Le 5 Novembre 2010 au café de Fiac à 21h

AFIAC/Café/Performance Thierry Boutonnier

Thierry Boutonnier est un artiste actif et réactif déployant un panel de comportements individuels en réaction au système capitaliste : la désignation, l’analyse, l’illustration, le jeu, le combat, le mimétisme, la démission, la dérision.

– un professionnel, envisageant l’acte artistique avec les même exigences d’information, de savoir-faire, d’identification d’objectifs, de recherche opérationnelle, d’impératifs décisionnels et de concentration de moyens que n’importe quelle activité de project management.

– un non-spécialiste, qui, au sein d’une économie concurrentielle en constante mutation, se doit d’être polyvalent et pluridisciplinaire, utilisant tous les moyens à sa disposition : performances, vidéo, sculptures, photographies, dessins, publications, etc, un homme de foi, qui représente, surjoue, exagère, doute, échoue… tout en continuant d’y croire.

 

Stratégies & méthodes employées

Thierry Boutonnier lors de sa performance à Fiac

– Mimétisme critique (TB expérimente en actes les différents maillons de la chaîne économique: concept, maquette, business plan, financement, communication etc., mettant en lumière l’extraordinaire capacité de subordination de ces systèmes à tous les types d’entreprises, même les plus aberrantes).

– Veille intellectuelle (parallèlement, TB mène des recherches iconographiques et documentaires pour dégager les connotations sémantiques de ses axes de travail)

– Interventionnisme célébratif (TB met en scène ces liens symboliques – voir point précédent- via des pratiques participatives le plus souvent basées sur une transaction marchande et non pas sur la gratuité, contrairement à une certaines esthétiques de la libéralité).

– Sabotage (TB pratique un art de la guérilla, créant des perturbations légères en un territoire indéterminé et quasi-invisible au coeur même du système affronté. Son choix : ne pas détruire les choses mais les rendre inutilisables, irrécupérables).

– Mise en abyme (TB confronte le vivant à la réalité de son conditionnement létal par l’industrie: le chewing-gum à la chlorophylle et le bourgeon, la vache et les quotas laitiers, l’homme actifet les pompes funèbres, etc.)

– Canular (On n’en est jamais très loin)

 
Guillaume Désanges, Critique d’Art.

Relatif au travail

Thierry Boutonnier performance à Fiac

 

 
 
 

Aller au travail et témoigner malgré tout ou vendre des oeufs frais puis passer l’éponge ; manger du mouton qui mange, organiser des travaux révoltants avec des vers à soie ; faire une opération de télémarketing pour connaître la valeur de la vie ; être propriétaire et sot tel un épouvantail à moineaux et envoyer une formule de politesse juste ; rechercher des amis à tout prix et alors embaucher un gardien de sécurité et une hôtesse d’accueil pour voir;
Comme un représentant, expliquer les objectifs de production laitière aux vaches, la chaîne de transformation du porc aux cochons, ou le cours du blé au blé… Avant d’être représentant, tenter de monter une entreprise de sponsoring d’événements funéraires, mais comme entreprendre fatigue, la rêver alors, dans un sommeil qui dure le temps d’un vernissage. Ce rêve d’entreprendre, le projeter au Canada en faisant le mort dans un cercueil distributeur « Pepsi »…

Voilà un petit parcours d’actes en verbe qui raconte des histoires d’individus. Ils ne sont pas acteurs, ni spectateurs, ils sont davantage des gens qui rendent une sorte de service dans une certaine économie. Ils font image, c’est comme cela qu’ils communient. Ils représentent la sécurité, l’accueil, la culture, le devenir en chiffre, le devenir mort. Ils tentent de réaliser des rêves, les leurs ou ceux des autres. Ils sont à la limite des espaces, l’espace public ou l’espace privé, de l’humain et du non-humain, du vivant et du non-vivant, du conscient et de l’inconscient. Par ces actes, ils tentent la traversée de ces catégories.

Ils se confrontent à d’autres qui tirent profit de leurs croyances.

Dans ma recherche, il est davantage question de processus, de mimétisme de fonctionnement des micro-systèmes sociaux.

C’est-à-dire que je tente de mimer autant les signes que les manières dont ils fonctionnent dans les échanges.

Ainsi, le travail consiste à la fois en la production d’actions et en la gestion des traces qu’elles produisent. Les actions sont effectuées par des sujets (dont moi), comme vecteurs de l’action produite et de ses effets.

Les traces sont multiples. Elles n’ont pas l’unique fonction documentaire car elles sont gérées en parallèle avec les actions.

Les traces sont ensuite montées pour prolonger les actions aux travers des volontés d’autrui afin que ce travail soit, de fait, une pensée agissante au sein de systèmes sociaux ou provoque un sourire étrange.

T.B

 

Site internet : http://www.tb-rd.tb6380.com/

 

 
Traces | vidéo