Chiara MULAS et Antonio ARE – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Chiara Mulas et Antonio Are

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Anna Burlet et Laure Sourcasse.

« la maison est à louer »

Chiara Moulas et Antonio Are + si affinité 2008 Fiac (Tarn)

Quand je suis arrivée ici, je n’ai pas trouvé l’inspiration. J’ai donc décidé de faire disparaître cette maison sous une grande bâche avec un texte inscrit dessus : “La maison est à louer”.
Titre tiré d’un recueil de poèmes de Yannis Ritsos, qui a donné la possibilité de trouver une cohérence. La maison a donc disparu pour devenir un conteneur de mystères, de rituels, qui se passent à l’intérieur. De choses qui arrivent de très très loin.
L’euthanasie sacrée est un rituel qui se pratiquait en Sardaigne jusqu’au milieu du XXe siècle.
Quand quelqu’un était mourant, pour abréger ses souffrances, on demandait l’intervention de « la femme qui tue ». Cette femme utilisait un joug de boeuf qu’elle positionnait sous le cou du malade avant de faire le geste fatidique. Ensuite elle replaçait l’objet sous le lit.
C’était une façon d’exorciser cet acte très violent, mais qui porte en soi une humanité.
Celle de rendre sa dignité à celui qui s’en va après d’atroces souffrances.
C’était un rituel très secret qui se passait dans l’intimité de la maison, souvent pendant la nuit.

Chiara Mulas

 

Je suis parti du vide apparent de la maison. Car dans une maison il y a toujours une émanation, comme une sédimentation. Quand l’on entre dans une maison qui n’a pas été habitée depuis longtemps, on ressent la présence de ceux qui y ont vécu. On le sent dans les pierres.
Il y a aussi une autre signification de la sédimentation. Celle du cercle ou du tourbillon de vies, de significations, d’histoires qui continuent de tourner ensemble.

Antonio Are

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Serge PEY – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Serge Pey

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Katia et Maurice Tissandié

« poèmes d’urgence pour Fiac »

 

Serge Pey + si affinité 2008 Fiac Tarn

Il s’agit moins d’une exposition que d’un parcours initiatique.
J’ai donc mis sur ces bâtons la liste des gens de Fiac et j’ai établi des directions.
Il faut donc évoluer à travers ces équilibres, ces tressages de directions que je n’ai pas calculées mais qui se sont imposées. Pour moi, la poésie et l’art sont des réalités symboliques, avec leur efficacité qui transforme les espaces et le monde. Ici il y a des poèmes qui tombent du ciel et des poèmes allongés par terre qui vont entrer en vibration. J’ai voulu créer une concentration de force pour les gens de Fiac.
Des gens que je ne connais pas, hormis quelques-uns, comme Maurice ou d’autres.
Le peu que j’ai pu rencontrer est pareil qu’ailleurs. Mais le contact de l’art a réveillé une partie d’eux-mêmes.
Ce qui les rend transparents.
On ne peut parler, on ne peut aimer, on ne peut dialoguer que dans la transparence. Ce qui fait la majeure partie de notre relation au monde, c’est ce qui ne se voit pas.
Essayez donc d’attraper la parole. On ne peut pas.
J’ai donc essayé de dire « Regardez la parole comment je peux l’écrire »…

Serge Pey

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Traces | vidéo

Trans – Rituel 2 – + si affinité 2008 – Fiac

+ si affinité 2008  – Fiac

10 artistes        10 familles

Trans-Rituel  2

 

Ou comment réinvestir la magie et les pouvoirs de l’art
par Pascal PIQUE

 

S’il est un lieu au monde où l’alchimie de la transe et du rituel se devait d’être revisitée, c’est bien à Fiac. Déjà, avec Trans-rituels 1 en 2007, le premier volet de cette double exposition, quelque chose de magique s’est produit. Quelque chose de paradoxal aussi, puisque de l’ordre de l’évidence et du mystère. Pour mémoire, il s’agissait d’honorer et d’explorer plus profondément encore le potentiel de cette aventure fiacoise : celle de l’invitation de l’art contemporain dans un village rural. Formule ritualisée depuis des années par les habitants eux-mêmes. Des habitants qui ont fait le choix, en conviant les artistes à créer chez eux, « à la maison », de jouer ce rôle si particulier de « passeur » (ou de médiateur comme on dit aujourd’hui), entre l’art et le monde. Continuer la lecture de « Trans – Rituel 2 – + si affinité 2008 – Fiac »

Mimlu SEN et Paban DAS BAUL – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

Mimlu SEN et Paban DAS BAUL

Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez des gens du village et d’ailleurs.

« KHITI OB TEJ MORUD BOM !

Terre, Eau, Feu, Air et cosmos ! »

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Les gens qui nous ont invités, dans un esprit d’offre et de partage, ont fait preuve d’une grande ouverture, mais nous étions quand même ressentis comme des « exotiques » ; c’était inévitable. Ce fut le début d’une rencontre mais pas encore un festival Bauls, avec sa profondeur. L’expérience a été partielle : ce furent des actes isolés, non réunis dans un ensemble.
Une ambiance a été créée ; les rencontres lors du repas furent bonnes, comme l’acte de planter cinq figuiers (une inspiration symbolique qui devrait avoir une suite, une résonance).
Nous aimerions poursuivre l’expérience pour entrer dans une démarche de longue haleine.
Dans notre famille d’accueil, hébergés par Alain et Odile, ce fut une bonne expérience mais avec plus de temps et un lieu à nous (pendant une semaine) nous aurions pu intensifier notre démarche.Tout fut trop dispersé et il n’y eut pas assez de concentration.
Un Festival Bauls, c’est un lieu de nourriture et un lieu de rencontres, pour transmettre des expériences, avec une scène élargie pour le public. Il devrait y avoir une journée libre et une soirée avec danse et chants et des moments d’échanges avec des invités.

Tentons de construire un vrai festival Bauls, dans la durée !

P.D.B. et M.S.

L’art baul est ancré dans un corpus de chansons, de pratiques et de rituels quotidiens. C’est un art du présent. Le baul cherche à se lier avec son propre corps à l’univers pour y éveiller le divin à partir de son « arbre intérieur ». Cet arbre intérieur est à la fois imaginaire et bien réel. Il est composé de terre, d’eau, de feu, d’air et de cosmos. Il est une source d’énergie constante. C’est cette énergie que Paban Das Baul et Mimlu Sen ont répandu sur tout le village à travers trois rituels pratiqués avec les habitants, les artistes et le public.

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BRIKHHAROPONE, est un rituel pour recréer la voûte céleste. Les bauls pensent qu’il n’y a pas d’autre vie après la mort ni de réincarnation. Les quatre naissances sont à l’intérieur de notre seule vie terrestre et sont symbolisées par quatre voûtes : la voûte du ventre maternel, la voûte de la famille et des parents, la voûte que nous créons nous-mêmes à travers nos activités professionnelles. Enfin, la voûte céleste quand nous quittons la vie quotidienne pour nous unir avec les étoiles. Ici, le rituel a consisté à planter cinq figuiers (symbole de Fiac), afin de créer une voûte végétale pour prodiguer de l’ombre aux esprits des ancêtres et aux passants. Et de prendre date aussi pour l’avenir…

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DOL JATRA est un rite de printemps célébré à travers toute l’Inde. Cette fête des couleurs caractérisée par l’aspersion de pigments est dédiée aux jeux passionnels des divinités Radha et Krishna, l’éternel couple amoureux. Pendant ces fêtes les sages bauls initient les villageois à la connaissance de pratiques yogiques qui sont taboues dans la vie orthodoxe…

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BAUL MAHOTSAVA est le rituel baul du repas dédié à la MANIPURA CHAKRA, que les poètes itinérants offrent dans chaque village à l’assemblée avec leurs chansons. Le rite du lotus aux dix pétales, célèbre l’énergie qui réside dans le ventre des sages et leur permet de chanter les paroles initiatiques à l’assemblée.

 

Edwige MANDROU – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

Edwige Mandrou

Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Séverine CONZETT et Christophe FIRMINHAC.

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Dans ma pratique de la performance, il y a un lien avec le Rituel, qui est visible dans mon activité vidéo entre 1992 et 2000, avec les photomaton-autoportraits ; c’est un rituel initiatique, un passage de l’adolescence à l’adulte.
Je suis intéressée par les rituels bouddhistes que j’ai découverts tout particulièrement lors de mon séjour en Mongolie (Janvier 2003), où j’ai assisté à une cérémonie autour d’Oulan Bator.
Les religions m’intéressent ; j’ai assisté au rituel juif du mur des lamentations et j’ai entendu en même temps le rituel musulman de l’appel à la prière du muezzin, dans son minaret.
Avec ma famille, j’ai proposé un dispositif photo, sous la forme d’un portrait de famille (sur une journée de prises de vue), installé en boucle vidéo d’une minute, comme un moulin à prières.
Dans la cave, il y avait le dessin de la boucle avec l’oeuf de l’origine. J’ai installé, en extérieur, un jeu de Yi-King, avec des baguettes de bambou (analogues aux perches de bambou du Tipi), révélant pour chacun son hexagramme.

La Transe, je l’ai vécue indirectement par ma relation avec chaque individu, ce qui me demandait une attention permanente, car je devais m’immerger dans la vie des autres. Le principe de participation sélective déterminé par le Yi-King, m’a permis de dépasser les limites de l’art, ses frontières, et de faire l’expérience d’un échange transpersonnel, proche du confesseur ou du thérapeute.

E.M.

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Portrait de famille,
photo et vidéo morphing, 2007.

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Le monticule à offrandes et les deux héxagrames tirés par Séverine (Liu/La Marche)
et Christophe (K’ien/L’humilité) transplantés en pousses de blé dans le jardin.

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Séance de rituel Yi-King dans le tipi.

Christine LAQUET – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

Christine Laquet

Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Andrée CAVALIER et Bernard GALAU.

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Le rituel fait partie de mon travail, il s’articule autour du sacré et de la magie. J’ai exploré, tout particulièrement à Fiac, dans ma famille d’accueil où je résidais, le rituel lié au temps.
J’ai découvert, non loin de leur maison, la grande “Cathédrale” à blé, alors j’ai eu l’idée d’un grand sablier à blé, pour marquer un vrai temps d’écoute, par un égrenage patient du blé.
J’ai rencontré ma famille, juste avant de partir pour Bangkok, qui, coïncidence, m’a fait visiter non loin un monastère bouddhiste où elle avait déjà fait quelques retraites.
Cela m’a permis d’approfondir nos échanges. C’est en découvrant leur grange que j’ai voulu y recréer une atmosphère de type temple, avec un regard complice dédié à cette famille.
Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le religieux mais ce que véhicule l’imaginaire autour du sacré…
J’ai montré aussi une vidéo, tournée à Bangkok pendant un mois dans différents espaces publics : esplanades commerciales, parcs, rues étroites, toujours aux mêmes heures, 8h et 18h précises quand la population entière s’immobilise une minute durant en l’honneur du roi, un rituel surprenant en pleine mégalopole.

Projetée à Fiac, cette vidéo se vivait dans un contexte inversé… Et enfin une dernière pièce, sorte d’autel païen inspiré par un magnifique mûrier dans leur jardin, près duquel j’ai disposé une spirale d’amulettes d’amour, petites figurines thaïlandaises dédiées à la sexualité et la fécondité.
Du rite sacré urbain aux croyances rurales, de Bangkok à Fiac la boucle est bouclée !

C.L.

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Tous les chemins…
Moine bouddhiste en résine, socle, projecteurs, boules chinoises, 2007.

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Sablier à blé
Sac de blé, tracteur, 9 plaques d’acier, 2007.

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Les amulettes de l’amour
Amulettes en métal, arbre, tissus, 2007.

ÉTANT DONNÉS et Shiraz EL KHAIRI – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

ÉTANT DONNÉS et Shiraz EL KHAIRI

Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Adrien Delmas.

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J’ai pensé bien sûr à intervenir avec le groupe “Étant Donnés” que nous avions fondé dans les années 80 à Grenoble avec mon frère Marc (théâtre, performance, actions, projections visuelles et sonores), mais je me voyais mal intervenir trois jours durant dans le cadre d’une performance…
J’ai donc proposé une installation “optique”, véritable transe visuelle, prenant la forme d’une rencontre des “Dreamachines” de Brion Gysin (inventée en 1958, réalisée en 1960) avec les sculptures d’ombres de Shiraz El Khairi, sous le nom de “Eyes Wide Shut” (les Yeux Grands Fermés, titre du dernier film de Kubrick).
Les empreintes d’ombres de Shiraz pulsent dans la lumière stroboscopique au même rythme (qui est la fréquence cérébrale des ondes Alpha) que celui des Dreamachines (qui, elles, se regardent les yeux fermés).
Le son tellurique est produit par Marc Hurtado, cela rejoint l’espace mental halluciné et fantasmatique du film de Kubrick et en écho le travail d’“Etant Donnés”.
Shiraz a recueilli et moulé les ombres des membres de la famille en creusant des sortes de tombes. Les ombres dans leur jardin formaient une impressionnante sculpture IN SITU…
Tout était relié, le travail, l’environnement et les gens.

E.H.

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Relevé et moulage
des ombres
par Shiraz El Khairi.

 

 

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Dans l’histoire du monde, les DREAMACHINES sont les premiers objets conçus pour êtres vus les yeux fermés. Dans l’histoire de l’art, les DREAMACHINES amènent une conclusion à la période de l’art cinétique, à la peinture et à la sculpture modernes. Les DREAMACHINES ouvrent une nouvelle ère et un nouveau champ de vision, la vision intérieure. Les DREAMACHINES révèlent l’ordre fondamental de la physiologie cérébrale. VOUS êtes l’artiste lorsque vous approchez de la DREAMACHINE en fermant vos yeux. Ce que la DREAMACHINE vous incite à voir, c’est vous-même, votre être. Les brillantes visions intérieures que vous voyez soudainement apparaître sont produites par votre activité cérébrale. Ce que vous voyez est peut-être une vision élargie de votre inappréciable trésor intérieur.
Dans le rapide flux des images, vous reconnaissez immédiatement des croix, des étoiles et des halos, des motifs en forme d’ondes comme sur les textiles précolombiens ou les tapisseries islamiques… les motifs répétitifs des céramiques… une rapide série d’images fluctuantes d’art abstrait.
Les visions induites par les DREAMACHINES débutent par une pluie météoritique d’infinis éléments abstraits. Ceci peut être suivi par la claire vision de visages et figures concrètes. En d’autres termes, un rêve en couleur.
La DREAMACHINE est un rêve-machine. Ces rêves peuvent êtres interrompus, simplement en ouvrant les yeux. En regardant dans une DREAMACHINE, vous acquérrez rapidement une meilleure connaissance de vous-même. En étendant les limites de votre vision, la perception d’un trésor que vous auriez pu ne pas connaître se fera lumineuse.
Brion Gysin

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Joachim MONTESSUIS – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

Joachim Montessuis

Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Yves FARCY et Amaed SIDOUM.

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J’ai toujours été attiré par l’idée qu’inventer son propre rituel était un moyen d’appréhender l’expérience de la réalité sous un angle ouvert et exponentiel. J’ai découvert la transe dans mon enfance, au Maroc avec les Gnawas ; j’avais dix ans.
Puis ensuite ce fut ma rencontre avec Serge Pey à Sauve en 1994, dans le cadre de l’anniversaire de l’Art (Robert Filliou), et plus tard ma rencontre avec les Baloutches et Jean During à Strasbourg.
Enfin, en 2004, toujours à Strasbourg, j’ai été invité à faire une expérience avec des moines tibétains dont le grand maître de chant du Monastère de Gomang (Inde) : j’ai enregistré puis accumulé leurs voix en temps réel jusqu’à saturation. A Fiac, il s’agissait d’accompagner un coq dans le « Bardo » pendant trois jours.
J’ai construit un environnement et une ambiance d’où tout contrôle était évacué par la perte des repères visuels et par une saturation sonore extrême avec le cri du coq très amplifié et ralenti en synthèse granulaire. Le son s’entendait à un kilomètre à la ronde. On entrait alors dans un temps dilaté ou hors temps (Bardo tibétain), dans une ambiance lumineuse de fumée sur un sol de sel (750 kg).

Ma famille (Yves Farcy et Amaed Sidoum) me réserva un accueil remarquable et un dévouement complet pour réaliser ce projet qui a été une expérience intense pour les habitants de cette maison et parfois aussi pour les visiteurs dont les réactions ont été très variées. Le rituel a pris fin quelques semaines après lorsque mes hôtes et leurs amis sont allés jeter le sel dans la mer.

J.M.

« Dans le Bardo, chaque fois qu’un animal est sacrifié – en général pour servir à la nourriture – le défunt est dit être incapable d’échapper au résultat Karmique du sacrifice fait en son nom, de telle sorte que l’horreur lui en revient directement. Il crie aux vivants de cesser, mais, comme ils ne l’entendent pas, il est enclin à se mettre en colère et la colère doit être évitée à tout prix, car si elle s’élève sur le plan du Bardo, telle une lourde charge, elle force le mort à s’enfoncer dans les états d’esprits inférieurs appelés Enfers. »

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« Alors, un des bourreaux furies du seigneur de la Mort enroulera une corde autour de ton cou et te traînera ainsi. Il coupera ta tête, arrachera ton coeur, sortira tes intestins, lèchera ton cerveau, boira ton sang, mangera ta chair, rongera tes os, mais tu seras incapable de mourir. Bien que ton corps soit haché en morceaux, il revivra encore. Ces supplices répétés te causeront douleurs et tortures intenses. Même au moment où les cailloux seront comptés ne sois pas effrayé ni terrifié ; ne mens pas et ne crains pas le seigneur de la Mort. Ton corps étant un corpsmental est incapable de mourir, même décapité ou dépecé. En réalité, ton corps est de la nature du Vide. Tu n’as pas besoin de craindre. Les Seigneurs de la Mort sont tes propres hallucinations.

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Certains êtres animés par une trop longue association avec leurs tendances, rendus incapables d’abandonner leurs habitudes et chargés du mauvais Karma de la jalousie, sont terrifiés par les sons et les rayons. « le crochet des rayons de la grâce » n’ayant pu les saisir, ils rôdent jusqu’au cinquième jour. Si l’on fait partie de ces êtres animés, ce jour, le Bhagavân Amogha-Siddhi entouré de ses divinités et rayons lumineux de sa grâce, viendra vous recevoir. La confrontation consiste à appeler le Mort par son nom et à dire « Ô fils noble, écoute sans distractions.

Le cinquième jour, la lumière verte de la forme primitive de l’élément «air» brillera sur toi » …

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… L’agrégat de la volonté, en sa forme primitive de la lumière de la Sagesse qui peut tout accomplir, d’un vert surprenant, transparent, radieux, magnifique et terrifiant entouré d’orbes de radiations, sortant du coeur du Divin Père-Mère Amogha Siddhi comme un rayon vert éclatant, te frappera au coeur et tu seras à peine capable de le regarder. Ne le crains pas, c’est le pouvoir matériel de ta sagesse personnelle que tu vois. Demeure en grande résignation et en toute impartialité. »
Extraits du Bardo Thödol, le livre des morts tibétain, ou les expériences de la mort dans le plan du Bardo
(traduction Française de Marguerite La Fuente).

Eric MADELEINE – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

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Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Christophe THOMAZO et l’équipe du Golf des Étangs de Fiac.

« Trans-Rituels ou on attire pas les mouches avec du miel. »

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Je m’attarderai peu sur le préfixe « trans » seulement pour noter qu’il provient à mon sens du désir d’extirper le terme « rituel » au tribal, de désengager le rituel à Journiac et autres artistes corporels.
Et pourtant n’y voyons pas le vieux pot dans lequel nous voudrions faire une nouvelle soupe.
Je pense au savoir-être qui se pose comme opportun et concordant à notre toute neuve société de services, comme à un autre temps le savoir-choisir avait été étalon dans la société industrielle.
Dans ce monde mutant « trans-génique » la mise au rebut des codes qui nous reliaient, parce que surannés, nous ne les regrettons pas. Le baisemain ne nous intéresse plus, c’est évident. C’est ridicule. Et pourtant nous voyons que ces espaces codifiant laissés vacants compromettent nos ententes, nos mises en accord.
J’utiliserai donc pour sortir du terme « rituel » porteur d‘histoires et lourd de sens, le terme « protocole ». Un mot pas très neuf non plus, mais « relooké » depuis que les ordinateurs sur Internet nécessitent des protocoles pour être en réseau, reliés.
Je fus donc relié à un golf, adopté par le golf de Fiac. Un espace de verdure ponctué de trous.
Un coin de nature un peu artificiel (arte factum), un endroit donc idéal pour un artiste.
Après déambulations et études des pratiquants de golf, je notais quelques dénominateurs communs.
Je ne m’attardais pas à l’adresse, ni aux moments libres entre les coups. Je remarquais simplement une concordance de geste. Une concordance peut-être mise en évidence par le directeur du golf me disant « le seul but du golfeur est d’arriver au trou ». De cette remarque, je ne pouvais plus que voir ce mouvement de balancier que comme celui de la grande faucheuse.

E.M.

Remerciements particuliers à Béatrice, Alain et toute leur famille (y compris au chien qui fait le mort quand on lui fait « Pan ! »)

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Un grand trou au numéro 0 ou au fanion « oo0o » avec deux jumelles au fond du trou …

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L’une dans le rôle de la gentille golfeuse, golfeuse de type manga…

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L’autre dans le rôle de la gentille faucheuse initie volontiers la golfeuse, tel un coach collé à son élève, durant trois jours, à ce geste de balancier répétitif. Le temps est en marche … (E.M.).

Charles DREYFUS – Trans-Rituel 1 – + si affinité 2007

Charles Dreyfus

Fiac  2007  –  + si affinité  Trans-Rituel 1

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Corine BOURON et André DELMAS .

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Le trans-rituel fut ainsi : j’ai fixé, sur le manche d’une fourche, un moulinet à pêche, sorte de moulin à prières tibétain, pour en même temps soulever la paille et être en mesure d’aller à la pêche au gros, vêtu de blanc, de pied en cap ; en tournant le moulinet, je répétais pendant des heures : « Taire cet élément, c’est élémentaire », aidé par la maîtresse de maison, ancien professeur de gymnastique, qui a pris un pli zen.Parmi mon environnement disposé autour d’un petit bassin, avec son petit jet d’eau, genre “Mon Oncle” de Tati – mon confrère comique à l’humour russe (1) – était mise en évidence la grosse ampoule gravée « Taire cet élément » (placée sur de la terre), assurément phallique, avec comme musique d’ameublement “La Monte Young”.Sous l’eau, mon miroir gravé « ICI DEICIDE » (arrosé par un jet d’eau) se reflétait à l’endroit dans un autre miroir, à l’extérieur. Une jeune fille à l’esprit synthétique a tout de suite compris pourquoi le texte se reflétait à l’endroit… Ce fut mon plus agréable souvenir…
La préparation, avec ma famille d’accueil, s’est faite un samedi, toute l’après-midi devant la télévision, avec en direct un match de rugby puis de football.

Le maître de maison a reçu chaque visiteur en expliquant minutieusement chaque œuvre pendant que sa femme était en transe – rituel permanent.
Ma famille s’est montrée complètement investie dans ce rituel.
C.D.

(1)Tati et Charles Dreyfus sont tous deux d’origine russe.

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« Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire…Taire cet élément, c’est élémentaire … »

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