Sophie Dubosc
Fiac 2009 – + si affinité TOTEMS SANS TABOUS
Un événement de l’AFIAC
Commissaire d’exposition : Pascal Pique
Directeur artistique : Patrick Tarres
L’artiste était reçu chez Maïté et Jean-Pierre HUC
Emmurées
L’installation Emmurées consiste en une adjonction de chanvre sur le mur d’une grange édifiée à la fin du XIXème siècle.
Le chanvre simule des chevelures féminines, qui semblent sortir de trous originellement aménagés et utilisés pour l’édification du mur. Les cinquante chevelures se déploient à intervalles plus ou moins réguliers et sont sujettes aux mouvements du vent.
Elles évoquent autant l’enfermement que le désir de liberté.
Porcherie
La porcherie construite dans les années soixante-dix est composée de dix loges et d’une infirmerie desservies par un long couloir ; elle contenait une centaine d’animaux.
Le cycle de vie durait trois mois, depuis le sevrage jusqu’à l’abattage. Le long de chaque loge fermée par une barrière en acier, se trouve l’auge puis à l’arrière, un abreuvoir et une ouverture vers une étroite courette extérieure.
L’intervention a consisté en deux gestes simples : ouvrir les barrières des loges et remplir les auges d’un liquide blanc, substitut de lait. En élevage, ces deux situations n’ont jamais lieu simultanément. Les porcs se nourrissent en quelques minutes de sorte que la nourriture n’est visible qu’au moment où elle est déposée dans l’auge. Remplir les auges représente une offrande, un geste réparateur alors qu’aucun repas n’est donné aux porcs dans le système de la productivité. Ce repas fictif peut également renvoyer au quatorzième
repas de la semaine qui est sauté à la veille de l’abattage afin de purger les porcs. L’ouverture des loges relève d’un geste libérateur. Ces deux états (nourriture et ouverture) cohabitent et représentent le début et la fin du cycle de vie des animaux.
