Cyril LEPETIT – + si affinité 2006

 

Cyril Lepetit

Fiac  2006  –  + si affinité

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Daisy Alvergne

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Des premières caresses au dernier soupir, il me semble que nos désirs auront évolué. C’est peut-être pour cela que lorsque je m’attache à effleurer le naturel et la complexité du désir – cette perpétuelle tentative de nous réinventer – je développe mes projets suivant un principe d’effilement. Un sentiment en appelle un autre et quelque chose se construit, ou plus précisément se développe selon les pensées, les situations, les individus rencontrés
+ si affinité : mon intervention s’est composée de plusieurs éléments : rencontres, notes, objets, actions, peintures. Ils sont à la fois autonomes, mais forment aussi un tout, présenté à Fiac durant l’été 2006, ils peuvent être présentés aussi sous la forme d’une nouvelle installation
En quelques lignes et quelques images, je tenterais donc de restituer avec l’Infidélité Respectueuse de ma mémoire, les étapes qui ont marqué l’élaboration de cette pièce développée avec et dans l’espace privé de mes hôtes Daisy et Axel.

Reproduction au jardin d’orties

Daisy loue une petite maison sur la place du village de Fiac. Elle y vit depuis plusieurs années avec son fils Axel âgé de 16 ans.
Lors de notre première rencontre, Daisy m’a fait part de son intérêt pour la méditation et l’importance de cette discipline dans son quotidien et dans celui de ceux qui l’entourent. Science ou croyance, art de vie sous l’influence du tantrisme, elle vit,
elle soigne en usant de la méditation et du recours aux « médecines douces ».
Ainsi, nos premiers échanges nous ont amenés à parler des vertus cachées de nombreuses plantes. Répondant à ma curiosité, Daisy m’a préparé pour mon premier repas sa recette des galettes aux orties. Axel, simplement, préférera l’intimité de sa console de jeux vidéo.

Durant les semaines qui ont suivi cette rencontre, j’ai gardé à l’esprit la dite « mauvaise herbe » à laquelle j’avais goûté.
Au cours de recherches, Je découvrais qu’elle joue aussi un rôle primordial dans la reproduction du papillon le plus répandu en France.
Ainsi, l’ortie en tête, le projet que j’étais venu développer à Fiac s’est mis à germer.

Dans l’arrière cour de la maison, nous entreprendrons de créer un jardin-bouquet
d’orties, vivaces et séchées, allant de la vie à la mort. Métamorphoses et papillonnages
y prendront places, les frontières entre le masculin et le féminin n’y seront que plus légères. Daisy y préparera avec attention et « amour » de petites galettes.

(1) Porte d’entrée diapason.
Un jardin ludique qui aura pour première clé une porte diapason. Porte ou bien ouverture ? Cet élément ne remplira pas la fonction de fermeture. Ayant en son centre une petite arche par lequel les visiteurs pourront pénétrer, il constituera par conséquent une porte toujours ouverte que chaque individu sera libre de franchir ou non.

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(2) Les galettes d’orties.
L’herbe dont les fins poils irritent désagréablement la peau de qui la touche se transformera en mets original caressant le palet de qui le goûtera. Les visiteurs, une fois franchie la porte de la maison, passeront par la salle TV/jeux d’Axel où sera diffusé un petit film culinaire et animalier. Ils déambuleront ensuite dans le jardin bouquet. Au milieu des orties, un chemin les amènera à la fenêtre de la cuisine de Daisy, d’où elle servira ses galettes d’orties concoctées avec « amour ».

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(3) Transplant et Métamorphose
« Les gestes utiles ne doivent pas cacher les gestes agréables » C.G. Jung
Afin de préparer les boutures pour la réserve/jardin/bouquet d’orties nous irons avec Sylvain, Pipo et Françoise, déraciner des brassées d’orties dans les fossés aux alentours de Fiac. Daisy méditera dans le jardin afin d’y amener sérénité et harmonie.
En effet, le papillon dépose sa larve sur la nervure centrale de la feuille d’ortie qui ensuite se referme sur elle-même. Celle-ci se noircit et se mue progressivement en chrysalide. La chenille se libère, le papillon prend la liberté.
Ayant caressé ma barbe de façon répétitive durant les deux dernières années, je décide de perdre cet apparat distinguant ma sage virilité. Je m’épilerai donc la barbe et celle-ci se transformera en une série le pinceaux.

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