Simon Girault-Têtevide – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Simon Girault-Tetevide

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Sandra, Julien Boyer et leurs enfants.

« “trou” / “pied tendre” »

Simon Girault Têtevide + si affinité 2008 Fiac Tarn

La vidéo « trou » est une animation constituée de 1300 photos numériques réalisées en pose longue, de nuit, dans le cimetière et les alentours au-dessus de la maison.
Je me suis fabriqué un costume phosphorescent. Il s’agissait d’une peau de lumière que je rechargeais régulièrement durant mes cessions de travail nocturne en me frottant aux phares de ma propre voiture.
Pour chaque prise, j’ai un temps de 15 secondes de déplacement qui me permet, à l’image, de perdre la forme humaine et de la diluer dans une sorte de brouillard, d’aurore boréale, ou de nuage gazeux vert.
Tous mes déplacements produits dans l’espace avec le costume de lumière pendant le temps d’exposition s’accumulent, s’agglutinent en un brouillard lumineux qui est à la fois une somme de gestes, une somme de temps mais aussi une image. Un peu comme un feu follet.
Chaque photo est à elle seule une dimension nouvelle car elle contient en sa seule image les multiples mouvements d’un corps de lumière.L’appareil photographique était mon seul témoin ; avec cet oeil mécanique, je pouvais travailler la matière même du temps (qui est de la lumière) et de la lumière (qui est du temps) tout en y agissant avec l’ensemble de mon propre corps au sein de l’environnement.
La vidéo est la somme de ces temps et de ces gestes rassemblés sur le mode de l’animation.
J’ai aussi pensé ce projet par rapport au fait que Sandra Boyer soit enceinte et par rapport à une présence encore invisible. Je voulais mettre en mouvement une présence qui aille de l’immatériel à l’humain en passant peut-être par l’animal. L’animation, le montage des différentes photos entre elles crée encore un autre temps, une dimension autre, une sorte de chaos temporel car il ne s’agit plus d’un classement chronologique des photos que j’ai faites dans chaque situation. Le résultat, c’est que les étoiles peuvent par exemple sauter dans le ciel nocturne pour apparaître dénuées de leur logique de déplacement habituel.
Le temps habituel tel que nous le connaissons, le mouvement même des astres, sont modifiés pour laisser la place à un phénomène lumineux vivant.
L’autre travail que nous avons réalisé avec l’aide des amis de Julien et Sandra Boyer est une série de photos intitulée “Pied tendre”. Je me suis fabriqué un double de mon propre corps en latex (bras et jambes), une sorte de corps « marionnettique » désarticulé pour réaliser des images et un rituel proche de ce que l’on trouve dans la peinture de Goya « El pelele » et à la culture populaire du monde à l’envers.
Roulé en boule à l’intérieur de ce faux corps et ne laissant dépasser que ma tête par le col du pull, je me suis laissé aller au jeu de me laisser envoyer en l’air pour ne fixer par la photos que les effondrements dérisoires successifs que ce jeu impose au corps. Les faux bras et jambes dont j’étais affublé jouaient librement pour révéler par la photographie d’autres postures possibles d’un corps grotesque et désarticulé.
S.G.T.

Simon Girault Têtevide + si affinité 2008 Fiac Tarn

Simon Girault Têtevide + si affinité 2008 Fiac Tarn