Laurence Cathala | Spectaculaire aléatoire

Laurence Cathala

 

Fiac 2013 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Arnaud Fourrier et Valérie Mazouin

L’artiste était reçu chez Françoise Saulières


Jardin à la Françoise, 2013

Installation (dessin dans l’espace)
Piquets d’arpentage, rubans, dessins photocopiés, documentation et édition distribuée au public, choses à goûter

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Ingrid Obled | Spectaculaire aléatoire

Ingrid Obled

 

Fiac 2013 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Arnaud Fourrier et Valérie Mazouin

L’artiste était reçu par Myriam Botto, Christophe Deflorenne et leur fille Mila

 

Filaments, 2013

Installation pour voix parlées, ampoules et imaginaire sonore.
La création sonore est en 4 pistes.

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Gaël Bonnefon | Spectaculaire aléatoire

Gaël Bonnefon

 

Fiac 2013 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Arnaud Fourrier et Valérie Mazouin

L’artiste était reçu par le Golf des Etangs de Fiac

VOIR le texte « Elle est où la baballe » d’Olivier Michelon

Elle est où la ba-balle ?, 2013

Série de 7 photographies, golf de Fiac.

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Elle est où la baballe ? par Olivier Michelon

Elle est où la baballe ?

En 2014, les Abattoirs Frac-Midi-Pyrénées se sont portés acquéreurs d’un ensemble de photographies de Gaël Bonnefon, privilégiant dans le corpus développé par ce dernier l’idée d’un certain « éclatement » paysager, un choix qui est une suite directe à l’intervention de l’artiste lors de l’édition 2013 de Afiac. C’est au golf des étangs que Gaël Bonnefon a travaillé. Au restaurant du golf, il a posé ses images sur des sets de table. Mais il les a aussi lancées dans le parcours. Sur le mur du practice – un étrange stand de tir face à un étang – Bonnefon a placardé l’image d’un chien couché sur le flanc, allongé sur un sol marbré. La bête y est rincée. Elle est comme brisée d’avoir couru après le leurre d’une balle qui ne lui était pas destinée. Elle est sèche et son humidité est ailleurs. Sa sueur pourrait être celle qui suinte, animale, dans chacune des vues lacustres produites par le photographe à cette occasion.
Le gris bleu du ciel et le vert des mares posés dans ces clichés le sont derrière le fard d’une bruine qui s’assimile à une transpiration. Subjective, prise à la volée, la photographie de Gaël Bonnefon n’est pas pour autant le rendu d’une vision épileptique ou la traque d’un acmé destiné à être figé dans un instant éternel. Son intensité se développe dans un état physique lent, de l’ordre de l’épuisement ou de la récupération. Ses instants et ses vertiges, fixés dans des décadrages et des virages chromatiques métalliques, rappellent – même dans des clichés exempts de toutes traces humaines ou animales –
le début et la fin d’une course. « Elle est où la baballe » était le titre donné par l’artiste à son exposition. L’on en retient le claquement à vide qui saisit un chien lorsque l’on garde le projectile dans la main.

Olivier Michelon

Abdelkader Benchamma | Spectaculaire aléatoire

Abdelkader Benchamma

 

Fiac 2013 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Arnaud Fourrier et Valérie Mazouin

L’artiste était reçu chez Dominique, Luc, Laura, Maxime, Antony et Marie Terrieux

 

Abdelkader Benchamma & Olivier Nattes

Empty sculpture, 2013

Technique mixte, dimensions variables

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Abdelkader Benchamma

Sculpture 13, 2012

200 x 105 cm
Feutre, encre et fusain sur papier aquarelle
Courtesy Isabelle Van Den Eynde.

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Olivier Nattes

After us, 30, 2012

Dessin au fusain et pierre noire, 30 cm

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SPECTACULAIRE ALEATOIRE – 2013

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Des artistes chez l’habitant à Fiac

Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : Arnaud Fourrier, Directeur du centre d’art, Pavillon Blanc, Médiathèque / Centre d’Art, et Valérie Mazouin, Directrice de la Chapelle Saint-Jacques

 

Spectaculaire aléatoire

par Patrick Tarres

Difficile d’évoquer le spectaculaire sans convoquer directement ou indirectement la pensée de Guy Debord qui, dans La société du spectacle, critiquait le fétichisme de la marchandise pour dénoncer le pouvoir aliénant de cette dernière au service du capitalisme. Nous ne nous y attarderons pas car nous devrions aujourd’hui en être convaincus.
À l’heure où tout ce qui peut faire image fait spectacle, le champ de spectacularisation s’étend au-delà de toute éthique, posant ainsi la question esthétique qui sépare le spectaculaire du sublime, au sens de pouvoir et effectivité de l’oeuvre d’art. Les artistes invités à participer à cette 14e édition de + si affinité ne font pas spectacle, pourtant ils jouent avec nos sens jusqu’à les troubler, ils peignent le grandiose pour le dépeindre ou le dessinent à dessein, invoquent le merveilleux comme le monstrueux, érigent le minimal en monumental ou l’inverse, installent des décors et pratiquent le faux, utilisent le son, l’image et les nouvelles technologies, leur palette d’effets semble empruntée au cinéma comme au spectacle vivant.

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En terre étrangère

par Arnaud Fourrier

La visite du festival + si affinité laisse généralement un souvenir étonné et joyeux des pratiques autochtones. Une fois par an, une association (AFIAC) invite des commissaires d’exposition. Eux-mêmes invitent des artistes à résider chez une dizaine d’habitants du village. Chaque année, de parfaits inconnus sont invités dans l’intimité des chaumières par d’autres étrangers, pour le simple motif qu’ils sont des artistes. Chaque année, avec presque rien, cette situation fédère des énergies insoupçonnées. Car une fois acceptés comme artistes, les étrangers s’embarquent dans une aventure qui les conduit à manger à la table de leurs hôtes ; à occuper une partie du salon ou du jardin ; à emprunter du matériel et souvent les bras et le temps des gens chez qui ils résident. Et puis, ils transforment un endroit du golf à l’abandon, un bric-à-brac de vieilles poutres assemblées entre elles où un parpaing taillé en forme de pierre tombale, de rien, au statut d’oeuvre d’art. On comprend qu’il faut une générosité et une audace particulières aux familles pour accueillir ainsi un inconnu dans leur vie. L’étranger n’est pas seulement le bienvenu, il est aussi l’inventeur, le signe annonciateur de la fête et le vecteur de la rencontre.
En 2013, on a pu voir une famille installée depuis six mois dans le village rencontrer des dizaines de voisins dans son jardin…

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Fragile-précis

par Valérie Mazouin

Avancer avec détermination sur des petits bords étroits et glissants. Froissées, les idées incertaines ne se destinent pas à un itinéraire précis mais se mêlent à d’éphémères brèches, de douces convivialités.
Les architectures fabriquent les propositions. Les oeuvres se permettent une relecture des lieux. Maison de bois, maison ouvrière, maison de village, Lionel Sabatté, Marie Dainat et Ingrid Obled ont conversé avec leurs hôtes pour saisir et construire.
Débris d’ongles et de poussières, traits et lignes, ombres et sons, de l’intention s’impose l’instabilité du geste, telle une petite violence soignée. D’ici s’échappe l’infinie répétition, le mouvement perpétuel des vies, mouvements de bascule toujours faits d’abandons successifs.

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Les artistes à Fiac

Abdelkader Benchamma, Gaël Bonnefon, Hugo Verlinde, Ingrid Obled, Laurence Cathala, Laurent Lacotte, Lionel Sabatté, Maeva Barrière, Marie Dainat, Remi Groussin


Valérie Mazouin | Spectaculaire aléatoire

Fragile-précis

Avancer avec détermination sur des petits bords étroits et glissants. Froissées, les idées incertaines ne se destinent pas à un itinéraire précis mais se mêlent à d’éphémères brèches, de douces convivialités.
Les architectures fabriquent les propositions. Les oeuvres se permettent une relecture des lieux. Maison de bois, maison ouvrière, maison de village, Lionel Sabatté, Marie Dainat et Ingrid Obled ont conversé avec leurs hôtes pour saisir et construire.
Débris d’ongles et de poussières, traits et lignes, ombres et sons, de l’intention s’impose l’instabilité du geste, telle une petite violence soignée. D’ici s’échappe l’infinie répétition, le mouvement perpétuel des vies, mouvements de bascule toujours faits d’abandons successifs.

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Lionel Sabatté La Cabane de bois

Il marche et traverse à grands pas la nature environnante avant de s’installer. Avec Nasser et Evelyne, il convoque l’attention et la douce rencontre puis offre au sol domestique une petite sauvagerie. Des oiseaux, déposés avec soin, épars sur le sol, englués de poussière, surgissent dans des espaces cachés ou visibles. L’impertinence émoustille ces figures silencieuses. Les obscures bestioles décharnées occupent le terrain, contaminent l’espace clair et dépouillé du salon. Le pas est surpris. Il y a la peur d’écraser.
C’est à la fois la mise en scène d’un petit spectacle du désespoir annoncé, mais ainsi faites de débris et poussières, ces figures animalières recueillent en elles-mêmes la conscience de vies fragiles.
Les murs de la maison se parent de dessins et peintures, elles ont un rythme, une récurrence, celle de l’esquisse d’une dramaturgie qui se situe entre requiem et renaissance. C’est ici une invitation à penser que chaque chose a la possibilité de ne pas être à sa place. C’est un dérangement ordonné dans l’ordonnancement de ce qui se fait. Les volumes, traits et lignes, tels des soubresauts incantatoires, semblent issus d’une tentation, celle d’une frêle révolte.

Marie Dainat Maison de papier

Elle perçoit et s’empare d’émotions avant de décider. Chez Edwige et Alain, elle comprend leur espoir de renouveau. Cette maison est pour eux une étape, un possible changement. Elle est le début d’un temps joyeux qui reste et doit rester présent. De son côté, il y a la continuité, celle du travail de papiers découpés, celle du dessin au scalpel affûté. Mais l’apparition de la couleur, qu’elle utilise pour la première fois dans ces découpages, marque un renouveau pour elle aussi, une quête alors commune de plus de joie.
Les découpages sont présentés dans le grenier, seule pièce de la maison pas encore investie par la famille. C’est ici le choix d’un espace brut, plein d’espoir, plein de «possibles».
Beau et étrange, il est marqué en journée d’une très belle lumière naturelle venant du toit. Elle accroche avec soin ses dessins sur le mur gris et lisse. Cet espace est silencieux, propice à la rêverie et peut-être même à la contemplation.
Ainsi ces dessins vibrants sur leurs fonds simplement colorés, transforment la feuille de papier en espace intime dont on saisit sans détour la densité narrative. La nature est là, présente, un personnage de dos semble s’imprégner de cette luxuriance. L’oeuvre est un jardin au coeur de la maison. L’oeil du spectateur observe ces espaces dessinés d’une lame, qui offrent un fragile instant celui d’une attente perceptible, celle d’un espoir partagé.

Ingrid Obled Petit abri

Elle écoute, transforme et livre les chuchotements à l’abri des regards et choisit la cave. Là, sous la maison au petit jardin, cachés et protégés, les secrets de Mila, Myriam et Christophe ne s’envolent pas. Le dispositif se découvre au détour d’une pièce puis d’une autre, dans l’ombre et l’à peine lumière. Pour voir autrement…
Dans cet espace, le quotidien se construit comme un temps parallèle, autonome. Le pas contraint par la terre battue, la marche encombrée par cet éblouissement soudain du jour au sombre, le souffle tenu par la fraîcheur soudaine, Il faut ouvrir grand ses oreilles et voir scintiller les lucioles, ces filaments lumineux qui rythment le ciel soudain si bas.
Les prises de sons, subtiles, livrent des bruits de la maison ou des envolées d’oiseaux auxquels se mêlent les voix de Mila, la petite fille, et de sa mère, Myriam. Leurs mots et leurs paroles, projetées dans l’air encore frais de ce tout début d’été, rappellent d’autres histoires ; telle une collecte de mémoires, elles composent une musique.
Mila répète à l’infini : C’est un secret, il faut pas que tu le dises… un langage imaginaire tient sa place. Doboraya ! Ici se construit un lancinant récit. Ces moments produisent alors l’instant capital de l’oeuvre sonore. L’ombre de l’instable affirme la recherche et le questionnement. Ce travail en mouvement souhaite l’éveil. La ritournelle se fait danse au milieu de cette grotte imprégnée d’éclaircies altérées. D’une voix à l’autre il faut entendre les petites confidences qui inventent un ailleurs. Choisir sa place. Multiplier les histoires pour n’en faire qu’une. Le trait du dessein s’affirme sur les contours et donne le sens qu’il voulait au travail.
L’application retranscrit les possibles. L’attachement au paysage et les lieux investis précisent la nature d’une recherche singulière où fabrication et engouement défient des espaces conquis. La maison organise l’intime, le contraint, en fait percevoir l’inédit. Sans confusion, le mouvement propose des systèmes qu’il se plaît à déjouer. Chacun essaie de s’approprier des espaces de liberté.
La place d’un espace plutôt qu’un autre. Avec précision, l’oeuvre est là.

Valérie Mazouin