Tony Regazzoni | Plastic Queer

Tony Regazzoni

Fiac 2015 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Magali Gentet, Directrice et commissaire des expositions du Parvis, centre d’art contemporain et Karine Mathieu, Chef de projet d’exposition et de diffusion en région / les Abattoirs / Frac Midi-Pyrénées

L’artiste était reçue chez Sandrine et Greg Mantel

 

Equinox #02, 2015

Impression numérique sur bâche PVC,polystyrène, crépi, peinture acrylique, peinture aérosol, ruban adhésif, écran LCD, lumière noire
Dimensions variables

Celebration (Pretty Dancing), 2011

Video HD couleur, 7’58”
Musique originale : The Miracles Club, Portland
Oeuvre produite avec le soutien de la DRAC Île-de-France (ministère de la Culture et de la Communication) et du Parc Saint-Léger, centre d’art contemporain de Pougues-les-Eaux

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Dithyrambe

Tony Regazzoni est reçu à Fiac par une famille récemment installée au village et qui vient de rouvrir le café multiservice. Greg, heureux tenancier de ce commerce de proximité, a une solide expérience de la nuit : il fut videur puis organisateur de soirées à Paris et en Île-de-France. Très vite esquissé, le projet de Tony ravit Greg, ça se passe au comptoir du bistrot
où il est question de lumière noire et de cocktails fluorescents. C’est la verrière faisant office d’entrée du lieu qui est occultée et transformée en une installation faite d’impressions sur bâches, de sculptures aux formes minimales et aux évocations ambigües, de tabourets reproduisant des colonnes gréco-romaines, le tout réagissant à la lumière noire – un concentré de clubbing années 80/90 organisé autour d’un écran plat qui diffuse en boucle le film « Célébration (Petty Dancing) », réalisé par l’artiste cinq ans avant et dont il dit : « Mon appréhension du queer s’est développée grâce à une « famille » que j’ai rencontrée à mon arrivée à Paris il y a 10 ans. J’ai connu et appris ce qu’était le queer non pas à travers des livres mais à travers la fête et les rencontres du week-end. À l’époque, il n’y avait pas encore cet engouement qu’on retrouve aujourd’hui pour cette terminologie de « queer ». Paris n’était pas vraiment une fête, les moments de rassemblements festifs se faisaient rares. Un seul bar et un seul club nous réunissaient chaque week-end, quels que soient notre « genre », notre couleur ou notre sexualité. La fête nous permettait de célébrer nos différences sans le moindre clivage. Tous nous étions beaux dans notre représentation et notre appétit de célébration. C’est donc ce qui m’a porté en réalisant ce film.

Rendre hommage à cette beauté qui frôle l’universel, en réunissant une grande partie des protagonistes de cette famille recomposée qui s’est épanouie dans ce mouvement queer et l’a rendu palpable et excitant. » De jeunes gens dansent sur Ocean song de The Miracles Club dans un espace matérialisé par des formes géométriques abstraites faites de matière fluorescente ou de traits de lumière captés par de la fumée. La musique est électronique et les danseurs très éthérés. Equinox est le nom de la boîte de nuit où nous nous trouvons et qui n’en est pas une. C’est juste une image en deux ou trois dimensions dans laquelle nous prenons place pour y participer en adoptant la posture inhérente au dispositif des night clubs où la piste de danse concentre tous les regards périphériques. La géométrie semble tout régler dans la conception de cette oeuvre, les mots, les formes, les images et l’organisation de l’ensemble. Ainsi, un équinoxe est un instant de l’année où le soleil traverse le plan équatorial terrestre, mais c’est aussi un des deux points d’intersection de la ligne des équinoxes avec la sphère terrestre. Ces géométries semblent cependant s’apparenter davantage au symbolique qu’au formel et l’on se sent parfois dans la peau d’un archéologue à la recherche de sens devant un monument mégalithique de type Stonehenge. Quel est donc le culte auquel nous assistons ? Il y a bien sûr une célébration par le rassemblement périodique d’une communauté qui veut renforcer sa cohésion, ici par la danse, la musique, le culte de la fête, du plaisir et des différences, une sorte de dithyrambe, cet hymne religieux de la Grèce antique, chanté par un choeur d’hommes et accompagné d’une danse représentant l’emprise de Dionysos sur les hommes.

Patrick Tarres


Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Karine Mathieu, Chef de projet d’exposition et de diffusion en région / les Abattoirs / Frac Midi-Pyrénées et Magali Gentet, directrice et commissaire des expositions du Parvis, centre d’art contemporain

Les artistes

Anna Burlet, Hélène Mourrier, Tony Regazzoni, Evor, Jean Biche, Pascal Lièvre, Romuald Dumas-Jandolo, Red Bind, Delphine Balley