Aïcha Hamu
Fiac 2005 – + si affinité
Un événement de l’AFIAC
Commissaire d’exposition : Pascal Pique
Directeur artistique : Patrick Tarres
L’artiste était reçu chez Martine et Jean-Pierre Garrouste
Transe Panique
Née de la brutale rencontre des forces telluriques et cosmiques au travers des grands troupeaux de boeufs médiateurs.
Emballement orbital, fête animale venue du fond des nuits.
Message viscéral à nos mémoires enfouies.
Jean-Pierre Garrouste
La demeure est coquette : un mas, une étable, des près, une végétation luxuriante rappelant celle du sud-est, des vaches, des veaux, une mule, un chien, des chats, des enfants, des petits enfants et, tout ça, chéri à la même enseigne et juché sur la seule colline calcaire des environs. La vue qui donne sur la vallée et le village de Fiac nous donne l’impression que tout est immobile, paisible. Martine est un peu nerveuse. Elle a rangé la maison de fond en comble, balayé la grange, rentré le foin, enfilé une jupe et disposé des rafraîchissements sur la table de bistro qui trône devant l’entrée. Tout est prêt. La tension monte. Seul Jean-Pierre est serein et continue son train-train avec les gestes lents et gracieux qui le caractérisent.
Il fait terriblement chaud, l’ombre est rare et, très vite, ils commencent à arriver par dizaines puis par centaines. Ils envahissent le jardin, cherchent, essaient de pénétrer dans la maison mais Martine est là pour rappeler que rien ne se passe à l’intérieur.
« Servez-vous un rafraîchissement… vous pouvez vous promener dans le jardin… ça va commencer et si vous avez des questions, l’artiste se fera un plaisir d’y répondre. » Tout à coup, un grondement vient se mêler à l’accent chantant de Martine. Tous les regards se tournent vers les hôtes mais très vite le bruit des sabots sur la terre devient trop lourd. Ils arrivent, ils sont de plus en plus proches et forment un mouvement circulaire autour de la maison. Ils sont sûrement des dizaines, des centaines. Le sol tremble et soudain, sous nos pieds, il se froisse en un tourbillon. Tout le monde se met à les chercher et pourtant ils doivent être tout prêts. Les visiteurs tournent autour de la maison, cherchent derrière les arbres, dans la plaine, sans succès.
Ils sont sur le chemin en contre bas de la maison, c’est la seule possibilité. Dans un élan de courage, je décide de m’en approcher, me penche pour apercevoir sans être vue et là…