Pour sa 24e édition, le festival des artistes chez l’habitant se déroulera à Fiac les 30 juin, 1 – 2 juillet 2023.
10 artistes, 10 familles, 10 œuvres créées in situ.
Artistes invité.e.s :
Socheata Aing
Christophe Clottes
Daniele Coppola
Pauline Delwaulle
Aurore-Caroline Marty
Laura Molton
Cécile Pitois
Sorane Rotellini
Douce Supper
cozm (Côme Ferrasse)
Note d’intention :
3,2 mm par an, c’est à cette vitesse qu’augmente chaque année le
niveau de la mer… 23 cm depuis 1880.
C’est en partant de cette observation qu’Imago Sekoya, entomologiste, initie
dans son premier carnet de voyage édité il y a 30 ans, une rencontre avec
un monde émergé.
Le premier recueil de 6 carnets s’intitule : Les îles d’Auvergne.
Imago Sekoya est en réalité un écrivain fictif que ses auteurs Franck Watel,
Eric Terrier et Paul Basselier se sont imaginés suivre dans son expédition
débutée … en 239 a.m.e (après la montée des eaux). Un fantasme d’auteur
au cours duquel l’eau serait montée si haut que le massif central serait
devenu un ensemble d’îles.
C’est à partir de cet ouvrage qui nous rappelle la triste réalité des conséquences liées aux changements climatiques, qu’est née, l’édition 2023 ARC-HIP-EL(S) du festival « des artistes chez l’habitant ».
Cet évènement se déroulera sur la « colline » de Fiac les 30 juin, 1 & 2 juillet
2023.
AR-CHI-PEL(S) nous invite à questionner l’impact de nos actions
d’aujourd’hui et les réalités futures que celles-ci peuvent induire.
Au delà du drame, quels pourraient être les habitus, les formes de vie et les aspérités de ces nouveaux paysages? Que se passerait il au dessus? Au dessous? La ligne d’eau, délimitant la nouvelle frontière entre le haut et le bas du monde, redessinerait alors le contour des cartes et des territoires, dans ce monde plus proche du ciel mais à la profondeur abyssale, les espèces vivraient en harmonie sur de petits pitons rocheux à la mine escarpée ou au dos arrondi. Tant de pointes et d’émergences qui constitueraient autant d’ensembles décousus dans les immensités turquoises et marines qui ne formeraient alors plus qu’un seul océan.
Le monde submergé laisserait-il la place à un nouveau monde ; comment
celui-ci réinventerait sa nouvelle éco-no-logie?
10 artistes seront invités à interroger cet imaginaire – entre utopie et uchronie
– en portant à la fois un regard sur leur propre démarche, sur le processus de
conception d’une œuvre et son réemploi.
L’AFIAC en 2023 propose une édition « raisonnée » et poétique à la mesure du regard conscient et responsable de l’artiste, pour composer à Fiac, le temps d’un week-end, un îlot au coeur du pays d’Agout.
Félix Morel
Commissariat :
Paul de Sorbier, Maison Salvan, Labège
Emmanuelle Hamon & William Gourdin, les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse
Félix Morel, L’AFIAC, Fiac
Une coproduction L’AFIAC – les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse – Maison Salvan, Labège
Partenaires :
DRAC Occitanie
La Région Occitanie
Le Département du Tarn
Mairie de Fiac
CC Lautrécois Pays d’Agout
Café associatif le Piaf, Fiac
Réseau Air de Midi
Entreprise Bressolles TP, Lavaur
L’arbre à danser, création paysagère, aménagement naturel, Lavaur
L’artiste Océan Delbès intervient au sein du Lycée Professionnel Agricole de Flamarens à Lavaur depuis le 30 janvier 2023. L’oeuvre monumentale nommée par l’artiste : MOTOCULTURE prend place au centre des terres de l’exploitation, l’inauguration aura lieu le jeudi 16 mars à 17:30 au LPA Flamarens, 2600 route de Flamarens, 81500 Lavaur.
–
Au domaine de Flamarens à Lavaur, l’artiste Océan Delbès a découvert un plateau : « la prairie des
lapins ». C’est un monticule artificiel formé de 10 mètres de remblai qui offre en son sommet un panorama
sur toute la vallée de l’Agoût.
Il y exhume, lors de fouilles « futuro-imaginaires », un village-maison enfoui. Ce plan est né de l’esprit de
l’artiste, 70 mètres de long pour 25 mètres de large, le projet creusé dans la terre prend racine in situ sur
cette parcelle remblayée. On y découvre les reliques fossilisées d’une vie passée ou future, peut être
celles de notre propre contemporanéité. Le visiteur est invité à déambuler dans cette œuvre monumentale
à la découverte de ces témoignages matériels, immatériels…
L’action de l’homme et des machines peut changer le territoire. Ce geste réalisé ici par Océan Delbès,
nous questionne sur la véracité des choses qui nous entourent. À l’ère du numérique et de l’intelligence
artificielle les images ne sont plus forcément celles que l’on croit : IMAGE elles le sont plus que jamais
mais les sujets qu’elles représentent n’existent peut être pas dans notre dimension.
« Dessine-moi un M creusé dans la terre »
Sur le carton d’invitation à l’inauguration de MOTOCULTURE, l’illustration est le résultat de commandes
passées par Océan Delbès au bot DALL.E, il s’agit d’une intelligence artificielle développée par OpenAI
capable de générer des images. L’artificialité s’oppose ici sans limites à nos profondes convictions.
En ce mois de mars 2023, les conditions d’accès à « la prairie des lapins » sont difficiles. En effet la nature
argileuse du chemin qui y mène et les conditions météorologiques dégradées rendent compliquées les
excursions sur place. De nombreuses images témoignent pourtant de l’ampleur du projet d’Océan Delbès
à Flamarens. Cependant tant que nous ne l’avons pas vu, quelle est notre garantie que l’œuvre existe
réellement ?
Il vous faudra donc parcourir le petit sentier de sous bois puis escalader le monticule pour vous assurer de
son existence. Pourtant certains d’entre vous qui n’y seront pas allés, n’auront accès qu’aux dires de
quelques autres mais ne seront jamais sûrs à 100%.
Le paysan et l’artiste travaillent la terre par un geste. Là-haut l’artiste a utilisé le sol comme toile et la pelle
mécanique comme pinceau. Le public pénètre dans cette histoire inscrite dans la terre et doit s’en emparer
pour partager ce rapport du corps à l’œuvre.
Cette histoire deviendra légende, le temps fera son œuvre lui aussi et d’autres récits viendront raconter ce
site d’archéologie relative. Donnons-nous rendez-vous dans 1 an, 2 ans ou plus… quand la nature aura
repris ses droits et que l’image aura laissé place à l’imaginaire.
Félix Morel, Directeur Artistique à L’AFIAC
L’accès à l’oeuvre sera ouvert au public le soir du vernissage mais également le samedi 18 mars de 9:00 à 18:00 pour les journées portes ouvertes de l’établissement pédagogique.
Le festival « des artistes chez l’habitant » revient les 21, 22 et 23 octobre 2022 à FIAC.
Thème : De seuils sacrés en pas ordinaires Commissariat général : Felix Morel Commissaires invités : Emmanuelle Hamon, William Gourdin et Marta Jonville
18h – Vernissage – (lieu à définir, centre ville de Fiac) – buffet élaboré par Debora Incorvaia et Elise Estrade
20h30 – Ouverture de l’exposition et visite nocturne
Samedi 22 octobre
10h – 19h – Ouverture de l’exposition
10h – Conférence Imago Sekoya par Frank Watel
20h – Place du four – Repas (réservation obligatoire, sur helloasso ou au 06 43 21 31 49 participation aux frais 15€ )
22h – Place du four – Concert de Carvento Felana
Dimanche 23 octobre
10h – 18h – Ouverture de l’exposition
La thématique : De seuils sacrés en pas ordinaires
L’habitat est la pratique des seuils de l’être, des passages d’un lieu d’être à l’autre entre le corps et le décor …
Dans la langue biblique, habiter c’est être là. C’est un mode d’être pris dans le temps et dans l’espace, une modulation. (…)
Dès qu’on s’occupe d’habitat, on se mesure à certaines qualités qui relèvent non du devoir mais de l’éthique. L’une d’elles se révèle essentielle, l’hospitalité :
le pouvoir d’accueillir l’autre, de transformer l’espace pour en faire plutôt qu’un lieu d’affrontement et de pure parade narcissique, un lieu d’être et de séjour ; hors des devoirs du fonctionnement ; simplement parce que c’est ainsi ; ça n’est pas demandé, c’est une grâce faite à l’autre et à soi-même. (…)
Être hospitalier, (…), c’est aborder sereinement l’espace de l’entre-deux, où la rencontre peut se passer, la rencontre entre l’un et l’autre. (…) Être hospitalier c’est pouvoir accueillir l’étranger qu’on devient à soi quand on voyage vraiment entre deux de ses lieux d’être.
Daniel Sibony, Entre-deux, L’origine en partage, Habiter (Extraits)
C’est dans ces notions, ici exposées par Daniel Sibony dans l’ouvrage Entre-deux que le festival « des artistes chez l’habitant » ex « + si affinités » puise son origine.
Lorsque l’on pénétre quelque part on fait bien plus que s’engouffrer, on traverse une frontière, on doit y être invité, ou s’y faire inviter.
Passer la porte d’une maison n’est pas un acte anodin, comme l’eut dit Porphyre «un seuil est une chose sacrée ».
Le dramaturge Salazar y Torres pensait que l’entrée, effective ou simplement envisagée, d’un personnage dans un espace qui lui est interdit, intrusion condamnable en ceci qu’elle implique la « profanation du seuil ».
Ce festival particulier interroge le principe de résidences de création chez l’habitant. Il vient plus particulièrement souligner le lien aux corps demeurant dans l’espace de l’intime d’où émergent les projets in situ.
Ce parcours est un jeu de séduction, au cours duquel l’un, l’autre, les autres s’apprivoisent, pavoisent, parlent, en signes, en gestes, de désirs et de silences. La domesticité du lieu relie chacun à ses automatismes, à ses reliques mémorielles et sensorielles, hôte et hôtes s’autorisent, s’entrainent à explorer ensemble les territoires qui se révèlent dans l’échange.
Le seuil n’est pas qu’un passage, il est aussi un pas essentiel au sens de mesure ou de graduation, il marque le temps, le temps nécessaire à apprendre l’habitude.
En 2022, cinq artistes sont conviés à partager leur quotidien avec cinq familles fiacoises. De seuils sacrés en pas ordiniares nous rappelle à cet instant généreux à penser le nous, s’intéresser aux potentiels transferts et se donner le droit de la création.
C’est à ce moment de bascule que s’engage la magie. Quand la porte s’ouvre s’engage le dialogue, quand elle est passée commence l’aventure.
La porte c’est tout un cosmos de l’entrouvert où s’accumulent désirs et tentations comme le disait Gaston Bachelard, mais est ce le même être celui qui ouvre une porte et celui qui la ferme ?
Depuis avril 2022, l’artiste DDigt a été invité sur un dispositif de résidence inédit à L’Afiac. En effet, l’artiste intervient dans des espaces souvent délaissés par la création contemporaine. Ici, il est omniprésent, s’immisce dans les moindres coins et recoins de la société … aussi peut être l’avez vous croisé au détour d’une rue ou chez votre boucher. Dans sa démarche, il travaille de Fiac vers ailleurs, et d’ailleurs vers Fiac : l’artiste se dématérialise pour révéler le territoire à lui même.
L’Afiac m’a proposé cet hiver une carte blanche conçue pour croiser l’ailleurs et Fiac, Fiac et l’ailleurs, en marge du festival des artistes chez l’habitant : une initiative hors les murs, hors cadre, hors géographie, où tout est à inventer … Initialement imaginée on line par l’Afiac, c’est au fil de la réflexion vers une direction personnelle, qui est déjà une interprétation en soi, que j’ai imaginé un art dématérialisé et démultiplié: en prenant ces deux dimensions pour moi-même ! C’est moi qui me démultiplie et me dématérialise, dans une course folle pour prendre de vitesse les électrons ! Ce qui se charge de communication aujourd’hui, c’est le sac qu’on boucle à la va-vite pour fuir avant l’écroulement des murs. Ainsi est né And the winner is … : un projet articulé autour d’une trentaine de « sorties », tantôt loin de Fiac, tantôt plus près, tantôt seul tantôt en équipe,destinées chacune à aller rencontrer le public sur son propre terrain, pour autant de confrontations dont l’artiste devrait sortir victorieux en restant sur son quant-à soi. Car l’adversité extrême et le régime de restrictions dans lesquels le monde et tous les esprits sont désormais plongés ne font pas peur à l’artiste, constituent son environnement voire sa nourriture quotidien.ne, et nul doute que c’est donc à la toute fin … lui qui gagne ! (ce dont de toute évidence personne n’a rien n’a fiche mais qui pour nous ne manque pas de sel : il aura fallu que le monde s’écroule pour voir que l’artiste est fort, avec partout des initiatives, qui d’un théâtre, qui d’un collectif, où, de guerre en tragédie, les artistes se montrent super-adaptés sous les bombes, pour eux-mêmes et surtout pour les autres !)
DDigt
Un mot.
L’Afiac s’est spécialisée en deux décennies à proposer aux artistes contemporains des résidences hors lieux dédiés. Des projets plus étonnants les uns que les autres, énergisés par un singulier festival : « des artistes chez l’habitant » qui a su drainer un public féru d’expérimentations et à l’exigence élevée, toujours présent physiquement. Après deux années de restrictions, en suivant le constat que les modes de vie et notamment la culture du travail sont en train de changer, qu’Internet a transformé les modes de communication de part le monde. Pour répondre aux confinements successifs, à la sédentarisation des populations, du travail à domicile, et toucher ce public physiquement distant ou « reclus » s’est posée la question de pourquoi les artistes aussi ne pourraient-ils pas eux aussi travailler en télétravail ? C’est ainsi qu’est née le projet de résidence Hors les murs/ Production digitale; une résidence à distance … depuis Fiac vers ailleurs, depuis ailleurs vers Fiac, dans le but de produire une œuvre/ des oeuvres « online » qui pourra/pourront se matérialiser simultanément en différents endroit avec à disposition des espaces relais chez les partenaires, internet, la «poste expo» de Fiac. Ce projet ne s’inscrit pas du tout dans la lignée des NFT’s mais plutôt dans l’optique de créer des oeuvres qui pourraient se rencontrer « à domicile » avec ces moyens et ces médiums « locaux ». Je me souviens avoir fait l’expérience dans les années 2000 d’une œuvre de François Morellet depuis le PC familial, cette œuvre (dé)matérialisée en un site internet permettait de générer une œuvre à soi, depuis chez soi selon un algorithme défini par l’artiste, apparaissait alors de cette l’interaction digitale une œuvre unique et spécialement conçu pour moi. Dans le souci d’être attentif aux besoins des plasticiens ce dispositif se doit également d’être à la mesure des artistes, cela étant rendu possible grâce à l’écriture, co-écriture du projet avec le commissaire. Un dispositif à la dimension du plasticien, comme un scénario, qui s’amène et modifie ses frontières au gré du temps et de la pensée en mouvement. Cette résidence n’appelle pas à une obligation de résultat, elle ne convoque pas les gens au « grand final », elle ne suit pas les étapes de la fiche technique du projet, rien de tout ça. En effet à l’image du web et des médias, la voici interrompue par l’actualité, perturbée par la pénurie, elle s’immisce en suivant les courants de communication parallèle, tous les réseaux sont bons à prendre et à exploiter … plus qu’un scénario, une stratégie.
De par l’échec … J’ai proposé à DDigt de se joindre à L’Afiac pour la première édition de ce programme. Je me souvenais une de ses oeuvres, à Lieu Commun, Toulouse, composée de plusieurs tours de PC qui connectées en série alternativement par un câble jack depuis la sortie audio de l’une vers l’entrée audio de la suivante produisaient de concert « un chant de baleine ». La portée poétique de l’oeuvre alors encore à l’étude, liée au détournement de ces instruments m’avait troublé. Comment l’ordinateur et les défauts de ses circuits imprimés, poussières, etc … pouvaient devenir alors une matière vivante? Le projet Afiac est fondamentalement lié au territoire, à son territoire : un effet institué par le système de financement public qui favorise notre action à se répandre, s’entretenir selon un champ propre et des limites géographiques. Là où les artistes sont sensés nous ouvrir à des perspectives et à des champs de pensée élargis, le cadre de l’institution vient parfois circonscrire les projets. Comment alors que les enjeux de la mondialisation tendent à donner à toute chose une dimension « internationale », la production artistique se retrouverai contrainte par le cadre institutionnel local ? Interroger les artistes et leur rapport à ce « nouveau » monde apparaît pour l’association d’art contemporain de Fiac comme prioritaire. J’aimerai pour ôter ce cadre demander aux artistes « Que feriez vous aujourd’hui avec 1000€ ? Cette question nourrissait jusqu’alors l’espoir secret qu’un artiste invité sur ce dispositif « se barre au Mexique pour une résidence distancielle (avec le fric) ».
Pouvoir s’exprimer ici sur des heurts ou des questionnements D’après DDigt, La position des artistes serait de moins en moins visible et intégrée dans un système qui privilégie l’efficacité et le rendement à la poésie et à la pulsion. Ils seraient stigmatisés, méprisés, jalousés … Comment faire partie de la société, retourner à l’anonymat et simplement faire son travail ? L’art peut-il s’inscrire dans le quotidien? A t’on besoin que cela convoque? ne serait il pas possible que l’art se rencontre plutôt au détour d’une rue, en allant chez son boucher ? Faire partie de la vie normale, intégrer la société ? Autant de questions que m’a posé DDigt, le jour où il m’a présenté son projet « And the winner is … » .
… Et puis la guerre a éclaté Des sorties, des interventions, … en mission « l’artiste en CDD » vient réparer les fractures de la société, des gens autour de nous. ( Lors de notre premier rendez-vous à Fiac, la guerre en Ukraine est déclenchée depuis quelques jours ) L’artiste par son action semblable au « happening » dans l’espace public pourrait se retrouver en situation de danger et pourtant il me dit qu’il se sent fort, un monde s’est réveillé, nous échangeons sur ces citoyens de part le monde qui luttent et qui résistent : en Chine, un jeune artiste fixe de son regard les caméras de surveillance de l’espace public … inlassablement, jour après jour suivi par cette femme en Russie qui porte à bout de bras une pancarte blanche sous les yeux du Kremlin. L’artiste intervient lui aussi, comme toujours en temps de guerre, par tous les moyens à sa disposition, ou ceux qu’il pourra prendre, il s’immisce par tous les canaux. Ces actions du quotidien seront relayées par les réseaux habituels : la presse, la radio et la télévision locale … pas de communication particulière « en plus »; a t’on besoin d’un carton d’invitation pour être invité chez soi ? Avec en lui le désir toujours de s’insérer au plus proche du réel. J’ai mis en garde Ddigt face aux difficultés auxquelles probablement il s’exposerait dans des espaces non dédiés, il a invoqué le quant-à-soi garantissant qu’il fallait prendre place : comme si le temps était venu. Cette posture interroge la distance qui existe entre le peuple et l’art dans sa représentation. Le rôle du commissaire paraît ici primordial, n’est ce du rôle de l’institution de se démarquer par sa présence dans le rapport à ce qui nous entoure, pour que le travail de l’artiste puisse prendre le pas et peut être prendre racine … C’est à nous de l’attraper. Mais peut être ne sommes nous pas éduqués à ça.
Félix Morel
Le 23 Juin 2022, à partir de 16h30 sera proposée une énième sortie intitulée Kermesse à Fiac, elle aura lieu au café de Fiac. Tel Denis Lavant dans Holy Motors de Leos Carax « prêt à enfiler tous les costumes ! », DDigt profite une fois de plus de cet instant pour incarner tous les rôles possibles et inimaginables au cours de cette soirée de performance.
Article publié par RADIOM, la radio étudiante de Castres-Mazamet :
Des artistes en résidence de création, invités à investir l’espace public de 4 communes du Tarn : Pratviel, Fiac, Damiatte et Viterbe
Commissariat : Antoine Marchand
Programme
Célia Picard et Hannes Schreckensberger en résidence de création à Pratviel du 24 août au 4 septembre 2020. Vernissage le vendredi 4 septembre 2020 à 18h30 sur la place de Pratviel
Émilie Franceschin en résidence de création à Fiac du 7 septembre au 20 septembre 2020. Vernissage le dimanche 20 septembre 2020 à 11h au café du village de Fiac, le Piaf
Océan Delbès en résidence à Damiatte du 28 septembre au 10 octobre 2020. Vernissage le samedi 10 octobre 2020 à 18h à Beauzelle
Anna Meschiari en résidence de création à Viterbe du 12 au 23 octobre 2020. Vernissage le vendredi 23 octobre 2020 à 18h30 sur la place de Viterbe
Revenir au monde
La crise sanitaire actuelle nous a malheureusement obligés à annuler l’édition 2020 du festival « Des artistes chez l’habitant », qui devait se tenir à la fin du mois de juin à Damiatte. Ce n’est que partie remise, et nous serons au rendez-vous en 2021, avec la même énergie et la même volonté de partage.
Dans l’intervalle, il nous paraissait inconcevable de nous mettre en stand-by, et d’attendre la fin – hypothétique – de ces mesures de distanciation sociale pour reprendre une activité « normale ».
Nous avons donc discuté, réfléchi tous ensemble, et vous proposons de «Revenir au monde » avec nous. Revenir au monde, c’est voir au-delà de la crise actuelle, c’est repenser les rapports humains, c’est recréer du lien social, même distancié.
Il s’agit d’un exercice inédit pour L’AFIAC, qui a justement fait de ces rapports humains, de ces échanges inter-personnels – avec les familles, les artistes, les visiteurs – le socle de son identité. Mais c’est un exercice très stimulant, qui nous enthousiasme et que nous serons heureux d’expérimenter avec vous !
Puisqu’il nous est impossible de travailler comme nous en avions l’habitude, en relation étroite avec les familles, nous avons fait le choix d’autres lieux de rencontre, d’échange, où circule la parole. Il nous a ainsi paru logique et cohérent de chercher à investir une place de village, un café, ces agoras contemporaines où l’on se retrouve quotidiennement.
Ce titre est donc pour nous un leitmotiv, une manière de relancer notre activité, de continuer à soutenir la création contemporaine et de la diffuser sur le territoire. Mais c’est aussi, et surtout, une direction donnée aux artistes, afin qu’ils s’emparent de ces problématiques, témoignent des bouleversements récents de nos sociétés et nous aident à envisager le futur. Il ne s’agit pas de reprendre le cours habituel de nos vies, comme si de rien n’était, mais bien de proposer des alternatives, de nouvelles manières d’être au monde, en écho notamment aux écrits récents de Bruno Latour ou Naomi Klein. À ce titre, le regard et le point de vue – sensible, singulier, souvent en décalage avec le discours dominant – des artistes sont indispensables.
Cela pourra s’incarner de bien des façons, et cet événement est notre modeste contribution à penser le monde d’après, afin d’éviter de commettre les mêmes erreurs, que ce soit à l’échelle locale – dans la relation à l’autre, aux autres – ou dans une perspective plus globale – la crise actuelle ne doit pas nous faire oublier l’immense défi écologique et environnemental qui nous attend.
Nous espérons que la situation évoluera favorablement dans les prochaines semaines et que nous pourrons vous retrouver nombreux pour un finissage courant novembre. D’ici là, prenez soin de vous, et surtout, n’oubliez pas de revenir au monde !
Projection du film documentaire de Andrey Paounov États-Unis, Italie, Bulgarie | 2018 | 100 minutes
jeudi 27 août 2020 à 21h00 >> FIAC(81) – Place du Four en plein air >> entrée libre et gratuite
Aux côtés de l’artiste de renommée internationale Christo, une plongée inédite dans le processus de création d’une œuvre de grande envergure qui attira plus de 1,2 million de visiteurs. Imaginé en 1970 par Christo et sa femme Jeanne-Claude, The Floating Piers sera installé en 2016 sur le lac d’Iséo en Italie, 7 ans après la mort de cette dernière. Trouver le lieu adéquat ne fut que la première étape d’un processus créatif tumultueux fait d’âpres négociations et de solutions pleines d’imagination.
La crise que nous traversons a bousculé la programmation de l’AFIAC, et nous a contraint à reporter plusieurs de nos projets.
La résidence de Tarik Essalhi à l’ITEP Le Naridel de Lavaur, qui s’est interrompue quelques jours après des débuts enthousiasmants, sera reportée au quatrième trimestre 2020, ainsi que le premier café-performance de la saison, qui devait accueillir Émilie Franceschin début avril.
La résidence de Floryan Varennes à la maison des métiers du cuir de Graulhet est différée début 2021, et conclura un triptyque initié par Straight Battlefield en 2018 et suivi par Amor Armada en 2019.
Enfin, le festival « Des artistes chez l’habitant » à Damiatte, initialement prévu en juin 2020, n’aura lieu qu’en juin 2021. Nous avons reçu un accueil chaleureux à Damiatte, tant de la part des familles que de la municipalité, et nous sommes impatients de nous y installer … l’année prochaine.
Dans cette période incertaine, l’AFIAC reste plus mobilisée que jamais, et avec le soutien des artistes, des bénévoles, de notre public et de nos partenaires, nous présenterons prochainement une programmation originale pour les derniers mois de l’année qui, tout en respectant les contraintes imposées par la situation actuelle, ne sacrifiera rien à notre projet ni à nos ambitions.
Dans le cadre du cycle de conférences « L’art dans la rue », de Stefania Meazza
Mémorial et création contemporaine : l’art comme véhicule de la mémoire
Suite à la crise des idéologies et à l’écart qui se creuse entre société civile et institutions politiques, typique de l’époque postmoderniste, le monument comme outil de commémoration du pouvoir et de l’histoire laisse la place à un ensemble de dispositifs de formes différentes qui remplissent la fonction de générer une nouvelle communauté et favoriser les relations entre individus et groupes sociaux.
Artistes évoqués : Rachel Whiteread, Ernest Pignon Ernest, Jochen Gerz
Stefania Meazza
Stefania Meazza est historienne de l’art. Après une formation en histoire de l’art et métiers de l’exposition et plusieurs expériences professionnelles en France et Allemagne, elle travaille aujourd’hui au sein du BBB centre d’art de Toulouse, en tant que chargée des formations, notamment à destination des artistes plasticiens, et enseigne à l’Institut supérieur d’art de Toulouse.
Pratique
jeudi 5 mars 2020 à 20h
café de Fiac (81)
durée 1h
un repas est organisé à 21h30, participation solidaire de 10€ / Inscription indispensable à l’adresse : inscription@afiac.org
Le prochain festival « Des artistes chez l’habitant » s’y déroulera du vendredi 26 au dimanche 28 juin 2020, sur le thème « Color Block ».
Pour préparer cette nouvelle édition, nous sommes en recherche des familles (ou personnes seules) qui accueilleront les artistes, et nous organisons une réunion d’information le jeudi 23 janvier, à 19 heures, autour d’un buffet.
Lors de cette soirée nous présenterons l’association et le festival en détail, et des familles ayant déjà reçu des artistes partageront avec nous cette expérience exceptionnelle.
DAMIATTE (81) – Salle des fêtes le jeudi 12 décembre 2019 à 21h
Soirée de découvertes de la création sonore et radiophonique contemporaine
Une plongée dans la création sonore. Cet art doté d’une puissance évocatrice ouvre à un vaste imaginaire tout en posant un regard singulier sur le monde, dans une multiplicité de formes et d’écritures.
Faire Suffire, une exposition proposée par Célie Falières, artiste accueillie en résidence de création à l’école primaire Odette et Gaston Vedel, Saint-Paul-Cap-de-Joux (81).
Vernissage le lundi 9 décembre 2019, à 18h30
Exposition du 9 décembre 2019 au 31 janvier 2020
Célie Falières
Célie Falières (1987) vit et travaille en Aveyron.
En 2012, elle obtient un DNSEP à la Haute École des Arts du Rhin de
Strasbourg. Depuis, elle développe un travail de sculpture et
d’installation où se mêle le pérenne et le périssable. Les objets
qu’elle fabrique constituent un vocabulaire de formes, toujours articulé
autour d’un contexte, d’un lieu et de ses ressources propres. Il s’agit
de palier à l’insuffisance des mots en fabriquant des objets ;
d’inventorier les volumes et les divers états de matière pour
appréhender le réel à l’échelle du corps. Utilisant le répertoire des
sciences naturelles, humaines ou du folklore, elle mâche, brûle, modèle,
taille, cuit, fond, pique, digère et ce faisant cherche des points
d’équilibre.
Salle d’exposition de L’AFIAC (bureau de Poste de Fiac) / Vernissage le jeudi 21 novembre à 18h00
Exposition de Célie Falières
Célie Falières (1987) vit et travaille en Aveyron.
En 2012, elle obtient un DNSEP à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg. Depuis, elle développe un travail de sculpture et d’installation où se mêle le pérenne et le périssable. Les objets qu’elle fabrique constituent un vocabulaire de formes, toujours articulé autour d’un contexte, d’un lieu et de ses ressources propres. Il s’agit de palier à l’insuffisance des mots en fabriquant des objets ; d’inventorier les volumes et les divers états de matière pour appréhender le réel à l’échelle du corps. Utilisant le répertoire des sciences naturelles, humaines ou du folklore, elle mâche, brûle, modèle, taille, cuit, fond, pique, digère et ce faisant cherche des points d’équilibre.
Célie Falières était présente pour la vingtième édition du festival « Des artistes chez l’habitant »
22h > Performance sonore et visuelle, art inopiné, Siegfried Wappler et Anne-Marie Jeannou “Effervescence”. Set Siegfried Wappler Happy Music. Accès libre et gratuit
Dimanche 15 septembre
10h-19h > Ouverture de l’exposition
La thématique : Histoire (s)
Cette vingtième édition du festival « Des artistes chez l’habitant » est l’occasion de se pencher sur cette aventure improbable, qui perdure pourtant encore aujourd’hui. L’occasion de regarder le chemin parcouru, de s’interroger sur cette histoire en marche, mais aussi, et surtout, d’en imaginer le futur. C’est sous ce terme d’« histoire », au sens large, que se placera donc cette session, permettant d’aborder tant les moments uniques permis et offerts par ce festival, que la vision toujours acérée des créateurs sur les bouleversements de nos sociétés contemporaines, en perpétuelle évolution. Entremêler les « petites » histoires et la « grande » Histoire. Privilégier la rencontre, l’échange, l’interaction, tout en portant un regard particulier sur l’évolution du monde, comme seuls peuvent et savent le faire les artistes. Sans nécessairement parler d’« archéologie contemporaine » ou d’« anthropologie du quotidien », nombre d’artistes travaillent en effet à relire l’histoire, à en proposer une approche décalée, qui s’échappe du discours dominant, ou permette de faire ressurgir de nouveaux éléments. Ont émergé ces dernières années de nombreuses pratiques cherchant à se faire les relais d’une Histoire « officieuse », qui se serait construite en marge du récit officiel, offrant ainsi un nouveau point de vue sur des événements passés sous silence ou désormais oubliés. Tous ces artistes chercheurs, à la frontière entre historiographie, archéologie, sociologie et/ou anthropologie, s’emparent de ces mouvements ésotériques ou politiques restés dans l’ombre des idéologies dominantes, portent une attention particulière à ces moments qui ont échappé à l’Histoire pour tenter de la réécrire, d’en offrir une version alternative et modifier notre regard. Cela passe par le Storytelling, l’exhumation d’informations et de documents négligés ou mal interprétés, une réflexion sur la mémoire – fictive, refoulée, fantasmée –, mais également par la résurgence de rites oubliés ou bien encore la convocation de formes de culture vernaculaire et traditions folkloriques, païennes ou paganistes, afin d’élaborer de véritables mythologies. Espérons qu’après avoir découvert les propositions des dix artistes invités, vous ayez vous aussi de nombreuses souvenirs à transmettre, qui continueront d’écrire l’histoire unique de ce festival. ~ Antoine Marchand
Salle d’exposition de L’AFIAC (bureau de Poste de Fiac) / Du mardi au samedi de 8h30 à 12h00 et le jeudi de 17h à 19h / Vernissage le jeudi 18 juillet à 18h30
Cette exposition, intitulée « Préambule », s’entend comme une introduction à la prochaine édition du festival « des artistes chez l’habitant », qui se tiendra du 13 au 15 septembre prochain. Elle réunit des œuvres majoritairement issues de l’artothèque du collège Jean Jaurès, qui toutes ont trait à cette notion d’« histoire », thématique centrale du prochain festival. Qu’ils procèdent par strates, par fragments, collages ou accumulation, l’ensemble des artistes réunis ici cherchent ainsi à témoigner de moments singuliers, à rendre compte d’un événement particulier ou à élaborer une amorce de narration, permettant d’imaginer un hors-champ potentiel d’où émergerait un supplément de sens. Entre mythologie personnelle, relecture de faits historiques ou récit d’anticipation, les différentes œuvres rassemblées dans cette exposition stimulent notre imaginaire et interrogent ce qui nous est a priori donné à voir. ~ Antoine Marchand
Artistes présentés : Martine Aballéa, Benoît Bonnemaison Fitte, Bruce Clarke, Wang Guangyi, Alain Jacquet, Cameron Jamie, Jiri Kolar, Yan Pei Ming, Jacques Monory, Jacques Villeglé
Crédit image : Cameron Jamie, La Peur du lieu inconnu (fragment), 2001, sérigraphie sur papier 80 × 60 cm
Nicolas Puyjalon inaugure avec « il faut tout un village » un nouveau dispositif dédié à la l’art-performance. Un projet de mini-résidence de 3 jours mis en place par L’AFIAC pour permettre à des artistes performers de créer in situ. Ce projet est réalisé en lien avec le Café associatif de Fiac, le Piaf.
Partenaires : La Région Occitanie Département du Tarn CC Lautrécois Pays d’Agout Mairie de Fiac Café le Piaf, Fiac
Illustration : Nicolas Puyjalon Photos : Félix Morel
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Pour ma résidence je souhaite travailler sur deux problématiques qui me sont apparues suite à la crise Covid-19.
La première concerne ce rapport au masque. J’ai, jusqu’à aujourd’hui, voulu en faire abstraction dans mon rapport à l’image. Je ne voulais pas que ce soit cela que l’on garde de cette période, je ne voulais pas qu’il devienne symbole. Hors à chaque fois que je m’interroge à son sujet, c’est quand je le mets en lien avec les enfants. Comment eux le voient, le ressentent, le vivent. Cette crise semble fonder une nouvelle manière de voir les choses pour ces jeunes générations. (…)
La deuxième est liée à la problématique du voir, de montrer, d’exposer de l’art. Avec la situation actuelle, les centres d’art mais plus largement le milieu de la culture se voit dans l’obligation ou plutôt l’interdiction d’ouvrir au public et donc de montrer. Hors être artiste selon moi, c’est créer pour montrer, pour partager, pour rencontrer. C’est une ouverture du réel vers de l’imaginaire pour nous refaire découvrir ce qui nous entoure. (…)
Artiste invité à Damiatte dans le cadre du programme de résidences « Revenir au monde«
Anna Meschiari en résidence de création à Viterbe du 12 au 23 octobre 2020.
Vernissage le vendredi 23 octobre 2020 à 18h30 sur la place de Viterbe
Anna Meschiari
Le travail d’Anna Meschiari interroge la notion de l’image, dans un aller-retour entre différents médiums (gravure, installation, volume, édition), au croisement desquels se trouve la photographie, en tant qu’image collectionnée, reproduite, documentaire, créée.
La fiction, en équilibre instable avec la réalité, le rêve, avec son pouvoir troublant et poétique, l’ailleurs, s’ouvrant à l’altérité et à l’inconnu, sont autant de notions qui jouent un rôle central dans l’univers de l’artiste, nourri de références à l’astronomie, à la culture populaire, à l’histoire, à la culture contemporaine.
~ Stefania Meazza
Anna Meschiari vit et travaille à Saint-Pierre-de-Trivisy