais exploiter pour ne pas trop flipper. Bien évidement et comme on m’avait prévenu, cela ne servit pas à grand chose et mon flip s’accentua.)
Les présentations passées, les discussions s’engagèrent sur différents terrains passant des courses d’endurance à cheval, aux chevaux eux-mêmes, par les différentes expériences de vie de David : soldat traumatisé par le Vietnam, festivals de musiques, suite à son retour, expériences illicites, son départ de l’Amérique pour aller se former avec un maître artisan japonais menuisier, sa passions des chevaux, ses origines indiennes et européennes…
J’avais devant moi un livre ouvert me racontant une certaine Amérique, une Amérique qui dans mon regard d’européen correspondait à mes fantasmes : un mec qui se casse de son pays par opposition, qui a vécu là les années soixante, un mec à moitié indien, du pain béni pour vieux plouc du charolais brionnais comme moi.
Durant ces cinq jours, il a fallu emmagasiner toutes ces informations pour en retirer quelque chose qui soit plastique, sensible et cohérent. Et miracle, ce fut le cas. Nous prîmes le parti, les ricains et Moi, de faire un parcours traçant et retraçant leur histoire et mon interprétation de leur l’histoire ; un parcours fait de stations qui utiliserait leur savoir faire et leurs matériaux, pour illustrer plastiquement cette histoire anciennement américaine et nouvellement fiacoise.
Voilà ce qui fut déterminé et réalisé suite à cette première rencontre avec Liz et David.
La suite des évènements sera un tout petit peu plus compliquée et je ne tiens donc pas à en parler.
Je tiens à rester sur ce qui fait ce projet de rencontres : ces fameux cinq jours de préparation qui se déroulèrent bien avant l’expo.