Hélène Mourrier | Plastic Queer

Hélène Mourrier

Fiac 2015 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Magali Gentet, Directrice et commissaire des expositions du Parvis, centre d’art contemporain et Karine Mathieu, Chef de projet d’exposition et de diffusion en région / les Abattoirs / Frac Midi-Pyrénées

L’artiste était reçue chez Béatrice Davault et ses enfants

Vaisseau désenchanté/e
(Si tu me cherches, je serai au fond de la piscine)

Dessin vectoriel, impression sur papier autocollant transparent et sublimation sur serviettes de bain Soundsystem : Mylène Farmer, Désenchantée, en boucle et à l’infini

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Après avoir rencontré Béatrice Davault et ses enfants, à Fiac, le temps d’un weekend au domicile de ces derniers, Hélène Mourrier décide de préserver l’espace intime de la maison, elle n’interviendra qu’à l’extérieur, peut-être pour garder des espaces de repli
où protéger la relation très fusionnelle qui la lie à ses hôtes. De retour à Paris, l’artiste sait qu’elle va hacker l’usage des lieux, le travestir en utilisant des dessins vectoriels déjà existants dans son iconographie personnelle comme ses smileys dopés, ou d’autres empruntés aux queer comme ce piercing au septum avec son anneau bien reconnaissable à deux boules. Métallisé et dupliqué en une rosace de vie, il se transforme en une machinerie cyborg. Le projet se construit loin de Fiac et sera fabriqué de manière industrielle, impressions
sur serviettes de bain, stickers et bâches PVC.
« Je mate les tailles de bâches résistantes aux intempéries, j’écoute les sets de Dustan dénudée sur le parquet et je pense à Mylène dont les cheveux de feu me faisaient un effet coulant en hurlant Dis maman pourquoi je suis pas un garçon ? ou en susurrant Le nec plus ultra en ce paysage, c’est d’aimer les deux côtés
Le ton est donné, deux mois après, l’OVNI est prêt à se poser à Fiac. Une petite voiture de ville pimpée nous attend devant l’entrée de la maison, portes ouvertes et sièges baissés à fond, Mylène Farmer chante Désenchantée en boucle sur la radio du véhicule, un mot sur le pare-brise indique « Si tu me cherches, je serai au fond de la piscine ». En contournant la maison nous nous retrouvons effectivement devant une piscine, personne dans l’eau, quatre bâches tapissent le fond du bassin lestées par des poids de musculation.

L’ondulation de la surface anime et déforme l’ensemble du dessin. De grands yeux verts mouvants opèrent un effet hypnotique. Hélène Mourrier rencontre le public à l’ombre, au bord de l’eau bleue et salée, c’est avec un aplomb certain qui n’a d’égal que son extrême douceur que l’artiste nous parle de sa pièce : « Au centre de chacune des impressions sur PVC se trouve une sorte de twister. Poser une partie du corps sur une pastille, (ARM+LEG), vert-acide, se tordre en arc pour ne pas chuter, les muscles tendus qui frémissent et mon souffle chaud dans ton cou. On pourrait plonger dans la piscine toi et moi et elle, et se laisser flotter légèrement, au-dessus du signe gender-hacker transféministe que les quatre coins réunis modèlent. Ce sont en fait des bâches pour baiser, pour protéger les backrooms, les fêtes ou les sols de nos appartements de nos substances liquides amoureuses.» Elle évoque aussi son rapport à la queerness et au militantisme dans un langage très habité par le lexique queer, une foultitude d’anglicismes, d’acronymes et de mots inventés afin de nommer précisément les comportements sexuels dans leur grande diversité. Il est temps de continuer la visite et de se retrouver au fond du jardin dans une backroom en plein jour. Imprimé sur une bâche en tension dans un cadre métallique noir sur fond de rideaux lamés or, un autoportrait callipyge tend sa croupe harnachée et ornée du signe genderhacker uni à un peace & love. Cet Unicode non-conforme suggère avec sa flèche trans de se laisser doucement
glisser dans les entrailles. J’apprends beaucoup plus tard que pour ce faire il fallait un mot de passe et je vous le livre ici. « FUCK TON GENRE, FUCK TON SEXE, FUCK TA SEXUALITÉ. WE’RE QUEER, WE’RE HERE. » Douce et fulgurante rencontre.

Patrick Tarres

 

O.V.N.I. – Twisty (pastille acide)

Dessin vectoriel imprimé sur bâche PVC en 4 exemplaires de 200 × 400 cm
Immersion sous l’eau et lestage avec des poids de musculation Domyos

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Backroom (S/He male trouble)

Photographie argentique et dessin vectoriel tirés en numérique sur bâche PVC, 175 × 100 cm
Matériel de sustentation et rideaux lamés dorés
Soundsystem : Club69, Drama, en boucle & en aléatoire
Dimensions variables

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Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Karine Mathieu, Chef de projet d’exposition et de diffusion en région / les Abattoirs / Frac Midi-Pyrénées et Magali Gentet, directrice et commissaire des expositions du Parvis, centre d’art contemporain

Les artistes

Anna Burlet, Hélène Mourrier, Tony Regazzoni, Evor, Jean Biche, Pascal Lièvre, Romuald Dumas-Jandolo, Red Bind, Delphine Balley