Pour sa 25e édition, le festival des artistes chez l’habitant s’est déroulé du 5 au 7 juillet 2024 à Saint-Paul-Cap de Joux (81).
7 artistes, 7 familles, 7 œuvres créées in situ.

Artistes invité.e.s :
Léon Binetruy, Lydia Guez, Lola Laville, Marie Labat, Charlie Malgat, Alexiane Trapp et Joanna Wong
Note d’intention :
« Ca suffit, Ma Ginger, c’est mauvais de bêcher autant la terre. Cette terre qui nous a donné la vie. »
– Pas d’insolence, Thomas Edison Junior. je bêche autant qu’il me plaît.
– Tu vas tout fiche en l’air, Tom a raison.
– Il aime mes tartes ?
« Délicieuses. »
– Alors qui a raison pour le bêchage ?
Extrait de dialogue tiré du film Dogville de Lars Von Trier, 2003
La terre, royaume organique aux frontières invisibles, sédimentée de toute l’histoire d’une planète ; la terre, périple insondable enfoui dans l’imaginaire de l’humanité, son rapport à l’eau, au feu, à la profondeur, au temps, à la mort et à la germination ; la terre, support des activités humaines : cultivée, occupée, divisée, exploitée, excavée, etc… objet depuis des siècles de guerres sanglantes en même temps que théâtre de la vie ordinaire.
La terre, en urgence.
« Pression contre gravité, de la vraie horizontalité on pourrait parler de superficialité.
Des sols toujours plus artificialisés, du foncier à l’aide des banquiers. » (slam anonyme)
Depuis quelques années les géographes, géologues, hydrologues, urbanistes, architectes, météorologues alertent sur le danger d’une surexploitation ou d’une mauvaise utilisation de la ressource terre. Nous pourrions citer différentes problématiques récurrentes : le jour de dépassement de la terre, l’artificialisation des sols, la mauvaise pratique du labour,
la pollution terrestre, la gestion des eaux de sous sols, l’usage de produits phytosanitaires à grande échelle.
L’artificialisation est définie dans l’article 192 de la loi Climat et résilience comme « l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage ».
La consommation d’espace ne cesse de croitre à l’instar de la population mondiale, tout comme le besoin en ressources naturelles qui a explosé depuis la révolution industrielle.
De nombreux voyants sont au rouge mais l’économie mondialisée tente, par son grand virage vers la transition énergétique de réduire son impact de perturbateur de l’équilibre naturel de l’écosystème.
Pas assez vite ni assez efficacement selon de certains scientifiques et une partie de la population mondiale, qui se soulèvent pour proposer des alternatives durables peut-être plus à l’écoute du cycle de la vie (saison, règne animal …)
« Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme » (Antoine de Lavoisier)
A l’origine de la vie, il y a des bactéries, invisibles qui pourtant se développent et se meuvent comme tout organisme vivant. Elles oscillent dans un équilibre sensible de leurs actions combinées, pour la vie, pour la mort, pour la transformation intermède entre ces deux états. Il a été prouvé que certaines activités humaines favorisent à outrance le développement de certains organismes ou espèces du vivant. Cette prolifération vient parfois perturber l’existence d’espèces endémiques déréglant par là même des systèmes beaucoup plus grands et tout aussi subtils.
La vie nait aussi sous la terre, dans des frontières invisibles, un royaume organique qui a parfaitement composé des éléments essentiels à l’existence du vivant.
« Voyage au centre de la Terre » (Jules Verne)
Un périple insondable reste enfoui dans l’imaginaire de l’humanité qui, trop occupé à regarder les étoiles, en oublierait presque la majesté qui glisse sous ses pieds.
La culture et l’exploitation intensive de la Terre ont peut être fait oublier à l’Homme qu’il n’a qu’une seule planète. Ce 6 juillet 2024 sera l’occasion, peut-être, de poser notre regard autrement sur cet élément terre, ensemble de changer nos critères.
Félix Morel
Commissariat :
Festival coproduit par l’AFIAC et les Abattoirs
Commissaire général : Felix Morel
Commissaires invités : Léa Besson, William Gourdin, Lauriane Gricourt et
Emmanuelle Hamon
Partenaires :
DRAC Occitanie
La Région Occitanie
Le Département du Tarn
Mairie de Fiac
CC Lautrécois Pays d’Agout
Café associatif le Piaf, Fiac
Réseau Air de Midi