Editeur : Co-édition AFIAC – Les Abattoirs de Toulouse
Titre : Spectaculaire Aléatoire – 2013
Association Fiacoise d’Initiatives Artistiques Contemporaines
Julie Meyer
Projet artistique : CORRESPONDANCES
Dans le cadre du Projet d’Avenir soutenu par le Conseil Régional Midi-Pyrénées, Patrick Tarres, commissaire d’exposition de l’AFIAC, a invité l’artiste Julie Meyer pour réaliser une oeuvre au sein du Lycée Las Cases de Lavaur. Julie Meyer est accueillie depuis septembre 2014 en résidence d’artiste dans l’établissement scolaire et développe un projet artistique associant les élèves de la classe de seconde 10, leur professeur d’Arts Visuels Valérie Jattiot, le professeur d’Audio Visuel Camille Karrer ainsi que madame Turpin le professeur de Français.
Le projet donne à voir le paysage de Lavaur et de ses communes environnantes. Depuis plus d’un mois, Julie Meyer va à la rencontre des lycéens et réalise des prises de vues à l’aube dans les village ou ils résident. Chaque matin avant l’heure du ramassage scolaire, l’artiste se rend dans leurs campagnes respectives et filme les élèves dans les paysages de leurs quotidiens. La finalité de ce projet serait la création d’une vidéo sonore où les élèves enregistreront une voix off lisant un texte rédigé en collaboration avec la professeur de Français.
Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier
L’artiste était reçu chez Maryse et Yanick Blanc
Peinture de traçage et vidéo diffusée en boucle sur un écran.
C’est à partir d’un plan griffonné sur une vue aérienne de la maison et du terrain de Maryse et Yanick Blanc, situés sur une hauteur à la sortie de Lautrec, que prit forme le projet de Suzy Lelièvre. Artiste amoureuse des distorsions cadastrales, joueuse invétérée des codes perspectifs de l’art et de la vie, fraîchement diplômée de l’ENSI après son cursus aux Beaux-Arts, Suzy Lelièvre planta au coeur du jardin une hampe de drapeau d’où flottait une manche à air aux couleurs de l’abeille – noir et jaune – qui n’est pas sans nous faire penser à Photosouvenir : le Vent souffle où il veut de Daniel Buren, installée à Beaufort sur la plage de Haan en 2009. Elle fait ici office d’étendard ou d’armoiries sur ce nouveau territoire conquis par l’artiste. Surplombant la vallée et Lautrec, ce flambeau d’un nouvel âge marque le terrain de jeu à explorer. Tracé au sol par Yanick lui-même, se déploie alors tout un réseau de lignes blanches qui, partant du bois adjacent à la propriété, se ramifie sur l’ensemble de la parcelle.
Ce réseau finit par constituer un véritable rhizome arachnéen.
Au fond, en contrebas, une petite cabane, éclairée d’une manière furtive le soir d’une lumière rouge orangée, nous appelle comme le font ces lumières attirant les moustiques dans nos demeures. L’accès est en pente, se fait avec quelques obstacles et nous capte comme des mouches. L’intérieur est vide et les murs jonchés de moustiques écrasés. Il s’est passé ici une vraie boucherie, un génocide. Non… le motif est un imprimé déposé simplement au tampon. Il s’agit d’un simulacre de massacre. Nous avons été pris au piège comme des moucherons par le vinaigre. La réalité n’est pas celle que l’on croit. Le motif du moustique écrasé se répète et nous obsède pourtant. Il nous fait faire un demi-tour complet et un retour vers la demeure. Nous remontons en arpentant le terrain de Maryse et Yanick avec cette petite peur au ventre. Attention ! Blair Witch et David Lynch nous suivent.
Suzy Lelièvre nous invite par la suite à pénétrer enfin dans l’intimité du couple et à nous asseoir sur son canapé dans leur salon. Là, devant nous l’objet de nos nouveaux voyages solitaires et rassurants, la télévision nous contraint à nous élever au sens propre du mot.
Le film en boucle d’un drone muni d’une GoPro s’élève au-dessus de la maison et nous permet d’appréhender – tels une libellule ou un bourdon qui auraient oublié d’apprendre à voler – le dessin qui nous apparaît enfin dans sa globalité et son immensité. Il n’est pas sans nous évoquer le travail de Walter de Maria, Cross (1968) ou le Walking a line in Peru de Richard Long (1972). Du dessin au réel nous sommes happés par le bruit du drone obsédant, tel un moustique dissonant qui vient se glisser au creux de nos oreilles dans les nuits d’été. Nous montons, descendons à vive allure, la manoeuvre est saccadée, brusque parfois. La vision n’est pas très agréable. Le mal de l’air ou le mal de mer nous envahissent. La télévision serait-elle à vomir ? L’instant suivant, il nous faut vraiment quitter les lieux pour mieux appréhender le plancher des vaches. Le voyage au pays de Suzy Lelièvre se termine mais notre route continue. Direction le point névralgique de cette édition, le village de Lautrec.
William Gourdin
Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.
Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.
Partenaire culturel
Les Abattoirs – Frac Occitanie Toulouse développent depuis 2000 une programmation prospective et innovante sur l’ensemble du territoire régional vis à vis de l’art contemporain. Cette diffusion s’appuie sur de nombreux partenariats privilégiés dirigés tant vers des établissements scolaires, des centres culturels, des lieux patrimoniaux, des centres d’art que des associations culturelles locales telles que AFIAC.
Partenaires institutionnels
Partenaires privés
En d’octobre 2012, dans le Tarn, le Groupe Unber Humber, sous la conduite de Patricia Ferrara, a activé des rencontres (artistes, acteurs culturels, agriculteurs, habitants) autour de la question de notre relation à la terre. Quatre fermes étaient au centre de cette proposition. Elles ont accueilli des danseurs, venus travailler et procéder à un « collectage d’impressions » en suivant leurs hôtes pas à pas. Un livre fait état de l’ensemble de ce programme, et c’est autour de cet ouvrage que nous déclinons la lecture dansée.
« Gestes de terre est un processus de réflexions et d’actions portant, d’une part, sur la place du danseur dans la société à une époque de décroissance et, d’autre part, sur la danse et son renouvellement ou actualisation à partir du travail de la terre. Il s’agit d’un ensemble de mise en actes, en paroles et en présences issu, entres autres, de l’intérêt de Patricia Ferrara pour l’origine du mouvement. » C. Grout
Gestes de Terre : production Unber Humber, co production : ADDA 81 (dans le cadre de la résidence-association du Conseil régional MP), CCN de Tours-direction Thomas Lebrun. Avec le soutien de l’AFIAC, Eté de Vaour, L’ibère Familier, Ma Case – Café Plum, la Ville de Gaillac. Ce projet a reçu l’aide à l’écriture de la fondation Beaumarchais-SACD. Le Groupe Unber Humber est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC MP (aide à la compagnie), la Région Midi-Pyrénées (compagnie conventionnée), la Ville de Toulouse.
Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier
L’artiste était reçu chez Claude Cougnenc
« A la verticale,
une projection parfaite
m’étale sur les troncs,
me divise et me complète,
en nuées de papillons. »
Quelques semaines après son repérage et sa rencontre avec Claude Cougnenc, son hôte lautrécoise qui allait l’accueillir en résidence, Julien Salaud revient en voiture depuis Orléans, où il vit et travaille. Il est accompagné d’un étrange passager étendu nu sur le siège arrière. Ce n’est autre que le moulage en plâtre de son propre corps.
Sur fond de ciel, quatre mètres au-dessus d’une cour entourée de murs en pierre, l’architecture d’une toile d’araignée en fil d’inox est tissée et tendue entre les angles de cet espace intime et déjà un peu magique. La projection statufiée de l’artiste est suspendue au centre du piège et prisonnière d’un cocon blanc, légèrement transparent. Ce corps inerte tourne lentement au grè des courants d’air. Il ne semble pas avoir été traumatisé par sa capture, la pose est paisible, détendue, presque lascive. Que se passe-t-il entre cette araignée que l’on imagine géante et sa victime ?
Le monstre semble venir chaque nuit, le matin, sa toile est enrichie de nouveaux fils de soie, comme une parure nuptiale au sein de laquelle la proie et le prédateur sont en totale harmonie dans ce rituel nocturne où la morsure est un baiser et le poison un véhicule. Le venin opère la transformation et le passage d’un état à un autre. S’ensuit la fusion avec l’ensemble du vivant, du tellurique au stellaire. Chacun devrait être terrorisé par la scène qui nous est donnée à imaginer, pourtant, ce n’est curieusement pas le cas, je suis fasciné à l’idée d’être ce corps dans le cocon, j’ai l’intuition que l’on y fait un voyage inouï.
Avec À la verticale 2, Julien Salaud met en forme une de ses légendes magiques, mystiques et poétiques, nourries de la symbolique animalière des Amérindiens de Guyane avec lesquels il a vécu une cérémonie de tradition chamanique. L’ethnologue, qu’il était avant de se vouer à l’art, a subi une attaque de guêpes qui l’a laissé physiquement inerte pendant trois jours dans une forêt tropicale. « Quand la pluie est arrivée, j’ai ressenti la liesse des arbres… J’étais fondu dans la forêt et la forêt était fondue en moi ».
Ce sont les expériences vécues de relations magiques avec la nature, qui font de Julien Salaud un artiste paroxystique, doté de la conscience aigüe d’une écologie totale faite art.
Patrick Tarres
©Julien Salaud
+ d’informations sur julien-salaud
Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.
Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.
Un événement de l’AFIAC
Commissariat général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin et Paul de Sorbier
L’artiste était reçu chez Marie Leralle et Jeanine Lecourieux.
L’installation The Grillons est tirée en 3 exemplaires signés.
Vinyle signé et gravé, pochette sérigraphiée, sweat shirt, t-shirt, un sac sérigraphié, badges, autocollants et affiche sérigraphiée sur feuille de plomb.
Fondateur et batteur du groupe NED, Nicolas Fenouillat est musicien et plasticien, ou l’inverse; il multiplie les expériences transdisciplinaires au service d’une plasticité riche et complexe qui nourrit sa production de formes et induit des collaborations avec d’autres artistes tels que Christophe Fiat, Joris Lacoste et Stéphanie Beghain, ou les chorégraphes Laurent Pichaud, David Wampach et Mathilde Gautry.
Chez certains insectes, on constate une résistance étonnante aux radiations ionisantes, bien supérieure à celle de l’homme et des mammifères. D’où l’idée, exploitée ici par Fenouillat, que les Arthropodes nous remplaceront sur Terre après une catastrophe nucléaire. Ce postulat fictionnel et anticipatoire permet à l’artiste de faire le lien entre la proposition thématique de Insect-Like / Like-Insects et les récurrences de ses recherches sonores et plastiques. Pour ce faire, il se propose comme manager du groupe du futur The Grillons et compose le single de leur premier album à partir de l’enregistrement des stridulations de nos gryllus campestris, communément appelés grillons champêtres. Ces derniers sont de fait des musiciens underground, puisqu’ils vivent et pratiquent leur art presque exclusivement en sous-sol.
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L’artiste, manager et musicien prend également en charge le graphisme et l’iconographie de The Grillons. L’affiche est sérigraphiée sur feuille de plomb, matériau qui comme chacun le sait retient ou repousse les radiations nucléaires. Le stand de promotion de la première tournée internationale sera installé à Lautrec chez Marie Leralle et Jeanine Lecourieux. Marie est un peu déstabilisée par la proposition de l’artiste qui débarque chez elle avec un travail déjà conçu sous la forme de produits manufacturés s’apparentant à la culture populaire et proposés à la vente à des prix modiques.
La plupart des regardeurs seront ravis de pouvoir acquérir quelques multiples de l’artiste sous forme de pins ou de tee-shirts. D’autres, rares, seront indignés par cette approche mercantile de l’art. Il est donc utile, aujourd’hui encore et longtemps après Warhol, Duchamp ou Beuys, que les artistes réactivent la fracture avec cette très vieille conception d’un art voué au culte d’une élite, qui sépare et éloigne l’artiste du public et les oeuvres de leur temporalité.
Il ne nous reste qu’à poser ce premier vinyle sur une platine, pour que sans autre effet, nous soyons plongés dans une soirée d’été à la campagne à l’écoute de l’enregistrement de The Grillons. L’absence totale de pollution sonore autour de ce concert à la fois bucolique et alternatif, nous laisse penser un instant que l’apocalypse a peut-être déjà eu lieu.
Patrick Tarres
+ plus d’info sur Nicolas Fenouillat
Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.
Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.
Une sorte d’exploration, prenant comme point de départ l’observation d’une goutte d’eau. De fils en aiguille, une série de pistes et de formes se sont engendrées; des dessins d’observation, des films, des dispositifs d’étude, des outils techniques singuliers… (…) «
Linda Sanchez est née en 1983 à Thonon-les-Bains. Elle vit et travaille à Lyon.
« Le travail de Linda Sanchez prend des formes variées (dessin, vidéo, sculpture, installation, performance) : ces productions sont toutefois « reliées » par les textes, notes et archives qui les documentent presque systématiquement. A partir d’un environnement domestique, Linda Sanchez expérimente des bricolages et combinatoires de matériaux, d’objets et de gestes du quotidien. Elle consigne des observations et hypothèses, elle élabore des protocoles, relançant et modifiant sans cesse ces opérations de construction / déconstruction. Dans un rapport très physique à son travail, elle poursuit ainsi une démarche proche dans ses modalités de celles d’un chercheur scientifique. Cette dimension empirique, qui privilégie une pratique méthodique et une activation constante du regard, s’articule avec une dimension conceptuelle qui traque quant à elle le procédé et l’énonciation. (…) »
Corinne Guerci
Commissaire général : Patrick Tarres
Commissaires invités : William Gourdin assistant de direction Frac Midi-Pyrénées, chef de projet d’exposition et de diffusion en Région, et Paul de Sorbier directeur de la Maison Salvan à Labège.
par Patrick Tarres
De « la cigale et la fourmi » ( 1 ) à « Sucker » ( 2 ) ,de la fable au cinéma en passant par la poésie et la bande dessinée, auteurs et réalisateurs prêtent à l ’animal des sentiments, des états d’âme, une intelligence voire une conscience. I l est fréquent que l ’humain social, en de nombreux points comparable à l ’ insecte éponyme, n’hésite pas à poser ce dernier en miroir , lui conférant des valeurs morales semblables aux nôtres. Ces créatures à six pattes sont des sujets idéaux comme symboles et métaphores de l ’existence humaine, quand bien même les comportements infanticides, fratricides ou matricides sont légion dans ces sociétés organisées, hiérarchisées et laborieuses.
par William Gourdin
Dans la diversité des lieux dédiés à l’art contemporain en Midi-Pyrénées, il en est un – AFIAC – dont il est difficile d’appréhender s’il est un lieu de résidence, un centre d’art, un Artist Run Space, un show room à ciel ouvert ou une scène performative. Peut-être tout cela à la fois, me direz-vous, tant sa diversité programmatique en fait un lieu unique. Cette spécificité fiacoise – liée à une personne, Patrick Tarres, que je tiens à saluer et remercier profondément ici, et à un territoire, le Pays d’Agout, qui souvent me fait penser à cette Toscane vallonnée soufflée par le libeccio – a été délocalisée en cette fin juin 2014 sur la commune de Lautrec. Cette nouvelle édition intitulée Insect-like / Like Insects nous prouve une nouvelle fois l’utilité de ces rencontres.
par Paul de Sorbier
Quelle joie ! En 2014, il revint à la Maison Salvan d’être sollicitée par l’AFIAC. Tout programmateur, aux prises avec son propre environnement, ne peut que rêvasser au sujet d’un tel contexte de travail : un véritable conte de fée du milieu de l’art contemporain midi pyrénéen… Il était une fois dans le Tarn, dans un village de 850 âmes, des personnes aux rapports très variés à l’art contemporain qui accueillent, dans leur intimité, des artistes en résidence puis le public le temps d’un week-end. + si affinité… des artistes chez l’habitant… Ces intitulés disent si bien la nature du festival.
Julien Salaud, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Fenouillat, Denise Bresciani, Agnès Rosse, Suzy Lelièvre, Le collectif IPN, Collectif Ding, Benedetto Bufalino, Linda Sanchez.
Gens de LAUTREC, écoutez, regardez, humez, découvrez, laissez vous butiner par dix artistes qui vont se poser dans les jardins, les bosquets, sur les fleurs, le bouquet de dix habitations de votre belle cité médiévale. Moments improbables d’où va éclore le miel de la création artistique contemporaine ! C’est avec bonheur qu’AFIAC va poser ses mille pattes dans ce bel écrin pour cette nouvelle aventure qu’est la rencontre d’artistes et d’habitants. Merci pour votre accueil chaleureux, la mobilisation de vos bénévoles et votre dynamisme.
Chapeau bas ! Que la fête commence !
Antoine Parant