Le 4 mars 2011 au café de Fiac
Le duo que nous propose Bruno Capelle, musicien et Philippe Fontes, vidéaste est étonnant. Comme une danse, le son et le paysage énigmatique se répondent tour à tour nous emportant ailleurs.
Ailleurs et pourtant, tout est cadré et familier.
Bruno Capelle fait vibrer 7 objets sur différents supports, le tout à peine amplifié se balance comme des métronomes irréguliers qu’il ne peut arrêter, c’est un engrenage…jusqu’au silence et jusqu’à ce que sa main répète l’action. Entre mouvement et suspension, ce ne sont que des micro-événements, des micro-variations dans lesquelles on s’immerge en même temps que dans l’image projetée sur grand écran réalisée par le vidéaste.
Le vase clos de Philippe Fontes est un espace rempli de liquide et de matières versatiles solubles dans l’eau. Solubles, mais qui laisse des traces, qui surprennent dans les accidents qu’elles produisent en s’engouffrant dans cette masse fluide. De minuscules phénomènes apparaissent, parfois nous rappelant le dessin de furtives silhouettes ou simplement l’inscription de tâches dans l’œil qui disparaissent aussitôt qu’on les a perçues. Et peu à peu, basculent du clair vers l’obscur.
Chez l’un comme chez l’autre, il n’y a pas de résurgences possible, le risque est de tous les instants, et l’incertain, le doute, la surprise nous emmènent dans les profondeurs des sensations, dans des états intérieurs singuliers et immanquablement empli d’humanité.