SOIRÉE DE CLÔTURE DE LA SAISON 2015/2016 DES AFIAC/Café/Performance
Une performance de PASHIAS, Grèce
& la participation de Bonella Holloway avec FISH SLAPS (boucle vidéo)
Photos : Naomi Burlet
Action :
Les spectateurs entrent dans un espace et l’artiste leur tourne le dos. Debout, il observe un ballon de gym perché en haut d’un escalier à l’autre bout de la pièce.
Une fois le public réuni autour de l’artiste, ce dernier se met à marcher lentement en direction de l’escalier sans quitter le ballon des yeux, jusqu’à l’atteindre. Il se saisit alors du ballon à bout de bras, le lève au-dessus du vide et le laisse tomber au centre du public. Lorsque le ballon s’est immobilisé, l’artiste redescend par l’escalier et le fait rouler à proximité du mur. Il s’assied sur le ballon, face au mur.
Face à lui, sur ledit mur, sont scotchées 9 feuilles A4, en 3 rangées de 3 feuilles. Sa main gauche sur l’estomac et tenant dans sa main droite un marqueur noir sorti de sa poche, l’artiste se penche en arrière sur le ballon puis se relève pour tracer un trait horizontal sur l’une des 9 feuilles.
Il répète ce mouvement à 90 degrés, aux allures d’exercice d’abdominaux, jusqu’à avoir tracé, sur chacune des 9 feuillets, quatre traits horizontaux barrés d’un cinquième à la verticale. Les tracés achevés, sans se relever du ballon, il se déplace jusqu’au mur opposé et recommence « en miroir » le même processus de traçage sur 9 autres feuilles A4.
Puis, toujours assis sur le ballon, il rejoint le centre de la pièce, marque une pause et retire son t-shirt. Il se met debout, passe derrière le ballon, pose un genou à terre et, s’aidant de ses bras et de sa nuque, se relève lentement avec la sphère sur les épaules. Une fois debout, immobilisant le ballon d’un bras, il reprend le marqueur dans sa poche et trace sur sa paroi abdominale le même pattern de 5 traits, avant de reprendre la position bras levés, le ballon derrière la nuque.
Il entame alors une lente rotation dans le sens des aiguilles d’une montre, le regard fixé sur les membres de l’audience. L’inconfort occasionné par cette position transparaît sur son visage au fur et à mesure de ses mouvements.
Une fois achevée une rotation complète sur lui-même, l’artiste approche un spectateur au hasard et, sans dire un mot, lui propose dans un jeu de regards de lui accorder un moment de repos en le délestant du pesant objet. Le ballon confié au spectateur, l’artiste va jusqu’au mur, détache une des feuilles A4 tracées précédemment et vient la scotcher sur le ventre du spectateur. Puis, remettant un genou à terre, toujours en silence, il invite ce dernier à lui remettre le ballon sur les épaules. L’artiste répète ce processus en proposant à chaque fois à un membre du public différent de soulager son effort, et le récompense de la même manière.
Au bout de quelques « cycles », l’artiste, après avoir confié une dernière fois le ballon à un membre de l’audience, se poste immobile parmi cette dernière. Après quelques instants d’inactivité, le public prend spontanément le relais du processus, tandis que l’artiste se cantonne à remettre les « récompenses » aux volontaires. Lorsqu’il ne reste plus qu’une feuille au mur -sur les 18 de départ- il quitte la pièce, permettant de manière implicite aux transmissions de se poursuivre sans son intervention.
Texte PASHIAS, traduction Mathieu Lacaze
En s’appuyant sur des références allant de l’Antiquité à notre présent socioculturel et contextuel, PASHIAS crée un sport interdisciplinaire où le corps « en action » est présenté comme un organe politique qui confirme, teste et perturbe le fonctionnement d’un ensemble social.
PASHIAS a présenté des expositions solo à Chypre et en Grèce tout en participant à des expositions de groupe et des festivals internationaux, Russie, Norvège, Finlande, Estonie, Suède, Bulgarie et Turquie. Plus spécifiquement, il a collaboré avec des organismes culturels tels que Marina Abramovic Institute, l’Estonie Contemprary Art Museum, l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon, la Biennale méditerranéenne d’art contemporain et le Festival International d’Art de Toulouse. PASHIAS a cofondé en 2013 l’epitelesis – représentation Art Foundation, une plate-forme internationale pour le soutien des activités culturelles, il a été curateur dans des expositions et des événements sur la relation entre le réel et les pratiques artistiques et a travaillé en tant qu’enseignant /conférencier pour divers programmes universitaires.