Concert Flamenco – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Concert Flamenco

+ si affinité 2008 – TRANS-RITUEL 2

 

luis miguel, chant et daniel delgado, guitare

Concert flamenco + si affinité 2008 fiac tarn

Le chant flamenco (cante flamenco) est un art créé par le peuple gitan et andalou, sur la base d’un folklore populaire issu des diverses cultures qui s’épanouissent au long des siècles.
Quittant le Nord-Ouest du sous-continent indien vers le Xe siècle, les Tsiganes entreprennent une migration vers l’ouest qui les conduit à une dispersion planétaire.
Tous n’ont pas suivi les mêmes routes.
C’est vers le milieu du XVe siècle qu’arrivent les Tsiganes dans la péninsule ibérique après un long périple à travers l’Iran, la Turquie et la Grèce entre autres.

Les liants du flamenco sont le « duende » et « l’âme gitane ».
(Duende : terme dense désignant un état particulier d’extase, d’envoûtement, une expressivité et un pouvoir de suggestion dont l’impact sur le public produit une émotion intense. On pourrait parler de possession par la musique et ce qu’elle évoque).

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Bertrand CAYLA et les moines du monastère Nalanda – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Bertrand Cayla et es moines du monastère Nalanda

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Sophie Labrousse et Simon Cook

« statue et rituel de la nuit à Tara »

Bertrand Cayla + si affinité 2008 Fiac Tarn

Tara c’est le principe féminin du Bouddha. C’est plutôt une apparence de lumière que de matière ou de chair et d’os. On peut rencontrer Tara quand on est assez réalisé en méditation.
On peut alors percevoir l’image d’un être réalisé. Si l’on a une émotion face à Tara, c’est lié à la qualité de Bouddha. Même si j’ai créé cette statue, je n’ai pas grand-chose à en dire car elle me dépasse.
B.C.
Cette statue de Tara, cette Tara extérieure est la manifestation de notre Tara intérieure.
Cette Tara intérieure est comme une sagesse intrinsèque, une sagesse naturelle que nous avons tous en nous. Mais la plupart d’entre nous ne peuvent pas la voir.

Comme s’ils avaient un voile devant les yeux. Comme s’ils étaient aveugles. Comme si on ne regardait pas les choses comme il faudrait.
Si l’on considère les choses de façon différente, cette sagesse devient alors évidente. La manière dont cette statue est construite, le motif qu’elle représente, montrent justement cette sagesse naturelle. Tous les objets qu’elle tient, ses ornements, la façon qu’elle a de s’asseoir, ont un sens pour nous.
De même que la motivation de participer à cette exposition. C’est au profit des autres êtres. Si nous rendons les gens heureux, cela nous rend heureux. C’est comme une astuce ou un virus, parce que la motivation est pour les autres. Développer la compassion et l’amour pour les autres, les aider, rend heureux.
Mais pas d’une manière mauvaise ou artificielle. C’est difficile de s’occuper de soi. On peut être frustré et souffrir quand l’on n’obtient pas ce que l’on veut. Quand on pense aux autres c’est plus facile.
On n’a pas besoin de grand-chose, que ce soit une Rolex ou une simple tasse de thé on est heureux.
On apaise les gens et nous-mêmes en même temps.
Simon Cook

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Christophe KELLER – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Christophe Keller

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Nicole et Jean-Louis Cartigny

« la grande arche »

Christoph Keller + si affinité 2008 Fiac Tarn

Installation extérieure, ballons atmosphériques gonflés à l’hélium, 400 x 150 m + série diapositives “Arches archaïques”
Quand je suis arrivé pour la première fois dans la maison de la famille Cartigny, qui est située un peu à l’extérieur du village de Fiac, ma première idée a été de connecter visuellement le site de mon intervention artistique à celui du village, centre de l’exposition. J’ai bien aimé le concept de Fiac depuis le début dans la mesure où il inverse le rapport habituel entre culture et urbanisme. La plupart du temps, la culture est représentée dans les grands centres urbains par les musées et les monuments, en laissant la campagne de côté. Je voulais parler de cette relation et c’est ainsi que l’idée a évolué vers la construction d’une énorme Grand Arche de Fiac. L’Arche étant à travers le monde, et plus particulièrement en France, un symbole de l’urbanité et des centres de ville. Mais cette Grand Arche de Fiac était supposée avoir 400 mètres de long et 150 mètres de haut.

Elle commencerait à la maison des Cartigny et finirait dans une petite forêt magique à proximité. L’idée étant, que si l’on comparaît avec la Grande Arche de Paris, le château d’eau marquant le centre du village de Fiac, serait juste à l’autre extrémité de Champs-Elysées imaginaires.
Ce plan audacieux ne pourrait être accompli que dans les limites des moyens et du budget impartis et avec la conviction déterminée des gens de Fiac. L’arche a été réalisée à l’aide de 28 grands ballons atmosphériques bleus gonflés à l’hélium et dessinant une parabole de 400 mètres. Chaque ballon était relié au sol par une cordelette dont la longueur a été calculée spécialement. Une autorisation a dû être demandée à la sécurité aérienne.
Nous n’aurions pas de seconde chance : sur les 30 ballons à notre disposition nous en avons testé deux le premier jour de l’installation. Dans la nuit, un orage a fait exploser les deux ballons. Alors que nous mettions en place la ligne complète nous n’avions aucune assurance que cela fonctionnerait. Miraculeusement cela a marché. Malgré les coups de vent assez forts qui poussaient les grands ballons atmosphériques dans tous les sens, la forme d’une arche parabolique était clairement visible dans le ciel bleu. Comme si quelqu’un avait dessiné une ligne avec un crayon. En approchant de la maison des Cartigny, on voyait donc l’arche géante qui venait de sous terre. Le mouvement des ballons, comme dans un mobile issu de l’enfance, laissant les visiteurs comme hypnotisés en contemplant le ciel.
Dans la grange à côté de la maison – à l’une des extrémités de l’arche, il y avait une projection de diapositives, d’une série d’arches marquant les centres urbains à travers le monde. Ces images projetées tête en bas avaient les couleurs inversées. Ceci en référence à l’arche des portes ou des voies d’accès, l’une des structures architecturales les plus anciennes de l’humanité, bien avant les maisons qu’elles anticipent.
L’arche représente le passage d’un monde à l’autre et symbolise la division des sphères terrestres et célestes dans nombre de sociétés chamaniques. De nos jours, l’arche est le symbole du pouvoir politique et culturel.
Il contient toujours la valeur symbolique de sa provenance archaïque.

Christoph Keller

Christoph Keller + si affinité 2008 Fiac Tarn

Christoph Keller + si affinité 2008 Fiac Tarn

 

Anika MIGNOTTE – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Anika Mignotte

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Sabine Bernaud, Sarah et Christophe Tellez

« labo corps_mental “encreux_fiac’08” »

Anika Mignotte + si affinité 2008 Fiac Tarn

Labo Corps_Mental est une installation-laboratoire interactive par la physiologie, permettant au visiteur, confortablement allongé, de boucler visuellement sur ses états intérieurs (physiologiques, émotionnels et donc mentaux).
Ce dispositif permet en effet d’établir en flux continu la relation de co-générativité entre un voyage mental particulier et son éprouvé émotionnel corrélé – identifié par une signature physiologique combinatoire propre.
Le Labo est un prototype inspiré d’un projet plus ambitieux d’environnement immersif sous membrane Corps_Foetal / Corps_Mental basé sur l’exploration systémique de la construction / constitution du soi au sein de la relation co-maternelle soi-autrui. L’idée principale étant que nous naissons à nous-mêmes au fil des mondes – qualia, qualités de l’expérience subjective – co-créés / -expérimentés avec autrui.

Dans le Labo_EnCreux, les flux physiologiques du visiteur sont captés via des senseurs de biofeedback (respiration, débit sanguin périphérique, température, sudation) et restitués au fil des fluctuations d’un continuum visuel pulsatif et coloré. Incrustées, mélangées à ce continuum de base : des images vidéo d’une performance de Sabine et moi-même, tournées à l’issue de notre rencontre. Images nous campant dans nos statismes ou mouvements propres… tout à la fois arrêtés… bousculés… inspirés, reposés… sorciers, guerriers… abandonnés.
Le visiteur, progressivement relaxé en état alpha sophro-liminal, est donc simultanément exposé aux perturbations potentielles de 3 flux : celui visuel de la restitution – live de son évolution physiologique d’arrière plan ; celui des événements vidéo venant régulièrement en bifurquer / troubler la trame vitale hypnotique ; celui enfin…sonore des voix-off déroulant les poèmes Visions d’Optique jaillis des turbulences méphistoïciennes de Christophe.
La matière ego nourrissant le Labo visuel est puisée en temps réel à fleur de peau du visiteur ; sa matière alter est alimentée par les indices tant visuels que sonores d’une émergence relationnelle complexe et réelle entre Sabine, Christophe et moi-même. Le visiteur se trouve ainsi invité, piégé, tant à l’intérieur de lui-même…qu’à l’intérieur de nous trois.
Chronologiquement, tout au long de nos discussions, Christophe a laissé le mystère d’une connexion neuronale primitive automatique guider un fleuve de mots écrits… inextinguible. Ces mots, Sabine, Christophe et moi-même les avons lus. Puis Sabine et moi-même avons performé dessus. Ces mots sont la source du Labo_EnCreux’08. Le germe d’une certaine co-maternité artistique, ou simplement humaine, que j’appelle inlassablement dans cette existence… chaque fois qu’elle le peut.
Anika Mignotte
installation-laboratoire interactive par la physiologie co-prod qualium_data – thought technology & bfe soft stéphane sikora – son michel redolfi

Anika Mignotte + si affinité 2008 Fiac Tarn

Anika Mignotte + si affinité 2008 Fiac Tarn

 

 

Simon Girault-Têtevide – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Simon Girault-Tetevide

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Sandra, Julien Boyer et leurs enfants.

« “trou” / “pied tendre” »

Simon Girault Têtevide + si affinité 2008 Fiac Tarn

La vidéo « trou » est une animation constituée de 1300 photos numériques réalisées en pose longue, de nuit, dans le cimetière et les alentours au-dessus de la maison.
Je me suis fabriqué un costume phosphorescent. Il s’agissait d’une peau de lumière que je rechargeais régulièrement durant mes cessions de travail nocturne en me frottant aux phares de ma propre voiture.
Pour chaque prise, j’ai un temps de 15 secondes de déplacement qui me permet, à l’image, de perdre la forme humaine et de la diluer dans une sorte de brouillard, d’aurore boréale, ou de nuage gazeux vert.
Tous mes déplacements produits dans l’espace avec le costume de lumière pendant le temps d’exposition s’accumulent, s’agglutinent en un brouillard lumineux qui est à la fois une somme de gestes, une somme de temps mais aussi une image. Un peu comme un feu follet.
Chaque photo est à elle seule une dimension nouvelle car elle contient en sa seule image les multiples mouvements d’un corps de lumière.L’appareil photographique était mon seul témoin ; avec cet oeil mécanique, je pouvais travailler la matière même du temps (qui est de la lumière) et de la lumière (qui est du temps) tout en y agissant avec l’ensemble de mon propre corps au sein de l’environnement.
La vidéo est la somme de ces temps et de ces gestes rassemblés sur le mode de l’animation.
J’ai aussi pensé ce projet par rapport au fait que Sandra Boyer soit enceinte et par rapport à une présence encore invisible. Je voulais mettre en mouvement une présence qui aille de l’immatériel à l’humain en passant peut-être par l’animal. L’animation, le montage des différentes photos entre elles crée encore un autre temps, une dimension autre, une sorte de chaos temporel car il ne s’agit plus d’un classement chronologique des photos que j’ai faites dans chaque situation. Le résultat, c’est que les étoiles peuvent par exemple sauter dans le ciel nocturne pour apparaître dénuées de leur logique de déplacement habituel.
Le temps habituel tel que nous le connaissons, le mouvement même des astres, sont modifiés pour laisser la place à un phénomène lumineux vivant.
L’autre travail que nous avons réalisé avec l’aide des amis de Julien et Sandra Boyer est une série de photos intitulée “Pied tendre”. Je me suis fabriqué un double de mon propre corps en latex (bras et jambes), une sorte de corps « marionnettique » désarticulé pour réaliser des images et un rituel proche de ce que l’on trouve dans la peinture de Goya « El pelele » et à la culture populaire du monde à l’envers.
Roulé en boule à l’intérieur de ce faux corps et ne laissant dépasser que ma tête par le col du pull, je me suis laissé aller au jeu de me laisser envoyer en l’air pour ne fixer par la photos que les effondrements dérisoires successifs que ce jeu impose au corps. Les faux bras et jambes dont j’étais affublé jouaient librement pour révéler par la photographie d’autres postures possibles d’un corps grotesque et désarticulé.
S.G.T.

Simon Girault Têtevide + si affinité 2008 Fiac Tarn

Simon Girault Têtevide + si affinité 2008 Fiac Tarn

Claudine LONDRE – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Claudine Londre

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Delphine Barlout, Cyril Belingand et leurs enfants.

« les maisons des esprits »

Claudine Londre + si affinité 2008 Fiac Tarn

Au début j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter à la maison de Delphine et Cyril que je trouvais trop moderne, « cimentée ». Mais finalement l’élément le plus saillant était que Cyril ait construit cette maison de ses propres mains. À cela j’ai voulu répondre en opposant des maisons symboliques, fragiles et inhabitables : des maisons pour les Esprits.
J’ai dressé dans le salon une tour en papier de 4 mètres de haut construite à dessein sans aucune structure interne. Elle était accompagnée d’une bande son faite uniquement de respirations et de silences en écho à de petites ampoules au sol s’allumant et s’éteignant – la pièce avait été plongée dans le noir. Ces petites ampoules jaunes incarnaient pour moi l’idée d’abeilles, symboles d’élévation spirituelle, messagères entre deux mondes, et magiciennes alchimistes.

La maison des Esprits (Autre présence).
Au dehors, dans le pré, j’ai repris l’idée des tombes sibériennes en hauteur : une construction en bois très simple, soit une boîte rectangulaire posée sur des pilotis. Cette construction invoquait la relation terre-ciel, primordiale dans le chamanisme, et j’avais réalisé à cet effet une bande sonore donnant à entendre ce qui se dit, s’échange, et se négocie en haut, entre terre et ciel, entre le chamane et le monde invisible (ici, deux voix dont les propos se répétaient ou se chevauchaient accompagnées d’onomatopées chantées). Une plantation d’aubergines noires, choisies en vertu de leur aspect à la fois phallique et utérin, absorbait l’espace existant entre les pieds des pilotis. Voix de ruche (Médiation).
Enfin, pour « relier » ces deux installations, j’ai créé un événement qui se passait à la fois à l’intérieur de la maison et à l’extérieur, et qui agissait comme un pont symbolique : perchés sur une marche au dehors, les gens pouvaient voir à travers des oeillets découpés dans un rideau noir une vidéo projetée à l’intérieur d’une pièce. Les images baignaient dans une tonalité bleue ayant un effet dé-réalisant, et donnaient à voir une personne exécutant une danse rituelle.
Les actes magiques du chamane étant souvent gardés secret, les spectateurs étaient donc placés dans la situation de voyeurs : ils ne pouvaient avoir qu’une vue fragmentée et partielle d’une vidéo muette qui, pour finir, les confrontait à un oeil en gros plan les fixant par caméra interposée, ce qui ne manquait pas de leur provoquer surprise et malaise. Secret d’initié (Images volées).
Merci à Cyril pour toute son aide technique et ses ruses de sioux, à Delphine pour son accueil chaleureux et sa patience, et aux deux pour leur implication enthousiaste dans ce projet. Mention spéciale à Marius pour ses chants harmonieux.
Claudine Londre

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Charley CASE – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Charley Case avec Krididj et Ed Magnetico

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu par le village.

« machine à mourir et renaître »

Charley Case + si affinité 2008 Fiac Tarn

didgeridoo : kris didj
drum’n base : ed magnetico
Les éléments :
un harnais de cuir et cordage
deux arbres
dj et sound system
joueur de didj et didjune
échelle.
On me vêt d’un harnachement de cuir mi-baudrier mi-licou de cheval.
On me suspend entre deux arbres d’un côté j’entends le son d’un didgeridoo, de l’autre les rythmes drum’n base.
Je tourne sur moi-même, des mains m’aident à accomplir une première volte. Maintenant, je comprends le truc et roule encore vers l’avant.
Le rythme de la musique m’accélère le haut et bas je flotte tourbillon hors temps… Je reviens, on m’aide à revenir
Reposer les pieds au sol.
Charley Case

 

Charley Case + si affinité 2008 Fiac Tarn

 

Charley Case + si affinité 2008 Fiac Tarn

Charley Case + si affinité 2008 Fiac Tarn

Camille RENARHD – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Camille Renarhd

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez la famille Caussé.

«l’Europe du nord et ses cerveaux … »

Camille Renarhd + si affinité 2008 Fiac Tarn

Avec / par Dominique Caussé et Camille Renarhd.
Et Christian Caussé, Osmin Caussé, Adrien Delmas, Florence Fauré, Amaed Sidhoum, Ahmed Azzouz, Florence Landau, Charlène Moura, Béatrice Davault. Et les passeurs.
Texte de Julie Jaroszewski / mise en son par Camille Renarhd.
Vidéo filmée par Pierre Bongiovanni.
D’abord, il y a l’Afrique, le Niger, une nuit au bord du fleuve, une presque mort. Ils m’ont laissée là au début
du désert. Plus loin, il y a un très vieil homme qui chante.
Et dans mes yeux, une danse que je reconnais, une danse des origines, pleine de sueur de ventre et de cris.
Je ne sais pas encore d’où elle surgira dans mon corps.
Tout recommence au Nord, au Canada avec les Inuits.
Le chant des femmes et la glace.
Le mouvement commence à creuser des lemniscates dans la colonne vertébrale.
La voix du corps est vibrante et forte.
Puis je descends plus au sud. Je rencontre les Mayas.
À chaque fois je me demande ce que les « blancs » viennent chercher si loin.
Le corps est en sommeil – la voix s’est tue – à l’intérieur l’orage.
Un jour, j’arrive à Fiac où je rencontre Dominique, Christian, Osmin, Marinette.
Dans mes bagages, des bouts de pays, des insurrections cachées, des masques de luchadors mexicains : les pièces d’un puzzle inachevé. À 17, nous cocréons une poche de résistance : Performance-Rituelle In Situ, Pièce de Land Art Multimédias.
Il s’agit de faire surgir les fragments d’un monde pouvant contenir d’autres mondes, pouvant contenir tous nos mondes. Et de les célébrer.
En point d’orgue apparaît le coeur : un duo-danse avec Dominique. La nuit est tombée.
L’Afrique est revenue dans le corps et dans la voix.
«Ainsi ce que nous avons ici est une poche de résistance, mais je n’y attache pas beaucoup d’importance.
Les exemples sont aussi nombreux que les résistances et aussi divers que les mondes de ce monde.
Dessinez donc l’exemple qui vous plaira. Dans cette affaire des poches, comme dans celle des résistances, la diversité est une richesse. »
Camille Renarhd

Subcomandante Marcos (Zapatista Leader) – issu de l’article “Pourquoi nous combattons”

Camille Renarhd + si affinité 2008 Fiac Tarn

Il se passe des choses incroyables dans la montagne. C’est un secret, mais les hommes sont repartis habiter dans la Terre.
Ils creusent des cuevas et vivent dans de véritables palais souterrains.
Ils disent « Mère » et s’approprient la Terre. Je me disais en arrivant, il y a quelques mois, la guerre va commencer ici.
Elle a déjà commencé. Je l’apprends. Descentes de police, violations du territoire…

Camille Renarhd + si affinité 2008 Fiac Tarn

Camille Renarhd + si affinité 2008 Fiac Tarn

On ne vient pas faire du tourisme ici, on vient faire une révolution. C’est clair.
L’Europe du Nord et ses cerveaux chassés par le capitalisme ont entamé leur descente.
Quelque part, je crois que la bataille aura lieu ici. Nous sommes déjà ici ensemble.

 

Chiara MULAS et Antonio ARE – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Chiara Mulas et Antonio Are

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Anna Burlet et Laure Sourcasse.

« la maison est à louer »

Chiara Moulas et Antonio Are + si affinité 2008 Fiac (Tarn)

Quand je suis arrivée ici, je n’ai pas trouvé l’inspiration. J’ai donc décidé de faire disparaître cette maison sous une grande bâche avec un texte inscrit dessus : “La maison est à louer”.
Titre tiré d’un recueil de poèmes de Yannis Ritsos, qui a donné la possibilité de trouver une cohérence. La maison a donc disparu pour devenir un conteneur de mystères, de rituels, qui se passent à l’intérieur. De choses qui arrivent de très très loin.
L’euthanasie sacrée est un rituel qui se pratiquait en Sardaigne jusqu’au milieu du XXe siècle.
Quand quelqu’un était mourant, pour abréger ses souffrances, on demandait l’intervention de « la femme qui tue ». Cette femme utilisait un joug de boeuf qu’elle positionnait sous le cou du malade avant de faire le geste fatidique. Ensuite elle replaçait l’objet sous le lit.
C’était une façon d’exorciser cet acte très violent, mais qui porte en soi une humanité.
Celle de rendre sa dignité à celui qui s’en va après d’atroces souffrances.
C’était un rituel très secret qui se passait dans l’intimité de la maison, souvent pendant la nuit.

Chiara Mulas

 

Je suis parti du vide apparent de la maison. Car dans une maison il y a toujours une émanation, comme une sédimentation. Quand l’on entre dans une maison qui n’a pas été habitée depuis longtemps, on ressent la présence de ceux qui y ont vécu. On le sent dans les pierres.
Il y a aussi une autre signification de la sédimentation. Celle du cercle ou du tourbillon de vies, de significations, d’histoires qui continuent de tourner ensemble.

Antonio Are

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Serge PEY – Trans-Rituel 2 – + si affinité 2008

Serge Pey

Fiac  2008  –  + si affinité  Trans-Rituel 2

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique

Directeur artistique : Patrick Tarres

L’artiste était reçu chez Katia et Maurice Tissandié

« poèmes d’urgence pour Fiac »

 

Serge Pey + si affinité 2008 Fiac Tarn

Il s’agit moins d’une exposition que d’un parcours initiatique.
J’ai donc mis sur ces bâtons la liste des gens de Fiac et j’ai établi des directions.
Il faut donc évoluer à travers ces équilibres, ces tressages de directions que je n’ai pas calculées mais qui se sont imposées. Pour moi, la poésie et l’art sont des réalités symboliques, avec leur efficacité qui transforme les espaces et le monde. Ici il y a des poèmes qui tombent du ciel et des poèmes allongés par terre qui vont entrer en vibration. J’ai voulu créer une concentration de force pour les gens de Fiac.
Des gens que je ne connais pas, hormis quelques-uns, comme Maurice ou d’autres.
Le peu que j’ai pu rencontrer est pareil qu’ailleurs. Mais le contact de l’art a réveillé une partie d’eux-mêmes.
Ce qui les rend transparents.
On ne peut parler, on ne peut aimer, on ne peut dialoguer que dans la transparence. Ce qui fait la majeure partie de notre relation au monde, c’est ce qui ne se voit pas.
Essayez donc d’attraper la parole. On ne peut pas.
J’ai donc essayé de dire « Regardez la parole comment je peux l’écrire »…

Serge Pey

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