Performance | Camille Renarhd | 17 Mai 2009

« Je ne pensais pas rencontrer un cactus qui danse »

La performance réalisée par Camille Renarhd en collaboration avec Mark Moti Zemelman à Fiac en mai 2009, sur la place du village, est en quelque sorte un rituel de passage entre les familles fiacoises ayant reçu des artistes en résidence en 2008 et celles qui furent les hôtes en 2009.

Camille Renarhd et Mark Moti Zémelman ont organisé un stage de contact improvisation : Cet atelier c’est construit en dessinant un corps :Un « corps-instrument». Les stagiaires ont également participé à la performance. Il s’agit de : Florence Fauré, Guislaine Dumanoir, Anica Mignotte, Dominique Causse, Rosemarie Hoffmann.

Suite à cet événement, Camille Renarhd à écrit :

La première image me vient au Guatemala. Je suis allongée sur le sol et un arbre respire à travers mon ventre. Les racines-corps-terre. Il faut une attention particulière pour que la motte de terre, pleine de racines, ne se renverse pas. Je la respire en équilibre sur mon ventre.

Deux mois plus tard, je suis à Fiac. Je repasse sur des terres connues. Et cette fois il s’agit de laisser la place, faire de l’espace, détruire même des traces pour que d’autres artistes habitent ces lieux, cette place, ce village.

Un rituel de passage // « Je ne pensais pas rencontrer un cactus qui danse. »

J’arrive tôt le matin sur la place du village. Je marche en faisant des cercles. Ce n’est que comme cela que j’arrive à écouter. Il me faut marcher, marcher, marcher, compter le nombre de mes pas et m’arrêter précisément à 70, alors seulement les visions surgissent.

L’image de la femme-matrice réapparaît. Nous serons 6 femmes-arbres.

Et deux semeurs-poudreurs.

Je ne pense pas tout de suite aux peintures rupestres.

C’est Pascal P. qui les voit. C’est tellement évident.

Je pense beaucoup à Christine Quoiraud et à Min Tanaka.

Je vois des corps qui cherchent à s’arracher de leur matrice de glaise / pour que des enfants-végétaux naissent / et qu’une transformation advienne. C’est un cycle. À un moment, il faut même tout laisser, ne rien garder avec soi, repartir, poudré et à moitié nu.

Surtout, il y a l’incroyable capacité des êtres à se saisir d’une image, à la sculpter, à la déplacer, à y mettre du souffle : Moti-Dominique-Rosi-Anika-Florence-Ghislaine-Oriane.

Qui sommes-nous pour oser traverser ainsi / d’un trait / / nous étions deux / nous étions trois / nous étions six /

Je n’aurais plus peur d’être une source / ventre des femmes /

Traces | vidéo