Medhi-Georges Lahlou – Anarchisations – + si affinité 2011

Medhi-Georges Lahlou

Fiac  2011  –  + si affinité  Anarchisations

Un événement de l’AFIAC

Commissaire d’exposition : Pascal Pique, Patrick Tarres, Jackie Ruth-Meyer

L’artiste était reçu chez Marie-Claude Cassan.

« Salât ou autoportrait dirigé »

et

« Devout with the Niqab performance »

3 jours / 7 heures par jour

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« Salât ou autoportrait dirigé » est une installation/sculpture constituée de neuf moulages de corps en prière musulmane. Cela faisait déjà longtemps que je voulais réaliser cette installation/sculpture. L’événement + si affinité 2011 « Anarchisations » a permis la naissance de cette pièce. « Salât ou autoportrait dirigé » est la suite logique de l’installation « Cocktail ou autoportrait en société » que j’ai réalisée en 2009 et qui a suscité quelques polémiques en Belgique. Cette pièce représentait un espace de prière fictif dans un magasin à Bruxelles où était disposée une série de tapis de prière au sol en direction de La Mecque. Chaque tapis était associé à une paire de chaussures masculines, à l’exception d’un tapis vert, au centre de l’installation, qui accueillait une paire d’escarpins rouges. Les talons aiguilles rouges, un motif que j’utilise souvent dans mon travail, reviennent également dans mes performances comme dans « Marche de 30 km entre deux lieux d’art, de la galerie Transit (Malines) à Lokaal 01 (Anvers) » qui a duré plus de neuf heures.
Dans cette même idée d’autoportrait, chacune des neufs sculptures /moulages de « Salât ou autoportrait dirigé » est une représentation de mon corps en position de prière (huit dans un mouvement de prosternation et une en position agenouillée) recouvert par un drapé de plâtre blanc. Il s’agit ici de confronter deux conceptions différentes de la couleur blanche, celle de la culture musulmane pour laquelle le blanc est associé au deuil et celle du christianisme qui en fait un symbole de pureté.

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Le drapé est aussi présent dans l’histoire de la sculpture occidentale, en particulier dans l’esthétique liée à la religion catholique, comme c’est le cas pour la robe de la Vierge ou les tissus cachant les parties intimes. L’association de ce drapé à la position agenouillée visible dans la neuvième sculpture de « Salât ou autoportrait dirigé » crée une ambiguïté. Cette neuvième sculpture devient une sorte de Vierge, qui semble résister à l’envie de se prosterner. Compte tenu du contexte de l’événement, la réalisation de « Devout with the Niqab performance » m’a semblé nécessaire. Pendant trois jours, j’ai essayé de tenir une pose proche de l’extase mystique. En Niqab, pendant des heures sous un soleil brûlant, j’ai tenté de questionner la durée, l’endurance du corps, mêlant un symbole lié à la culture musulmane à un mouvement lié à l’imagerie catholique, travestissant cette statue en Madone. La question du corps et de l’identité intervient souvent comme un axe primordial dans ma pratique associée à une bonne dose d’humour qui appuie l’ambiguïté de la représentation.
Dans le dernier texte que Pierre Giquel (critique et poète, professeur aux Beaux-Arts de Nantes) a écrit sur mon travail, je retiens ce passage :
‘A le voir les bras en l’air pendant un temps qui s’étire, on s’étonne. Mais ici, nous est-il précisé, le temps est tel parce qu’il suit les heures d’ouverture du lieu. Mehdi-Georges Lahlou exclut d’emblée toute intention victimaire. Le martyre change de ciel mais n’ajoute pas à la confusion. Il s’agissait de tester la durée et non pas réactiver un quelconque attachement à un souvenir. Ailleurs c’est pourtant bien la conscience d’une double appartenance, aux rites chrétiens et musulmans, qui conduit l’artiste à faire des choix paradoxaux. Brouiller les pistes reste le moyen le plus sûr pour ne jamais être capturé. A la violence qui transpire dans chaque geste des fidèles, répond l’irrégularité d’une dérobade. Aux foules enivrées Mehdi-Georges Lahlou oppose une attitude sereine qui emprunte autant à l’enfance qu’aux parures du clown. Aux saveurs du pastiche sont associées les joies du détournement’.

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À Fiac en 2011 – Anarchisations, restera une expérience inoubliable. Il est impossible d’oublier la générosité des Fiacois et de toutes les personnes qui ont participé à cet événement, directement ou indirectement. À refaire !
Grand Merci à Patrick Tarres, Pascal Pique et Jackie-Ruth Meyer, à toute l’équipe et aux bénévoles.
Mehdi-Georges Lahlou, Bruxelles, le 30 avril 2012

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Commissariat :
Patrick Tarres, Directeur artistique de l’AFIAC
Pascal Pique, Directeur du FRAC Midi-Pyrénées
Jackie-Ruth Meyer, Directrice du centre d’art Le LAIT

Les artistes : Christian Ruby, Pablo Garcia, Medhi-Georges Lahlou, Thierry Boutonnier, Mathieu Beauséjour, Laurent Pernel, Estefania Penafiel Loaiza, Docteur Courbe, Magali Daniaux et Cédric Pigot

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