Des artistes chez l’habitant – De seuils sacrés en pas ordinaires

Le festival « des artistes chez l’habitant » revient les 21, 22 et 23 octobre 2022 à FIAC.

Thème : De seuils sacrés en pas ordinaires
Commissariat général : Felix Morel
Commissaires invités : Emmanuelle Hamon, William Gourdin et Marta Jonville

Les artistes invités

Le Programme

Vendredi 21 octobre

  • 18h – Vernissage – (lieu à définir, centre ville de Fiac) – buffet élaboré par Debora Incorvaia et Elise Estrade
  • 20h30 – Ouverture de l’exposition et visite nocturne

Samedi 22 octobre

  • 10h – 19h – Ouverture de l’exposition
  • 10h – Conférence Imago Sekoya par Frank Watel
  • 20h – Place du four – Repas (réservation obligatoire, sur helloasso ou au 06 43 21 31 49 participation aux frais 15€ )
  • 22h – Place du four – Concert de Carvento Felana

Dimanche 23 octobre

  • 10h – 18h – Ouverture de l’exposition

La thématique : De seuils sacrés en pas ordinaires

L’habitat est la pratique des seuils de l’être, des passages d’un lieu d’être à l’autre entre le corps et le décor …

Dans la langue biblique, habiter c’est être là. C’est un mode d’être pris dans le temps et dans l’espace, une modulation. (…)

Dès qu’on s’occupe d’habitat, on se mesure à certaines qualités qui relèvent non du devoir mais de l’éthique. L’une d’elles se révèle essentielle, l’hospitalité :

le pouvoir d’accueillir l’autre, de transformer l’espace pour en faire plutôt qu’un lieu d’affrontement et de pure parade narcissique, un lieu d’être et de séjour ; hors des devoirs du fonctionnement ; simplement parce que c’est ainsi ; ça n’est pas demandé, c’est une grâce faite à l’autre et à soi-même. (…)

Être hospitalier, (…), c’est aborder sereinement l’espace de l’entre-deux, où la rencontre peut se passer, la rencontre entre l’un et l’autre. (…) Être hospitalier c’est pouvoir accueillir l’étranger qu’on devient à soi quand on voyage vraiment entre deux de ses lieux d’être.

Daniel Sibony, Entre-deux, L’origine en partage, Habiter (Extraits)

C’est dans ces notions, ici exposées par Daniel Sibony dans l’ouvrage Entre-deux que le festival « des artistes chez l’habitant » ex « + si affinités » puise son origine.

Lorsque l’on pénétre quelque part on fait bien plus que s’engouffrer, on traverse une frontière, on doit y être invité, ou s’y faire inviter.

Passer la porte d’une maison n’est pas un acte anodin, comme l’eut dit Porphyre «un seuil est une chose sacrée ».

Le dramaturge Salazar y Torres pensait que l’entrée, effective ou simplement envisagée, d’un personnage dans un espace qui lui est interdit, intrusion condamnable en ceci qu’elle implique la « profanation du seuil ».

Ce festival particulier interroge le principe de résidences de création chez l’habitant. Il vient plus particulièrement souligner le lien aux corps demeurant dans l’espace de l’intime d’où émergent les projets in situ.

Ce parcours est un jeu de séduction, au cours duquel l’un, l’autre, les autres s’apprivoisent, pavoisent, parlent, en signes, en gestes, de désirs et de silences. La domesticité du lieu relie chacun à ses automatismes, à ses reliques mémorielles et sensorielles, hôte et hôtes s’autorisent, s’entrainent à explorer ensemble les territoires qui se révèlent dans l’échange.

Le seuil n’est pas qu’un passage, il est aussi un pas essentiel au sens de mesure ou de graduation, il marque le temps, le temps nécessaire à apprendre l’habitude.

En 2022, cinq artistes sont conviés à partager leur quotidien avec cinq familles fiacoises. De seuils sacrés en pas ordiniares nous rappelle à cet instant généreux à penser le nous, s’intéresser aux potentiels transferts et se donner le droit de la création.

C’est à ce moment de bascule que s’engage la magie. Quand la porte s’ouvre s’engage le dialogue, quand elle est passée commence l’aventure.

La porte c’est tout un cosmos de l’entrouvert où s’accumulent désirs et tentations comme le disait Gaston Bachelard, mais est ce le même être celui qui ouvre une porte et celui qui la ferme ?

Félix Morel