Nos Partenaires INSECT-LIKE / LIKE INSECTS

Les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées développent depuis 2000 une programmation prospective et innovante sur l’ensemble du territoire régional vis à vis de l’art contemporain. Cette diffusion s’appuie sur de nombreux partenariats privilégiés dirigés tant vers des établissements scolaires, des centres culturels, des lieux patrimoniaux, des centres d’art que des associations culturelles locales telles que AFIAC.


Répondant à une mission unique d’animation et d’irrigation de l’art contemporain sur ce territoire du pays d’Agout, Patrick Tarres et son équipe ont pu trouver auprès de cette institution un soutien privilégié. Forts de cette collaboration depuis maintenant treize ans, qu’ils ont ensemble développée et renforcée autour de l’aide à la production et à l’édition. L’invitation faite par AFIAC à William Gourdin, chef de projet pour le Frac Midi-Pyrénées associé à Paul de Sorbier, directeur artistique de la Maison Salvan à Labège, vient conforter ce lien qui trouvera dans ce nouvel opus intitulé INSECT-LIKE / LIKE INSECTS un contexte unique de découverte d’un monde imaginaire et onirique, le temps de ce week-end de juin 2014.

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Présentation

Programme du 27 28 29 juin 2014

Nos hôtes à Lautrec

Les artistes à Lautrec

Pierre-Laurent Cassière | INSECT-LIKE / LIKE-INSECTS

Pierre-Laurent Cassière

Lautrec 2014 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier

L’artiste était reçu chez Louis Rigaudy

Acoustatiques, 2004-2014

Sculptures cinétiques et sonores, deux éléments, 110 x 35 x 35 cm chacun.
Bois, haut-parleurs, billes d’acier, générateur basses fréquences, amplificateur.

Drone, 2014

Installation sonore, dimensions variables.
Fil d’acier inoxydable, hélice, ventilateur, microphone de contact, amplificateur, haut-parleur.

Absences, 2012-2015

Installation sonore, durées et dimensions variables.
Pièces sonores binaurales, casques stéréophoniques, lecteurs audio, chaises.

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Insectes invasifs au château de Malvignol

Pierre-Laurent Cassière est reçu au Château de Malvignol par Monsieur Louis Rigaudy et sa famille. L’édifice est imposant, ses jardins en terrasse et son site enchanteur lui conservent un charme de petite seigneurie du seizième siècle. Il n’en demeure pas moins qu’à l’instant où l’artiste entre à Malvignol, il sait qu’il a fort à faire pour trouver sa place. À l’instar des insectes, il finira par occuper l’espace dans sa presque totalité avec une discrétion frôlant l’invisibilité. Comme à son habitude il jouera avec les champs vibratoires, les limites de la perception et du sensible, dans une épuration formelle radicale et très élégante.

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En entrant dans la grande cave voûtée du château, notre regard est capté par deux sculptures noires et parallélépipédiques. Chacune est composée d’un socle supportant un haut-parleur à membrane métallique dans lequel est placée une petite bille d’acier. Un signal audio de très basse fréquence, quasiment inaudible, est diffusé dans le haut-parleur, faisant sauter la bille dans un mouvement irrégulier. En percutant la membrane, la bille génère un rythme aléatoire et transforme le haut-parleur en instrument acoustique. Il faut un peu de temps pour réaliser qu’une autre vibration, dissociée de celle que nous venons d’observer, vient bourdonner à nos oreilles.

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Sa découverte prend un peu de temps puis ravit notre curiosité. Un fil d’acier très fin, presque invisible, est tendu dans la longueur de l’espace à trois mètres de hauteur. Une petite hélice, enfilée à une extrémité de cette longue corde, est mise en rotation par un ventilateur. Les vibrations ainsi induites au fil d’acier sont captées par un microphone de contact à l’autre bout de la corde métallique, et donc de l’espace architectural, où elles sont diffusées en direct par un haut-parleur mural. Ce son continu, ce bourdon – ou drone – habite en permanence l’espace acoustique, remplissant le lieu des harmoniques complexes générées en direct le long du fil invisible.
C’est en visitant les terrasses du jardin que l’on découvre Les Absences, une série de pièces sonores in situ réalisées en fonction des différents contextes d’exposition. Chacune est un montage de captations binaurales*, réalisées sur place et donnant à entendre différents événements relatifs au lieu. Chaque bande-son est diffusée dans des écouteurs stéréophoniques placés sur des chaises, elles-mêmes installées précisément à l’endroit des enregistrements.
L’auditeur se retrouve ainsi dans une situation fictive produite par l’illusion de présence physique des sources sonores.

Pour le Château de Malvignol, trois Absences sont proposées au public. La première, située sous un arbuste devant l’entrée principale de la grande cave du Château, donne à entendre les abeilles butinant les fleurs autour de la tête de l’auditeur. L’enregistrement sonore réalisé à la période de floraison est restitué en plein été, alors que le défaut de fleurs sur l’arbuste entraîne celui des insectes. Le second, à l’angle du petit jardin à la française dans le prolongement du château, offre un point de vue plongeant sur l’ensemble du parc. L’auditeur y écoute Louis Rigaudy, propriétaire du Château, évoquant tour à tour des souvenirs, des détails de la réfection du bâtiment et des jardins ou des anecdotes historiques relatives au lieu. La troisième station d’écoute, enfin, placée en deçà de la piscine, tout en bas du jardin, permet de s’immerger dans le paysage sonore nocturne. Assis en plein soleil, les visiteurs peuvent écouter grillons, grenouilles, hiboux et autres cris d’animaux se réverbérant en échos dans la forêt en face du château. Un chat vient ronronner au pied de ma chaise, j’attends qu’il se caresse contre ma jambe ou qu’il saute sur mes genoux, je le cherche de la main, ne trouvant rien j’imagine qu’il est derrière moi, je me retourne, toujours rien.

L’expérience de cette rencontre avec le travail de Pierre-Laurent Cassière est physique, spatio-temporelle, ludique et très poétique.

Patrick Tarres

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plus d’info sur Pierre Laurent Cassière

 


Commissariat

Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.

Les artistes à Lautrec

insect-like-content002Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.


Benedetto Bufalino | INSECT-LIKE / LIKE-INSECTS

Benedetto Bufalino

Lautrec 2014 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier

L’artiste était reçu chez Maïté Solanille

La voiture jacuzzi Seat Ibiza, 2014

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La Seat Ibiza jacuzzi, exemple de bovarysme automobile

Au moment où est écrit ce texte, la Seat Ibiza jacuzzi a beaucoup voyagé, en particulier vers la ville et ses grands magasins. Non, elle ne roule plus, elle n’est pas un objet magique et se déplace en camion plateau. Elle provient d’une ferme, elle est populaire mais rêve d’ascension sociale. Elle est une voiture boursière et certainement pas héritière, pour reprendre la terminologie de Pierre Bourdieu, natif de Denguin dans le Béarn rural.

Lorsque Benedetto Bufalino opéra les repérages chez Maïté Solanille, qui allait l’accueillir en résidence, il dénicha très vite une voiture destinée à la casse. Motif emblématique de son vocabulaire, cette voiture ne pouvait que le séduire. Comme il aime procéder, c’est dans le calme de son atelier que le projet trouva sa véritable destination, par une prise de recul et la réalisation de simulations numériques.

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C’est finalement le modèle de la voiture, sa sémantique, qui déclencha la mise en oeuvre de la forme retenue. Au travers du terme de « Seat Ibiza » se percutent des fantasmes de fêtes, de sables, de spring break mais, le tout, peut-être de façon « cheap », « low co(a)st ». L’entreprise de détournement peut dès lors s’activer, la relation forme-fonction se déplacer : le véhicule de la ferme devient un jacuzzi situé dans le domaine artistique et qui s’offre, dorénavant, au regard et à l’expérience. L’artiste fait toujours en sorte que ses productions soient vécues et activées par le passant.

Une forme de fiction est certainement à l’oeuvre en arrière champ de l’oeuvre de Benedetto Bufalino, qui n’est certainement pas à regarder pour ses bulles et pour (le peu qu’il reste de) l’éclat de sa carrosserie. Une personne lambda, débrouillarde, désire un jacuzzi à domicile. Elle a une voiture dans la grange, c’est parfait. Elle lui découpe alors toute la partie supérieure à l’aide d’une meuleuse. Après avoir supprimé une partie des éléments composant son intérieur et installé des banquettes en contreplaqué, elle recouvre le tout de résine et de peinture bleue, qui « fait » piscine.

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Enfin, comment produire des bulles ? Mais oui, en utilisant le compresseur qui gonflait les roues de la Seat lorsqu’elle roulait encore. Hop, la personne attrape la bassine de la vidange, le marchepied de la cuisine car les placards y sont trop hauts : tout est prêt pour la baignade.

Le tout aurait pu être « auto-filmé » et atterrir sur youtube à la manière de ces vidéos maladroites, tutoriels de l’inutile. Mais il est évident que Benedetto Bufalino a beaucoup de respect pour ce personnage en célébrant la fière débrouillardise manuelle du DIY, en interrogeant certainement aussi le modèle économique et consumériste dominant. Cette voiture jacuzzi a effectivement connu des frais de production très modestes, voire nuls du point de vue du personnage, le double de fiction de l’artiste.

Et les insectes dans tout ça ?
La surface de l’eau étant agitée par les bulles du compresseur, il est impossible de parler de piège à bestioles. Ah, mais le public y était attiré comme des… Non, ce n’est pas vraiment chic. Plus sérieusement, Benedetto Bufalino est exactement un artiste qui va prendre possession d’un environnement, d’un écosystème, bien souvent à l’écart des centres d’art et au coeur de la vie. Il s’introduit, observe, tire parti de situations ou d’objets pour mieux les dominer. Bref, d’une certaine façon, son art a trait à une sorte de darwinisme de la forme et / ou du sens. Par-là, il rencontre l’un des aspects possibles de la problématique qui ceinture le règne des insectes… Nous identifions chaque jour des situations d’artistes – pour ne pas écrire des « espèces » d’artistes – un peu en marge du système de l’art. Mais ces marges ont le mérite, non pas de rompre des lignes ou de juxtaposer des présences, mais plutôt d’étendre des territoires. C’est ainsi que Benedetto Bufalino est bien un artiste jouissif du commun de l’art.
Au risque de lui déplaire !

Paul de Sorbier


Commissariat

Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.

Les artistes à Lautrec

insect-like-content002Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.


Collectif IPN | INSECT-LIKE / LIKE-INSECTS

Collectif IPN

Lautrec 2014 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier

Le collectif était reçu chez Colette et Jacques Mathieu

Implémentations, 2014

Découpe numérique, enduit et crépi, peinture de stade

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Collectividualisme

Fondé sur Toulouse dans des anciens entrepôts du grossiste en linge de maison Boulet, près de la Gare Matabiau, le collectif IPN regroupe depuis presque trois années des artistes issus de l’École des Beaux-Arts de Toulouse (ISDAT) mais aussi de Paris, et d’autres formations, techniques et artistiques. C’est un espace d’atelier commun comprenant un atelier gravure, des ateliers individuels, des espaces de travail collectif et un show room pour accueillir résidences, expositions, performances et autres concerts expérimentaux. Une ruche artistique à l’image de celle formée par la famille des apidés, mais dont la reine serait uniquement la matrice créative individuelle au service d’un idéal collectif. Le Collectif Implémentation est un trinôme existant depuis 2011, il prend place à IPN, un collectif d’artistes partageant un grand atelier depuis fin 2012. Les projets d’Implémentation se forment souvent autour d’une commande ou de contextes d’exposition spécifiques ; ils abordent les questions du décoratif à partir des problématiques de la peinture et de la sculpture du xxie siècle. Les codes changent, les barrières entre les pratiques se rompent, le statut de l’artiste se transforme. Le trio se déplace, rencontre, apprend et répond en posant des questions ; est-on artiste ou artisan ?
Où est l’oeuvre et comment se montre-t-elle ? Les objets, les formes et les couleurs du quotidien sont exacerbées simplement pour donner lieu à des installations et des interventions in-situ.
Impossible dans le cadre d’AFIAC d’inviter l’ensemble de la vingtaine de membres du collectif IPN, le projet fut donc porté par Implémentation qui répondirent à l’invitation, en l’occurrence Laura Freeth, Julien Alins et Alexandre Atenza. Une participation triangulée qui fut accueillie en la demeure de Colette et Jacques Mathieu au sommet de la colline de Lautrec, au pied du moulin à moudre du xviie siècle – ses ailes déployées à plein vent – qui domine le site.
L’accueil et la passion de la famille et plus particulièrement celle de Gérard pour l’histoire permirent aux jeunes artistes non seulement de découvrir le village dans tous ses secrets, mais également d’avoir un total accès à la demeure ainsi qu’à leur jardin situé à quelques pas de la maison. Le résultat est une délicieuse mise en espace du salon et de la pièce de vie, ainsi qu’un travail sur la perspective et le paysage grâce à l’accès au potager de la famille.

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Le motif central de cet apprivoisement du cocon familial se découvre subrepticement sous la lentille d’un microscope où a été placée une aile d’insecte dont le motif nous apparaît grossi. Il sera la matrice des moucharabieh créés pour l’occasion par le trio et installés dans les ouvertures du grand salon de Colette.
L’espace intime des occupants est investi avec subtilité, respectant les ouvertures et décrochements architecturaux de la pièce de vie, créant de nouveaux jeux d’ombre et de lumière, tel un patio andalou. La délicatesse du motif et du bois utilisé s’intègre totalement à l’espace. À tel point que le visiteur curieux passe souvent devant sans s’en apercevoir, comme si cette treille intérieure avait toujours été là.
À l’étage, sur la terrasse extérieure, un mur entier de la maison en cours de rénovation lors de la visite des artistes a été entièrement recouvert d’enduit et d’un tracé reprenant une nouvelle fois le motif de l’insecte ailé.
Enfin, pour finir la visite, nous sommes invités à nous rendre au jardin sur le flanc de la colline et à arborer une longue vue pour contempler au loin sur le stade de football – temple des nouveaux jeux du cirque – un dessin tracé sur l’ensemble de la surface du gazon. Un cheminement de l’infiniment petit vers l’infiniment grand qui mêle vie privée et vie collective, intérieur et extérieur, espace et perspective, dans la lignée des interrogations personnelles et collectives des artistes. Un travail croisé fait dans l’échange et le partage, où design, modulation d’espace, architecture, dessin s’entrecroisent à l’image du cheminement de l’art actuel en quête d’hybridations.

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À ce travail sur l’espace s’ajoute une véritable complicité intellectuelle et sémantique entre les invités et leur famille, les uns proposant idées et intentions, les autres mettant tout en oeuvre pour la réalisation. Mouillant le maillot comme il est coutume de dire, mais s’éclairant mutuellement de leurs connaissances et savoirs, où le temps des discussions et des débats faisait partie intégrante de l’expérience. Un échange probant dont témoigne la mise en place pérenne de cette pièce chez les hôtes du collectif. Un témoignage du passage de l’AFIAC dans l’intimité de la famille comme il a quelquefois été le cas lors des précédentes éditions. La preuve une nouvelle fois que l’AFIAC permet une approche réelle de l’art dans la société et dans l’intimité de la vie. L’art pour tous se transformant alors en art chez tous dans l’esprit développé par cette jeune génération d’artistes (l’équipe d’IPN n’a pas 30 ans en moyenne).

William Gourdin

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Commissariat

Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.

Les artistes à Lautrec

insect-like-content002Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.


Nicolas Fenouillat

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Nicolas Fenouillat – Artiste rock, plasticien, performeur, membre du groupe NED

Il a participé à diverses expositions collectives en France et à l’étranger (Paris, Prague, New-York, Casablanca…), et aussi à La Force de l’Art 02 au Grand Palais à Paris. Diverses expositions personnelles lui ont été consacrées à Genève, Melbourne, Amsterdam. Il est le batteur de Ned, groupe psychédélique rock qui a quatre albums à son actif et qui totalise plus de 800 concerts en Europe et aux USA. En 1997, il crée le label de musique SKrecords (www.skrecord.org ) et organise des concerts. En 2005, il ouvre une salle de concert à Lyon, Grrrnd Zéro. Il est aussi l’auteur, en 2002, d’une anthologie sur des groupes activistes, Aids Riot. Il travaille avec divers artistes : Joris Lacoste et Stéphanie Beghain (9 lyriques), les chorégraphes Laurent Pichaud, David Wampach, et Mathilde Gautry et collabore depuis juillet 2012 avec Christophe Fiat au sein du groupe musical POETRY, dans le cadre des ateliers de l’EuroMéditerranée (Marseille Provence 2013).

Vous retrouverez Nicolas Fenouillat le 27 28 et 29 juin 2014 au cour de l’évènement « Des artistes chez l’habitant » : INSECT LIKE / LIKE-INSCETS à Lautrec (81).

Les artistes :
Pierre-Laurent Cassière
Benedetto Bufalino
Collectif IPN
Nicolas Fenouillat
Julien Salaud
Suzy Lelièvre
Collectif DING
Linda Sanchez
Denise Bresciani
Agnes Rosse

Julien Salaud

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Julien Salaud (né en 1977, vit et travaille à Orléans) interroge par sa pratique les liens, les
forces et la symbolique qui unissent l’homme à la nature. Il s’intéresse autant à la survie des
espèces animales et végétales en voie de disparition qu’à la fabrication de créatures célestes,
chimères faites d’oiseaux et d’insectes. Il compose ainsi un bestiaire magique – qui nous
permet de faire face à un retour du règne animal, puissant et mystérieux. Chacune de ses
oeuvres offre, selon l’artiste, « un point de vue différent sur ce que peut être un animal (celui
du cartésien ou du généticien, du prédateur ou de la proie, du sorcier ou du mystique) ».

Vous retrouverez Julien Salaud le 27 28 et 29 juin 2014 au cour de l’évènement « Des artistes chez l’habitant » : INSECT LIKE / LIKE-INSCETS à Lautrec (81).

Les artistes :
Pierre-Laurent Cassière
Benedetto Bufalino
Collectif IPN
Nicolas Fenouillat
Julien Salaud
Suzy Lelièvre
Collectif DING
Linda Sanchez
Denise Bresciani
Agnes Rosse

Suzy Lelièvre

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« Depuis que je manipule les formes, il m’importe de distordre les objets. Récemment j’ai
poussé cette recherche en courbant des figures géométriques pour constituer une bibliothèque
de formes, portant à la fois les résultats et les processus de distorsion. C’est le spectateur,
c’est nous, qui faisons le travail du contexte dans lequel elles pourraient prendre place.
A Lautrec, la rencontre avec une famille d’habitants pourra agir comme un nouveau filtre et
amener ces déformations à entrer dans le réel. »

Vous retrouverez Suzy Lelièvre le 27 28 et 29 juin 2014 au cour de l’évènement « Des artistes chez l’habitant » : INSECT LIKE / LIKE-INSCETS à Lautrec (81).

Les artistes :
Pierre-Laurent Cassière
Benedetto Bufalino
Collectif IPN
Nicolas Fenouillat
Julien Salaud
Suzy Lelièvre
Collectif DING
Linda Sanchez
Denise Bresciani
Agnes Rosse

Collectif DING | INSECT-LIKE / LIKE-INSECTS

Collectif DING

Lautrec 2014 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier

Le collectif était reçu par le Café Plùm

Une nuit à Lautrec, 2014

Projection vidéo, version longue
Durée de la fiction : 20 mn
Durée de la partie documentaire : 1h20

Une nuit à Lautrec, film contexte, film prétexte

Au cours d’une après-midi chaude et ensoleillée, sans que l’on sache pourquoi, les clients du café Plùm de Lautrec sont piqués par d’étranges moustiques. À la tombée de la nuit, après qu’un concert eut démarré, que la musique eut envahi le lieu de ses accords jazzy, le comportement des personnes change peu à peu. L’ambiance chaleureuse du café Plùm bascule imperceptiblement dans une forme de folie collective. Le banal d’une soirée au bar se termine en scènes gore qui voient des zombies se repandre dans le village. Cependant quatre individus réchappent de la soirée, à l’instar d’autres habitants de la commune. Ces derniers sont en danger et de potentielles victimes de l’insecte mutant qui décime peu à peu l’essentiel du corps social.
Ce résumé, évidemment peu vraisemblable, constitue le synopsis de la première partie du film réalisé à Lautrec par le collectif Ding (Lyn Nekorimaté et Jean-Paul Labro), Une nuit à Lautrec. Il est le prétexte à une longue aventure ambiguë et introspective pour les survivants du cauchemar, ce que dévoile la seconde partie du projet.

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L’ensemble de la matière filmique, une fois montée, repose effectivement sur la confrontation de deux blocs esthétiques antagonistes et sur la couture de genres fictionnels également très distincts.
Les vingt premières minutes puisent dans des registres de ce que l’on pourrait qualifier de « réalisations jetables ». Elles alternent des séquences de type soap opera, à d’autres qui ne dépareilleraient pas dans un journal télévisuel de la mi-journée. Certaines encore appartiennent à l’univers du cinéma d’épouvante, le titre du projet faisant explicitement référence à Une nuit en enfer de Robert Rodrigues. Dans cet entrelacs d’images référencées, un hommage est cependant rendu à Chris Marker par le recours au stop motion, comme dans La Jetée. À l’inverse, toute la seconde partie du film rompt avec le « maniérisme » assumé de
ce qui précède. Elle est structurée par une succession de gros plans fixes, classiques du témoignage dans le documentaire. En prévision de cette seconde partie, les artistes eurent recours à l’entretien filmé pour interroger des personnages ressources et clés de la vie locale, jouant leur propre rôle dans le cadre de la fiction (le médecin, le maire, l’institutrice, l’agriculteur, un panel de jeunes…).

La commande était simple, il s’agissait de jouer à être soi-même dans le cadre de la réalité (très) augmentée que proposait le scénario. Puisque l’essentiel de la société a disparu, ces rescapés étaient invités à envisager le monde dans l’optique de sa réinvention et à se projeter dans des construits sociaux utopiques. Pour cela, ils étaient conduits à réagir de façon évolutive, chacun se voyant systématiquement confronté à la dégradation alarmante de la crise, au travers de quatre étapes : depuis l’apparition des zombies au café Plùm jusqu’à la quasi disparition de l’espèce humaine où survivent reclus quelques individus, dont les interlocuteurs…
Que faire quand tout est à refaire ? Une tension progresse tout au long de cette partie documentaire. Le visionnage de l’oeuvre montre des personnes se projetant toujours plus dans la situation, a priori, farfelue. Alors que les premiers propos traduisent un amusement plaçant à distance le drame de la fiction, peu à peu, par l’installation de la durée du film, par la capacité des artistes à tenir la qualité du dialogue, les interlocuteurs finissent par dévoiler des pensées intimes, d’habitude enfouies derrière le vernis social. Ils parlent du rapport au danger, de la question de l’individu et du groupe, de la survie, de ce que pourrait être une société nouvelle, des modes de consommation, de l’échelle locale dans l’économie… Embarqué par le vertige de ces paroles, le spectateur assiste à un objet dans lequel la fiction happe le réel avec toujours plus de force au fur et à mesure de la progression des entretiens. Avec une réelle émotion, il entre en intimité avec des personnes qui portent la responsabilité de penser le monde autrement, peut-être pour lui-même… Il faut voir les deux adolescents « rescapés » se regarder timidement et comprendre avec trouble, « devant le spectateur », qu’ils devront donner suite à la vie.

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Comme souvent avec le collectif Ding, ce projet de film est pour beaucoup un dispositif reposant sur des enjeux contextuels. Ils aiment intégrer des communautés autres, aussi bien en France qu’en Indonésie, territoire lointain où ils travaillent fréquemment. Ils puisent dans les récits entendus et tirent parti des compétences offertes par les personnes rencontrées.
À Lautrec, c’est la qualité relationnelle qu’ils savent instaurer qui leur a permis de travailler de façon si rapide : la réalisation et le montage d’Une nuit à Lautrec ont seulement duré 10 jours.
Lyn Nekorimaté et Jean-Paul Labro aiment aussi capter la fragilité de ce qui s’invente sur le vif. Ils travaillent quelque chose qui pourrait se qualifier de « réalisation embarquée » ou de film de résidence. À l’intérieur d’un cadre qu’ils rendent intangible, ils ont une vraie capacité à rendre flexibles, ouverts et participatifs des processus de réalisation, pourtant complexes, qui chez d’autres artistes seraient totalement verrouillés.
La fabrication d’une oeuvre est pour eux un espace d’échange, un contexte pour « rapprendre à voir le monde et à rencontrer l’homme lui-même » (Merleau-Ponty). Si le montage du film montré à Lautrec est conduit à être modifié en raison de contraintes connexes liées au temps d’exposition du musée, la première forme retenue, longue, était certainement la plus juste au regard de la présence des artistes en résidence et de la générosité qu’elle a enclenchée. Où situer les limites de la création lorsque l’art et la vie se conjuguent aussi justement ?

Paul de Sorbier


Commissariat

Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.

Les artistes à Lautrec

insect-like-content002Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.


Linda Sanchez | INSECT-LIKE / LIKE-INSECTS

Linda Sanchez

Lautrec 2014 -Des artistes chez l’habitant

Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier

L’artiste était reçu chez Nadine et Patrick Deprez

Débattre la mesure, 2014

Mécanisme d’horloge, cul de bouteille en plastique, piles, papier

Coucou !, 2014

Mouche, téléscope

30 cm, 2009

Edition de 3000 pages. Impression sur papier, colle à relier, fibre de verre, carton, tissu. 30X21X29,7 cm

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Faire tourner un gendarme en bourrique, 2014

Film de contemplation dans le jardin des Deprez

La petite tâche, 2014

Carbone sur papier, 160X90 cm

Le bestiaire des imposteurs, 2014

Table et coffre en verre, végétaux et insectes vivants

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Insecta, orum, 2014

Cadre, encre sur papier, fourmi ailée

 

 

 

Panique en latence, 2005

Vidéo en boucle. Téléviseur 4/3, lecteur DVD, branchements

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Linda Sanchez ou une recherche artistique en bivouac à Lautrec

« Pourquoi, ils ont des insectes chez eux dans le Tarn ? » C’est de cette manière que Linda Sanchez répondit à l’invitation en résidence pour l’AFIAC à Lautrec. Elle ajoutait vouloir intégrer l’espace domestique qui lui était offert par un travail d’observation de son fonctionnement quotidien. Elle souhaitait vouloir aussi bouleverser les rapports d’échelle et rapprocher de l’oeil du visiteur le peu visible. Enfin, elle ne s’interdisait pas de mobiliser des pièces réalisées préalablement dont elle jugerait le dialogue pertinent avec le travail effectué in domo. Initialement, une invitation lui avait été lancée pour l’appétit et la curiosité dont elle fait montre dans ses projets, pour sa faculté à ouvrir des pistes, pour en découvrir de nouvelles. Elle se montra réellement généreuse, embarquant dans son processus créatif complexe les membres de la famille hôte.

Lorsque le visiteur pénétrait dans le salon de Nadine et Patrick Deprez, il découvrait une vidéo diffusée sur le téléviseur familial – objet de l’espace intime par excellence – montrant, en plan rapproché, les déambulations d’un gendarme sur la pelouse du jardin. Les commentaires « live » de trois voix, celle de l’artiste et celles des deux membres du couple invitant, composaient la bande son. De celle-ci se dégageait la difficulté tragi-comique à réaliser l’entreprise mais aussi l’esprit de complicité qui régnait chez les trois protagonistes réalisateurs et, surtout, le plaisir de leur rencontre. Ainsi, c’était plutôt eux qui étaient capturés par le film, depuis leur position en hors champ, au travers d’un autoportrait collectif en situation scabreuse : les trois se sont découverts pour très rapidement apprendre à collaborer – parce que ce n’est qu’à travers la collaboration que des artistes chez l’habitant prend sens – et enfin produire un travail qui s’ouvre à un public vierge de l’intimité de la rencontre.

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Plus loin, dans l’espace de la salle à manger, deux oeuvres étaient principalement installées. L’une était disposée sur la table, l’autre appuyée contre le mur. La première montrait une collection entomologique. À y voir de plus près, les insectes étaient bien curieux : des créatures hybrides empruntant une aile à telle espèce, une patte à telle autre, voire à un fragment de végétaux. Chacun était nommé, Nadine Deprez, latiniste, se chargea de la classification. Une lumière rasante avait été installée. L’ombre portée des insectes était densément crayonnée, comme un motif en attente, comme des croquis de pistes esthétiques à travailler ultérieurement. La seconde pièce était l’encadrement d’un dessin agrandissant seize fois un détail scanné sur le sol du service archéologique de la ville de Lyon. Ce rien, foulé mille fois, révélait une géographie à la richesse incroyable.
À chaque fois, l’intérêt pour ces oeuvres et leurs processus de réalisation, était largement nourri par les paroles de Linda Sanchez et du couple Deprez, très présents dans la maison.

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Mais, durant le week-end d’exposition, la disposition de certaines pièces n’était pas figée, le lieu domestique était peut-être aussi l’atelier déplacé de l’artiste. Le livre vertigineux, 30 cm, fut tout autant installé dans le jardin, au milieu des arbres, que disposé sur un meuble de la salle à manger. Celui-ci se compose de trois mille feuilles imprimées, chacune figurant un scan de la surface d’un tronc d’arbre de trente centimètres, poncé intégralement et permettant, au regardeur, de littéralement traverser la matière. Le garage, quant à lui, était le lieu d’essai d’une machine prototype permettant de faire glisser très longuement une goutte d’eau à l’aide d’un plateau tournant. Le procédé favorisera la réalisation du film, absolument troublant, 11 722 mètres et des poussières… D’apparence bien éloignées, les deux pièces de la salle de séjour offraient finalement un beau vis-à-vis permettant de saisir plus profondément l’endroit où se situe la recherche de Linda Sanchez. Chacune proposait des failles, autant de portes étranges vers des inconnus. Les ombres portées des insectes fabriquaient de possibles territoires tandis que l’observation de l’agrandissement dessiné de la tâche du sol dévoilait une géographie ultra complexe faite de lignes, de ramifications, de zones, etc.
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Le travail de dessin de l’artiste « reproduit » souvent des formes et phénomènes naturels (Chronographies de robe de goutte d’eau par exemple) en jouant fréquemment d’un effet d’agrandissement pour essayer de ramener les motifs à la substance graphique qui les compose. L’idée de fractale est aussi souvent présente dans son entreprise : rechercher la forme du tout dans les parties qui le composent. Elle va fréquemment aussi créer de nouveaux dessins qui découleront d’une règle imposée à celui préalablement réalisé, comme par exemple dans la série 14628.jpg. Au final, ce qui est stimulant dans le travail de Linda Sanchez, c’est qu’il semble infiniment ouvert. Il voit le développement de projets en expansion (potentiellement) permanente alors même que chacun des moments de la recherche met en abîme l’ensemble de l’entreprise par des principes de récursivité. Là était bien la fonction de l’ombre portée de ces insectes, elle advenait d’eux tout en en ayant perdu la mémoire, elle parlait d’eux tout en dessinant un ailleurs. Elle était peut-être le fragment ou le germe d’une (possible) recherche plus longue, ramifiée, gigogne. Au regard de sa démarche, l’AFIAC à Lautrec était certainement une expérience bien courte pour Linda Sanchez…

Paul de Sorbier

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Commissariat

Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.

Les artistes à Lautrec

insect-like-content002Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.


Denise Bresciani

 

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Architecte, designer culinaire et cuisinière autodidacte, Denise Bresciani est née en 1970 à
Bergame (Italie). Elle vit à Toulouse.
Depuis dix ans, elle développe une recherche et une pratique artistique autour de la culture
alimentaire liée à l’installation et à la performance. Ces expériences ont comme objectif de
questionner, à travers un regard sur les dynamiques sociétales et environnementales, la
relation psychologique et physique que l’homme entretient avec la nourriture.

Vous retrouverez Denise Bresciani le 27 28 et 29 juin 2014 au cour de l’évènement « Des artistes chez l’habitant » : INSECT LIKE / LIKE-INSCETS à Lautrec (81).

Les artistes :
Pierre-Laurent Cassière
Benedetto Bufalino
Collectif IPN
Nicolas Fenouillat
Julien Salaud
Suzy Lelièvre
Collectif DING
Linda Sanchez
Denise Bresciani
Agnes Rosse